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Sidra de Roch Hachana 2025

  • Roch Hachana
Editorial

 Quand l’année change… pour le Bien

Alors que la nouvelle année commence, nous y entrons évidemment pleins d’espoir. Il ne peut en être autrement : ne déclare-t-on pas que, si la précédente a pu avoir des aspects négatifs, ils disparaissent avec elle et que la nouvelle n’apportera que le meilleur ? Cela n’est pas qu’un simple souhait abstrait, manifestation d’un indomptable optimisme, ce qui ne serait déjà pas neutre. Il s’agit bien d’une assurance maintenue au fil de notre longue histoire. C’est justement cette permanence qui retient l’attention. Ainsi, d’année en année, quel que soit le contexte, nous manifestons la conviction sans faille que D.ieu nous accordera ce temps de merveille dont nous rêvons tous. D’où peut donc provenir cette attitude si profondément enracinée ? Y réfléchir, c’est se pénétrer du sens de Roch Hachana.

Car, ce jour de début d’année n’est pas qu’une fête, même importante. Il est ce moment privilégié où les 13 attributs de la miséricorde Divine éclairent le monde.  C’est dire que D.ieu est alors comme plus proche de nous et qu’il nous appartient d’être plus proche de Lui. Nous avons entrepris cet effort essentiel durant le mois d’Elloul et, à présent, nous passons à l’étape suivante : nous lier véritablement avec le Créateur. En ces jours particuliers, D.ieu renouvelle l’œuvre de la création. Ce n’est pas à la poursuite de l’ordre ancien que nous sommes conviés mais bien à la naissance d’un ordre nouveau.

Et, comme tous les débuts, celui-ci porte en lui la puissance de la suite. C’est dire que, pendant ces jours de Roch Hachana, c’est bien la totalité de l’année qui est en jeu. Lorsque le Chofar y retentit, cet appel lancinant qui dit sans doute bien plus que ne pourraient le faire des paroles articulées, son cri pénètre autant le ciel que le cœur de chacun. Il faut savoir l’entendre, et ainsi le ressentir, car c’est à travers lui que l’avenir se dessine.

Alors que beaucoup s’interrogent sur les événements que nous sommes amenés à rencontrer, sur une atmosphère changeante, Roch Hachana apporte sa réponse et celle-ci nous conduit loin, avec l’assurance de l’espoir, bien au-delà de l’espérance. Pour tous, une bonne écriture et signature dans le Livre de la Vie.

Etincelles de Machiah

 Prémices matériels et prémices spirituels

Le texte de la Torah (Deut. 26:1-4) enseigne : « Quand tu arriveras dans le pays… et tu prendras des prémices des fruits de la terre… Et tu les mettras dans un panier… et tu iras chez le Cohen qui sera en ce temps-là… et le Cohen prendra le panier de ta main et il le posera sur l’autel… ». Ces quelques mots décrivent le commandement de l’offrande des prémices des fruits caractéristiques d’Israël (le raisin, la figue, les dattes etc.), que les Juifs respectèrent après leur installation sur la terre donnée par D.ieu.

De manière générale, il existe deux façons de pratiquer un commandement divin : en respectant le minimum requis ou en y manifestant tout l’amour que l’on porte à D.ieu par un accomplissement plus enthousiaste et plus attentif. Le commandement de l’offrande des prémices présente cette qualité particulière d’être, par nature, l’expression de cet amour enthousiaste ; de fait, on n’offrait que le meilleur.

Au sens spirituel, alors que nous sommes au seuil de la Délivrance, il appartient à chacun de s’y préparer en offrant des « prémices ». Il s’agit d’offrir ainsi à D.ieu le meilleur de soi-même pour que, très bientôt, nous puissions accomplir cette offrande, au sens littéral, dans le troisième Temple, à Jérusalem.

(d’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch, Chabbat Parchat Tavo 5751)

Vivre avec la fête

ROCH HACHANA

Rabbi Lévi Yits’hak de Berditchev (1740-1809), l’un des plus grands maîtres ‘hassidiques, surnommé « l’avocat du Peuple juif », avait pour habitude à Roch Hachana de trouver des mérites pour Israël devant le Bon D.ieu.

