Par la grâce de D.ieu,
15 Elloul 5727,
Brooklyn, New York,
A l’attention de monsieur A. Sheftel,
maire de Richon Le Tsion,
Je vous salue et vous bénis,
Il a été pour moi une surprise agréable(1) de recevoir votre lettre du 30 Av et de constater l’intérêt que vous manifestez pour la Yechiva A’heï Temimim se trouvant dans votre ville, Richon Le Tsion. Ceci s’ajoute aux informations que j’avais obtenues indirectement, il y a quelques temps. Bien plus, j’ai bon espoir que votre intérêt s’exprime également d’une manière conforme à l’affirmation de nos Sages(2) selon laquelle “ l’acte est essentiel ”, c’est-à-dire concrètement, en l’occurrence par une aide, dans toute la mesure du possible, à la Yechiva A’heï Temimim, dans le cadre des institutions de notre Torah, Torah de vie, se trouvant dans votre ville.
Bien entendu, si, en tout endroit où résident les enfants d’Israël, à chaque époque, les institutions de Torah ont été les plus essentielles, les plus fondamentales, pour l’existence de notre peuple, combien plus est-ce le cas en notre Terre Sainte, “ vers laquelle toujours sont tournés les yeux de D.ieu, du début de l’année à la fin de l’année ”(3). A fortiori est-ce le cas à notre époque aux nombreux retournements, aux remises en cause et à la confusion des valeurs. La nécessité de la Torah, de la même étymologie que Horaa(4), enseignement, dans la vie quotidienne, est alors infiniment plus grande.
Par un effet de la divine Providence, vous avez reçu des opportunités et des moyens hors du commun, vous permettant d’agir directement dans votre ville, dans le domaine qui vient d’être défini. L’attribut du bien est le plus large(5) et votre exemple sera donc imité dans les autres villes, dans les implantations des enfants d’Israël, en notre Terre Sainte. En tout cela, le mérite de ce qui est public vous vient en aide. Bien entendu, dans toute la mesure du possible, je m’intéresse à la situation de nos institutions, partout où elles se trouvent et, tout d’abord, à celles qui sont en Terre Sainte, mais, à ma grande peine, nos moyens ne sont pas du tout suffisants, compte tenu des besoins.
Si je me fie à la formulation de votre lettre, comme je l’ai dit, il est inutile de vous demander de poursuivre votre aide et votre soutien à la Yechiva A’heï Temimim de votre ville. Je me contenterai donc de vous remercier pour ce que vous avez fait jusqu’à maintenant et d’exprimer mon espoir qu’à l’avenir, votre action sera encore plus large et que vous influencerez vos amis, de même que ceux qui vous écoutent pour qu’ils en fassent de même. D.ieu fasse que vous observiez le fruit positif de votre effort en la matière et, plus généralement, en tout ce qui concerne votre ville, qui méritera son nom, Richon Le Tsion(6), car d’elle sortiront la Torah et la Parole de D.ieu(7). Avec mes respects et ma bénédiction afin que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne et douce année,
M. Schneerson,
Notes
(1) Voir le Hé’hal Mena’hem, tome 3, à la page 204.
(2) Dans le traité Avot, chapitre 1, à la Michna 17.
(3) Ekev 11, 12.
(4) Voir le commentaire du Radak sur le verset Tehilim 19, 8 et le Zohar, tome 3, à la page 53b.
(5) Selon le traité Yoma 76a.
(6) Le premier à Sion.
(7) Selon Ichaya 2, 3.