Lettre n° 958

Par la grâce de D.ieu,
24 Adar Cheni 5711,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Efraïm Eliezer Hacohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu vos lettres en leur temps et, en les lisant, j’ai appris avec satisfaction que vous vous installiez dans vos fonctions de président du tribunal rabbinique(2). D.ieu vous bénira et vous gardera, car, d’après Rabbi Ichmaël, un Cohen bénit les autres Cohanim, selon le traité ‘Houlin 49a. Vous conduirez votre communauté dans la paix et la droiture. Malgré cela, vous écarterez le plus grand nombre de Juifs de la faute. Vous agirez, en particulier, dans le domaine éducatif. D’après ce que j’apprends, le peu qui existe, en la matière, diminue de plus en plus, de façon préoccupante.

Vous connaissez la sentence suivante de mon beau-père, le Rabbi, prononcée dans les premières années de son arrivée ici : “ On surveille ce que l’on met dans les casseroles(3). Pourquoi ne surveille-t-on pas ce que l’on introduit dans les têtes(4) ? ”.

De fait, le traité ‘Houlin 45a parle de “ ce qu’il y a dans la casserole ” et le verset dit : “ Ta Torah se trouve dans mes entrailles ”, comme le cite le Tanya, à la fin du chapitre 5.

Vous m’interrogez sur quelques chapitres de Tehilim et vous consulterez, à ce propos, l’introduction du Min’hat Chaï sur Tehilim, l’introduction des Tehilim, dans l’édition Redelheim et le Yefé Enaïm, sur le traité Bera’hot 9b.

Vous trouverez ci-joint un reçu pour le montant envoyé à titre de demi Shekel(5). Vous indiquez, dans votre lettre que vous ne vous sentez pas encore totalement soumis et l’on pourrait dire, de manière plaisante que votre demi Shekel supprimera ce sentiment. En effet, le Cohen reçoit la meilleure part parce qu’il la met à la disposition de la communauté. Dès lors, sa propriété et sa propre pauvreté disparaissent, selon le traité Shekalim 4, 2 ou, tout au moins, parviennent à la soumission, d’après le commentaire de Rachi sur le traité Ara’hin 4a.

Néanmoins, les Cohanim formulent leurs exigences car annuler leur propriété est bien un moyen de les impliquer. C’est pour cela que Moché dit(6) : “ N’accepte pas leur offrande ”, bien que celle-ci était publique. Vous verrez ma remarque, à ce propos, dans le fascicule n°83, à la fin de la page 31(7).

Comme vous me l’avez demandé, je mentionnerai votre nom lorsque je me trouverai près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi, à la veille du Roch ‘Hodech du mois de la délivrance(8).

Je regrette beaucoup que le Rav et ‘Hassid ... n’ait pas encore trouvé une activité qui lui convienne. Or, un Chabbat entre et sort, un mois entre et sort(9).

Je conclus en vous souhaitant tout le bien,

Notes

(1) Le Rav E. E. Yalles, de Philadelphie. Voir, à son propos, la lettre n°906.
(2) Voir, à ce propos, la lettre n°951.
(3) En utilisant uniquement des ingrédients cachers.
(4) Des enfants, qui ne reçoivent pas l’éducation juive qu’ils devraient avoir.
(5) La Tsedaka spécifique qui est donnée à la veille de Pourim.
(6) De l’assemblée de Kora’h.
(7) Dans le Séfer Hamaamarim 5711, page 31.
(8) Nissan.
(9) Le temps passe et il ne trouve toujours rien.