Un Roch Hachana, après la prière du matin, il se promena dans les rues de Berditchev. Il aperçut un Juif assis à l’entrée de sa boutique, en train de graisser ses bottes, avec une pomme dans la bouche. Cela se passait avant même la fin des offices à la synagogue, alors que la coutume est de rester longtemps dans ce lieu saint.

Ses élèves furent choqués : « Rabbi, regarde ! Même en ce saint jour, au lieu d’être à la synagogue, il s’occupe de son commerce et de ses bottes ! »

Mais Rabbi Lévi Yits’hak répondit avec chaleur :

« Voyez comme les Juifs sont saints ! Même quand ils sont absorbés par leurs affaires les plus matérielles, ils n’oublient pas Roch Hachana. Il mange la pomme en pensant à la coutume sacrée de ce jour, où l’on trempe une pomme dans le miel pour demander une année douce ! »

Et il leva les yeux au ciel en s’écriant :

« Maître du monde, regarde Ton peuple bien-aimé ! Même lorsqu’ils sont plongés dans leurs besoins matériels, ils gardent Ta mémoire dans leur bouche. Peut-il exister un peuple plus fidèle que le Tien ? »

Selon la tradition, cette plaidoirie toucha le Ciel et adoucit les décrets du jugement de cette année-là.

Cette histoire illustre l’approche de Rabbi Lévi Yits’hak, qui voyait toujours le bien caché chez chaque Juif, même dans une action qui semblait superficielle. Le message est particulièrement puissant à Roch Hachana : ce jour où chaque acte est pesé, l’avocat du peuple enseigne qu’il faut chercher la bonne intention derrière chaque geste.

La pomme de Roch Hachana, trempée dans le miel, est devenue un symbole universel du souhait d’une « année douce ». Pour Rabbi Lévi Yits’hak, même le Juif qui ne respecte pas parfaitement les usages garde au fond de lui ce lien avec D.ieu et Ses Mitsvot. Son mérite est immense, car il révèle la fidélité essentielle du Peuple juif.

L’essence de l’âme est toujours reliée à D.ieu, même quand l’extérieur semble éloigné. A Roch Hachana, ce lien se manifeste : chaque Juif, de l’érudit au plus simple, exprime à sa manière le désir d’une nouvelle année de bénédiction.

Joie et jour du jugement

Comment célébrer avec joie un jour - Roch Hachana - qui est aussi appelé le « jour du Jugement » - où l’homme est évalué devant le Trône divin ?

Cette joie n’est pas une marque d’insouciance, mais la réaction spirituelle correcte à la réalité que ce jour révèle : la souveraineté de D.ieu et la possibilité concrète de renaissance et de renouveau pour chaque Juif.

Roch Hachana : couronnement et renaissance

Roch Hachana est avant tout le couronnement de D.ieu comme Roi : un acte d’acceptation libre et volontaire de notre servitude devant la Royauté divine. Cette acceptation ne se limite pas à la crainte : elle inclut la joie de reconnaître notre lien vital avec le Créateur. Ces deux concepts, l’acceptation et la joie, transforment la relation entre l’homme et D.ieu.

La joie : une force spirituelle

Cette forme de joie n’est ni superficielle ni festive pour elle-même : c’est une puissance intérieure qui donne de l’élan à la Téchouvah (retour), à la prière et aux actes de bonté. La joie est un moteur qui « libère » les capacités de l’âme : elle dissout l’apathie, rend la vie religieuse active et permet des changements réels.

Pourquoi la joie est-elle cohérente avec le jugement ?

Le jugement révèle des réalités : des fautes, des manques, mais aussi des potentialités. Savoir que l’on est jugé pourrait inciter à l’angoisse ; or, la joie est ce qui permet d’accepter l’évaluation et d’en faire une impulsion vers l’amélioration. En d’autres termes : la crainte peut pousser à l’immobilisme, la joie pousse à l’action constructive. Ainsi Roch Hachana, jour de jugement, est simultanément une occasion joyeuse car il inaugure un cycle de réparation et d’élévation. 

L’unité du peuple et la dimension communautaire

La dimension communautaire est essentielle : la joie du jour n’est pas simplement individuelle mais collective. L’unité et la joie communautaires renforcent la prière et la décision ferme (Kavana) acceptée ce jour-là.

La joie comme antidote à la peur paralysante

Il est important d’évoquer ici une idée essentielle : si l’on aborde Roch Hachana dans la seule optique de la peur, cela peut conduire à la paralysie spirituelle. La joie, en revanche, est active et permet de transformer le jugement en un catalyseur d’amélioration. La joie n’est pas un simple état d’humeur mais une stratégie hala’hique [elle nous est enjointe par la Loi] et spirituelle.

Comment manifester cette joie ?

Ce que l’on vient d’exposer ne consiste pas en un exposé théorique. Bien au contraire, des manifestations tangibles de cette joie - chanter, se réunir lors d’un Farbrenguen (réunion ‘hassidique), renforcer l’étude de la Torah, intensifier la prière et les actes de charité doivent l’exprimer et permettent de le faire. Ces expressions concrètes servent à ancrer et à prolonger les décisions prises le jour.

En outre, la joie doit être associée à une résolution ferme d’amélioration, autrement dit la joie sans engagement réel reste incomplète.

Perspective messianique et espoir collectif

Enfin, la joie de Roch Hachana peut se percevoir dans une perspective messianique : le renouvellement individuel se joint au but collectif : hâter la rédemption par l’accroissement de la foi, de la pratique et de la joie dans l’accomplissement de la Mitsva. La joie devient ainsi un vecteur d’espérance, orienté vers un idéal collectif et pas seulement personnel.

Appel à la joie active

En résumé, Roch Hachana demande et mérite la joie, parce que ce jour inaugure la Souveraineté divine, offre la possibilité d’un nouveau départ et fournit l’énergie indispensable pour transformer l’examen divin en progrès réel. Cette joie est sérieuse, ancrée dans la tradition ‘hassidique, et doit se traduire en actes : prière intensifiée, étude, charité, unité communautaire et résolution concrète de changement. Ainsi, la joie n’est pas l’ennemie du sérieux religieux, mais son meilleur allié.

Chana Tova ouMetouka.

Rabbi Lévi Yits’hak de Berditchev (1740-1809), l’un des plus grands maîtres ‘hassidiques, surnommé « l’avocat du Peuple juif », avait pour habitude à Roch Hachana de trouver des mérites pour Israël devant le Bon D.ieu.

Un Roch Hachana, après la prière du matin, il se promena dans les rues de Berditchev. Il aperçut un Juif assis à l’entrée de sa boutique, en train de graisser ses bottes, avec une pomme dans la bouche. Cela se passait avant même la fin des offices à la synagogue, alors que la coutume est de rester longtemps dans ce lieu saint.

Ses élèves furent choqués : « Rabbi, regarde ! Même en ce saint jour, au lieu d’être à la synagogue, il s’occupe de son commerce et de ses bottes ! »

Mais Rabbi Lévi Yits’hak répondit avec chaleur :

« Voyez comme les Juifs sont saints ! Même quand ils sont absorbés par leurs affaires les plus matérielles, ils n’oublient pas Roch Hachana. Il mange la pomme en pensant à la coutume sacrée de ce jour, où l’on trempe une pomme dans le miel pour demander une année douce ! »

Et il leva les yeux au ciel en s’écriant :

« Maître du monde, regarde Ton peuple bien-aimé ! Même lorsqu’ils sont plongés dans leurs besoins matériels, ils gardent Ta mémoire dans leur bouche. Peut-il exister un peuple plus fidèle que le Tien ? »

Selon la tradition, cette plaidoirie toucha le Ciel et adoucit les décrets du jugement de cette année-là.

Cette histoire illustre l’approche de Rabbi Lévi Yits’hak, qui voyait toujours le bien caché chez chaque Juif, même dans une action qui semblait superficielle. Le message est particulièrement puissant à Roch Hachana : ce jour où chaque acte est pesé, l’avocat du peuple enseigne qu’il faut chercher la bonne intention derrière chaque geste.

La pomme de Roch Hachana, trempée dans le miel, est devenue un symbole universel du souhait d’une « année douce ». Pour Rabbi Lévi Yits’hak, même le Juif qui ne respecte pas parfaitement les usages garde au fond de lui ce lien avec D.ieu et Ses Mitsvot. Son mérite est immense, car il révèle la fidélité essentielle du Peuple juif.

L’essence de l’âme est toujours reliée à D.ieu, même quand l’extérieur semble éloigné. A Roch Hachana, ce lien se manifeste : chaque Juif, de l’érudit au plus simple, exprime à sa manière le désir d’une nouvelle année de bénédiction.

Joie et jour du jugement

Comment célébrer avec joie un jour - Roch Hachana - qui est aussi appelé le « jour du Jugement » - où l’homme est évalué devant le Trône divin ?

Cette joie n’est pas une marque d’insouciance, mais la réaction spirituelle correcte à la réalité que ce jour révèle : la souveraineté de D.ieu et la possibilité concrète de renaissance et de renouveau pour chaque Juif.

Roch Hachana : couronnement et renaissance

Roch Hachana est avant tout le couronnement de D.ieu comme Roi : un acte d’acceptation libre et volontaire de notre servitude devant la Royauté divine. Cette acceptation ne se limite pas à la crainte : elle inclut la joie de reconnaître notre lien vital avec le Créateur. Ces deux concepts, l’acceptation et la joie, transforment la relation entre l’homme et D.ieu.

La joie : une force spirituelle

Cette forme de joie n’est ni superficielle ni festive pour elle-même : c’est une puissance intérieure qui donne de l’élan à la Téchouvah (retour), à la prière et aux actes de bonté. La joie est un moteur qui « libère » les capacités de l’âme : elle dissout l’apathie, rend la vie religieuse active et permet des changements réels.

Pourquoi la joie est-elle cohérente avec le jugement ?

Le jugement révèle des réalités : des fautes, des manques, mais aussi des potentialités. Savoir que l’on est jugé pourrait inciter à l’angoisse ; or, la joie est ce qui permet d’accepter l’évaluation et d’en faire une impulsion vers l’amélioration. En d’autres termes : la crainte peut pousser à l’immobilisme, la joie pousse à l’action constructive. Ainsi Roch Hachana, jour de jugement, est simultanément une occasion joyeuse car il inaugure un cycle de réparation et d’élévation. 

L’unité du peuple et la dimension communautaire

La dimension communautaire est essentielle : la joie du jour n’est pas simplement individuelle mais collective. L’unité et la joie communautaires renforcent la prière et la décision ferme (Kavana) acceptée ce jour-là.

La joie comme antidote à la peur paralysante

Il est important d’évoquer ici une idée essentielle : si l’on aborde Roch Hachana dans la seule optique de la peur, cela peut conduire à la paralysie spirituelle. La joie, en revanche, est active et permet de transformer le jugement en un catalyseur d’amélioration. La joie n’est pas un simple état d’humeur mais une stratégie hala’hique [elle nous est enjointe par la Loi] et spirituelle.

Comment manifester cette joie ?

Ce que l’on vient d’exposer ne consiste pas en un exposé théorique. Bien au contraire, des manifestations tangibles de cette joie - chanter, se réunir lors d’un Farbrenguen (réunion ‘hassidique), renforcer l’étude de la Torah, intensifier la prière et les actes de charité doivent l’exprimer et permettent de le faire. Ces expressions concrètes servent à ancrer et à prolonger les décisions prises le jour.

En outre, la joie doit être associée à une résolution ferme d’amélioration, autrement dit la joie sans engagement réel reste incomplète.

Perspective messianique et espoir collectif

Enfin, la joie de Roch Hachana peut se percevoir dans une perspective messianique : le renouvellement individuel se joint au but collectif : hâter la rédemption par l’accroissement de la foi, de la pratique et de la joie dans l’accomplissement de la Mitsva. La joie devient ainsi un vecteur d’espérance, orienté vers un idéal collectif et pas seulement personnel.

Appel à la joie active

En résumé, Roch Hachana demande et mérite la joie, parce que ce jour inaugure la Souveraineté divine, offre la possibilité d’un nouveau départ et fournit l’énergie indispensable pour transformer l’examen divin en progrès réel. Cette joie est sérieuse, ancrée dans la tradition ‘hassidique, et doit se traduire en actes : prière intensifiée, étude, charité, unité communautaire et résolution concrète de changement. Ainsi, la joie n’est pas l’ennemie du sérieux religieux, mais son meilleur allié.

Chana Tova ouMetouka.

Le Coin de la Halacha

Guide de Roch Hachana 


La veille de Roch Hachana : lundi 22 septembre 2025

On ne récite ni le Ta’hanoune ni les Psaumes 20 et 86 durant la prière du matin. On ne sonne pas le Choffar, afin de marquer la différence entre la coutume (du mois d’Elloul) et l’obligation (de Roch Hachana).

En présence de dix hommes (ou éventuellement en présence de trois), chacun récite le texte de « Atarat Nedarim », l’annulation des vœux, afin de ne pas commencer la nouvelle année tant qu’on n’aurait pas accompli tout ce que l’on a promis l’année précédente : en effet, à Roch Hachana, chacun promet de mieux faire. Mais quelle serait la valeur d’une telle promesse si l’on n’a pas tenu les promesses de l’année précédente ?

Les hommes se coupent les cheveux, s’immergent dans le Mikvé. On revêt les vêtements de fête car on est confiant que D.ieu jugera chacun avec miséricorde.

On augmente les dons à la Tsedaka (charité) en s’assurant que chacun a de quoi faire face aux dépenses de la fête.

Nombreux sont ceux qui se rendent au cimetière sur les tombes des êtres chers disparus et des Tsadikim (Justes) afin qu’ils intercèdent en faveur de leurs descendants et de leurs fidèles.

De nos jours, on évite de jeûner et on préfère donner à la Tsedaka (charité) l’argent équivalent aux repas consommés (en général une somme multiple de 18).

Que fait-on à Roch Hachana ? (cette année mardi 23 et mercredi 24 septembre 2025)

Lundi 22 septembre 2025, après avoir mis des pièces à la Tsedaka (charité), les femmes, les jeunes filles et les petites filles allument les bougies de Roch Hachana (les femmes mariées deux bougies, les filles une seule bougie) ainsi qu’une bougie qui dure au moins 48 heures avant 19h30 (en Ile-de-France) en récitant les bénédictions suivantes :

  • « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Lehadlik Ner Chel Yom Hazikarone » ;

1) « Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu Roi du monde qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné d’allumer les lumières du jour du souvenir.

2) : « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vékiyémanou Véhiguianou Lizmane Hazé ».

2) « Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu Roi du monde qui nous a fait vivre, exister et arriver à cet instant ».

Après la prière du soir, on se souhaite mutuellement : « Léchana Tova Tikatèv Vété’hatème » - « Sois inscrit(e) et scellé(e) pour une bonne année ».

Après le Kiddouch de Roch Hachana, on se lave les mains rituellement et on trempe la ‘Halla dans le miel (et ce, jusqu’à Hochaana Rabba, lundi 13 octobre 2025 inclus).

Ensuite on trempe un morceau de pomme douce dans le miel et l’on dit la bénédiction : « …Boré Péri Haèts » et on ajoute : « Yéhi Ratsone Milfané’ha Chété’hadèche Alénou Chana Tova Oumetouka » (« Que ce soit Ta volonté de renouveler pour nous une année bonne et douce »). Durant le repas, on s’efforce de manger de la tête d’un poisson, des carottes sucrées, une grenade et, en général, des aliments doux, pas trop épicés, comme signes d’une bonne et douce année.

Mardi 23 septembre 2025, On écoute les sonneries du Choffar (corne de bélier) à la synagogue ou en tout endroit (hôpital, la rue, domicile…). Après la prière de Min’ha, on se rend près d’un cours d’eau et on récite la prière de Tachli’h.

Le soir, après 20h30 (en Ile-de-France), on place un fruit nouveau sur la table (qu’on mangera après le Kiddouch, avant de se laver les mains et de réciter la bénédiction sur les ‘Hallot). Les femmes, les jeunes filles et les petites filles allument les bougies de la fête à partir de la flamme allumée avant la fête, avec les mêmes bénédictions que la veille :

  • « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Ner Chel Yom Hazikarone » ;

1) « Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu Roi du monde qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné d’allumer les lumières du jour du souvenir.

2) : « Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé ».

2) « Béni sois-Tu Eternel notre D.ieu Roi du monde qui nous a fait vivre, exister et arriver à cet instant ».

Après le Kiddouch et avant de se laver les mains pour manger la ‘Halla, on récite la bénédiction (Boré Péri Haèts) sur le fruit nouveau et on le mange. Puis on se lave les mains et on consomme le repas traditionnel.

Mercredi 24 septembre 2025, on écoute la sonnerie du Choffar (corne de bélier). Si l’on n’a pas pu l’entendre à la synagogue, on peut encore l’écouter toute la journée.

Roch Hachana se termine mercredi 24 septembre 2025 à 20h31 (en Ile-de-France). On récite la Havdala (sans épices odorantes, sans la bénédiction de Meoré Haèch et sans bougie tressée : juste une coupe de vin ou jus de raisin).

Durant les deux jours de Roch Hachana, on évite les paroles inutiles et on s’efforce de lire de nombreux Tehilim (Psaumes).

Il est permis de porter des objets dans la rue les deux jours de Roch Hachana.

Jusqu’à Yom Kippour inclus, on ajoute dans la prière du matin le Psaume 130 et on récite matin et après-midi (sauf Chabbat) la prière « Avinou Malkénou » (« Notre Père, notre Roi »). On ajoute certains passages de supplication dans la prière de la « Amida ». On multiplie les actes de charité et, en général, on s’efforce d’être davantage scrupuleux dans l’accomplissement des Mitsvot.

Jeudi 25 septembre 2025, c’est le jeûne de Guedalia. Il commence au lever du jour (en Ile-de-France à 6h07) et se termine à la tombée de la nuit à 20h20. Il commémore l’assassinat de Guedalia qui fut le dernier gouverneur juif de Judée après la destruction du Temple par les Babyloniens, en 3339 (423 ans avant l’ère commune). Il avait été un homme sage et respecté ; sous son autorité, le reste de la communauté juive restée en Erets Israël avait prospéré et sa mort causa de grands bouleversements, des massacres et l’exil d’une grande partie de la communauté restante.

Vendredi 26 septembre 2025

Les femmes, les jeunes filles et les petites filles allument les bougies de Chabbat avant 19h21 avec la bénédiction habituelle :

Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidechanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Chabbat Kodèch.

(Béni sois-Tu, Éternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière du saint Chabbat).

Samedi 27 septembre 2025, c’est Chabbat Chouva – Vayélè’h ; il se termine à 20h25. On procède à la Havdala habituelle, avec le vin, la bougie tressée et les épices.

Le Recit de la Semaine

 Le Choffar qu’ils n’ont pas pu entendre

Rav Eliahou Dahan est le rabbin de Lille et émissaire du Rabbi dans cette ville du nord qui est, de fait, la quatrième plus grande ville de France. Depuis plus de quarante ans, Rav Dahan dirige la communauté juive et développe ses institutions éducatives et sociales.

Durant tout le mois d’Elloul, j’ai l’habitude – quand je sors de chez moi – d’emporter mon Choffar, cette corne de bélier dans laquelle on souffle à Roch Hachana pour rappeler les mérites du Peuple juif (le sacrifice d’Isaac, le Don de la Torah sur le mont Sinaï…). Si elle est obligatoire les deux jours de Roch Hachana, cette sonnerie du Choffar est aussi recommandée et est devenue une coutume solidement ancrée dans la conscience juive pendant tout le mois d’Elloul, le mois qui précède la fête solennelle de Roch Hachana. Plus d’une fois, j’ai pu constater combien les sons du Choffar touchent au plus profond de l’âme juive, même parmi ceux qui sont très éloignés de toute pratique religieuse, même parmi ceux qui n’ont reçu aucune éducation juive : il m’arrive souvent, comme tous les émissaires du Rabbi dans le monde, d’aborder des Juifs dans la rue et de leur proposer d’écouter le son du Choffar. Il est, en effet, très rare qu’ils refusent ! Et, très souvent, ils ne cachent pas leur émotion et même ne peuvent retenir leurs larmes…

A Lille, le jour de Roch Hachana rappelle des souvenirs douloureux. Durant la Shoah, tous les Juifs de la ville et de la région ont été sommés par les Allemands et la police française de se rassembler devant la gare, la veille de Roch Hachana 1942. De là, dans des conditions inhumaines, ils ont été envoyés dans des wagons à bestiaux vers le sinistre camp de la mort d’Auschwitz. Très peu d’entre eux survécurent. Cependant, des cheminots et même des citoyens courageux comprirent ce qui allait arriver à leurs voisins juifs et entreprirent tout simplement de « kidnapper » quelques-uns des enfants présents sur la place de la gare et ainsi de les sauver d’une mort atroce. Par la suite, ces enfants furent cachés, adoptés par des familles françaises, grandirent et se sont maintenant dispersés dans le monde entier.

Pour commémorer le 75ème anniversaire de cette rafle, le ministère de l’Intérieur ainsi que les autorités municipales avaient organisé une cérémonie officielle pour rappeler le souvenir d’une communauté décimée avec une cruauté inimaginable par les Nazis. On avait même pensé à inviter les rescapés ainsi que les descendants des enfants sauvés par ces Justes des Nations. En tant que rabbin, j’ai été invité à prononcer un discours. Debout devant tous les notables et les familles des rescapés, j’ai rappelé qu’à cet endroit-même on avait raflé ces Juifs sans défense, la veille de Roch Hachana : alors que ceux-ci s’apprêtaient à revêtir leurs vêtements de fête pour se rendre à la synagogue et se préparer à écouter la sonnerie du Choffar le lendemain, ils avaient brutalement été envoyés à la mort. J’avais parlé avec mon cœur et, à la fin de mon discours, spontanément, j’ai sorti de ma poche mon Choffar et j’ai proclamé : « En souvenir de toutes ces âmes pures et pour assurer que plus jamais ceci ne se reproduira, écoutons maintenant tous ensemble le son du Choffar que ces malheureux n’ont pas pu écouter ! ». Et j’ai sonné dans le Choffar, un son puissant, un son bouleversant qui transcende toutes les limites et perce les cieux. Le recueillement était général, plus personne ne parvenait à parler après cette sonnerie si émouvante, chargée de tant de signification, de larmes et de méditation…

Il y avait dans l’assemblée un Juif pratiquant, descendant de ces rescapés : il avait auparavant demandé la permission de réciter le Kaddich, la prière d’hommage à D.ieu récitée par les orphelins, à la mémoire des victimes de la Shoah mais cela lui avait été délicatement refusé sous prétexte de laïcité et de séparation entre l’état et la religion. Cependant, après l’impact saisissant de la sonnerie du Choffar, plus personne ne pouvait logiquement s’interposer et, brisant le silence qui s’était installé, cet homme récita le Kaddich d’une voix forte, si forte que nombre de participants ne cachèrent pas leurs larmes.

Bien entendu, on ne parla plus que de cette sonnerie du Choffar dans la ville.

L’année suivante, on m’invita à prendre la parole dans une ville non loin de là et j’en ai profité encore une fois pour sonner du Choffar. Dans cette ville, il ne reste que quelques vieux Juifs, très peu pratiquants actuellement. Leur synagogue n’est ouverte qu’un jour dans l’année, à Yom Kippour quand je leur envoie quelques étudiants de Yechiva pour qu’ils puissent avoir un Minyane (présence obligatoire de dix Juifs pour la prière en commun). Certains de ces vieux Juifs voudraient vendre la synagogue mais je les encourage à ne pas le faire, à ne pas abandonner ce bâtiment construit par ces Juifs qui ont été exterminés pendant la Shoah. D.ieu merci, ils ont conservé ce joyau qui témoigne de la présence juive en France depuis des siècles.

Très certainement, une communauté pourra refleurir dans cet endroit également ! Le son du Choffar y retentira mais aussi, certainement, la voix des jeunes gens et même des enfants qui étudieront la Torah et proclameront leur fierté d’être juifs.

Le peuple juif vit !

Rav Eliahou Dahan – Si’hat Hachavoua N° 1970

Traduit par Feiga Lubecki