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Semaine 43

  • Noa’h
Editorial
Vers l’horizon

Une semaine déjà ! Nous venons de vivre, à présent, la première semaine complète de routine quotidienne après les moments exceptionnels des fêtes de Tichri. De fait, la semaine qui suivait immédiatement Sim’hat Torah, tout en nous voyant revenir au monde, n’a pas déroulé son cycle total de sept jours. Du fait du calendrier, elle ne peut avoir sa durée normale même si, comme cette année, elle s’en approche parfois. Une ancienne tradition veut qu’à la fin de Sim’hat Torah, on proclame le verset : «Et Jacob partit sur son chemin». Cette phrase est l’expression du départ vers le monde, cela a été déjà souligné. Cependant, dans ce mouvement spirituel essentiel pour la suite de l’année, il existe plusieurs étapes. Nous avons franchi celle de la conclusion de Sim’hat Torah et celle du premier Chabbat du nouveau cycle, alors qu’on lisait la Paracha de Béréchit, revivant ainsi la création du monde. Voici donc venir la troisième, à l’issue de cette première semaine complète. C’est dire que l’heure du grand départ est définitivement arrivée.
En effet, ivres de spiritualité pendant les fêtes, occupés à renouer le lien avec le monde matériel pendant la semaine suivante, nous ne reprenons qu’à présent ce qu’il faudrait peut-être appeler notre rythme de croisière. Et nous savons que celle-ci sera au long cours, rencontrant tous les changements que connaîtra l’année. A tout départ, il faut, comme en forme de bilan, des bonnes résolutions. Car il est clair, pour chacun, que cette année qui commence à peine doit être différente. Il nous est enseigné que «l’on s’élève toujours dans la sainteté». On signifie ainsi qu’en de tels domaines, il ne peut y avoir que progrès constant et que, si une nouvelle année, chargée de nouvelles forces, est arrivée, c’est aussi pour que nous y puisions la ressource de cette élévation.
Aujourd’hui, il est temps d’entreprendre le changement qui nous conduira vers des hauteurs neuves, un monde et une vie plus beaux et signifiants. Aujourd’hui, cela dépend de chacun ; ne sommes-nous pas les premiers artisans du tissu de nos jours ? Aujourd’hui, au début du voyage de l’année, toutes les voies s’ouvrent devant nous et notre lien avec le judaïsme, son étude et sa pratique, doit devenir plus fort. C’est le lien avec D.ieu qui est ainsi renouvelé. L’horizon est enfin accessible : la venue de Machia’h. Allons donc voir ce qu’il y a derrière !
Etincelles de Machiah
Des récompenses matérielles

Les Sages décrivent longuement la prospérité matérielle qui nous attend dans le temps de Machia’h. Par exemple, «un arbre donnera des fruits le jour même où il sera planté» (Torat Cohanim sur Parchat Bé’houkotaï 26 : 4) ou «dans les temps futurs, la Terre d’Israël produira des délices et des vêtements de laine fine» (Talmud, traité Ketouvot p. 111b). Pourtant, en cette nouvelle époque, alors que «l’occupation du monde entier ne sera que de connaître D.ieu» (Michné Torah, Hil’hot Mela’him 12 : 5), quelle valeur peuvent avoir de telles choses ?

En fait, quand des récompenses matérielles sont accordées pour le service de D.ieu accompli, cela exprime le fait que Sa Torah n’est pas seulement un des éléments constituant la vie humaine. Bien au contraire, elle «est votre vie et la longueur de vos jours» (Nombres 30 : 20). Puisque la Torah est donc la totalité de l’homme et sa vitalité même, cela rejaillit sur tout ce qui le touche, tant dans le domaine matériel que spirituel.
(d’après un commentaire du Rabbi de Loubavitch,
Chabbat Parchat Behar-Bé’houkotaï 5751) H.N.
Vivre avec la Paracha
Noa’h
Voir ou ne pas voir, entendre ou ne pas entendre

La pureté de la parole et de la vue
A propos du verset de la Sidra de cette semaine : “ …des animaux purs et des animaux qui ne sont pas purs (ils vinrent vers Noa’h et dans l’Arche, deux par deux) ”, le Talmud commente : “ un mot sans raffinement ne devrait jamais passer par les lèvres des hommes, car la Torah sort de son habitude et utilise huit lettres supplémentaires pour éviter un mot déplaisant ”.
Rachi explique que le mot (unique) “ Taméh ” aurait évité huit lettres dans la phrase hébraïque : “ qui ne sont pas purs ”. Et puisque la Torah est toujours aussi concise que possible, le message de cette expression élaborée est que le discours prononcé par tout homme devrait toujours être débarrassé d’expressions inappropriées.
Outre cette leçon sur la parole, la Sidra comporte une leçon sur la vue.
Chem et Yaphet furent si attentifs à ne pas regarder la nudité de leur père qu’ “ ils marchèrent à reculons et leurs visages étaient détournés et ils ne virent pas la nudité de leur père ”. La récompense qu’ils obtinrent accentue cette qualité : “ Béni soit l’Eternel, D.ieu de Chem et que Canaan soit leur serviteur. Que D.ieu agrandisse Yaphet et qu’il réside dans les tentes de Chem ”.
Mais cette histoire présente quelques aspects étonnants. Il est clair, du fait que Chem et Yaphet marchèrent à reculons, qu’ils ne virent pas l’état de leur père. Pourquoi la Torah ajoute-t-elle alors les mots apparemment redondants : “ et ils ne virent pas la nudité de leur père ” ?
Une parole du Baal Chem Tov nous enseigne que si l’on voit quelque chose de mal chez l’autre, c’est là un signe que ce mal existe en nous-mêmes. On se voit, pour ainsi dire, comme dans un miroir : si le visage réfléchi n’est pas propre, c’est sur le nôtre qu’il y a des impuretés.
Mais nous pourrions demander : “ pourquoi ne sommes-nous pas capables de voir véritablement le mal chez l’autre sans être nous-mêmes porteurs de cette faute ? ”
La raison en est que la Providence Divine est présente dans chaque événement. Si nous voyons le mal chez quelqu’un, cela aussi répond à un objectif divin et cela vient nous montrer ce qui en nous doit être corrigé. Nous avons besoin que nos propres fautes nous soient montrées d’une manière indirecte car “ l’amour couvre tous les défauts ” et l’amour-propre est toujours très fort.
L’homme est aveugle à ses propres manquements. Aussi faut-il qu’ils lui soient représentés chez quelqu’un d’autre pour le forcer à réfléchir sur lui-même et en voir la contrepartie dans sa vie propre.
Mais la tâche du Juif n’est pas seulement la perfection personnelle mais aussi l’aide à l’amélioration de son prochain : “ tu corrigeras ton ami, même cent fois ”.
Il est donc sûr que lorsqu’il voit les erreurs de son ami, la Providence veut de lui qu’il l’aide à les corriger et pas seulement à s’interroger sur ses propres faiblesses.
Pour l’exprimer avec plus de force, un Juif est une fin en soi et pas seulement un moyen pour l’utilité des autres ! Comment donc peut-on nous demander d’utiliser un ami pour notre propre intérêt et sans qu’il n’y ait de bienfait concret pour l’ami concerné ? S’il en est ainsi, peut-être que la raison pour laquelle on remarque la faute n’est que pour en faire bénéficier l’ami et pas parce que l’on possède soi-même le défaut ?

Remarquer et corriger
Pour comprendre, il faut nous référer à la suite de la citation déjà évoquée du Talmud : “ un homme doit toujours parler en utilisant des expressions adéquates ”.
Le Talmud, après avoir répondu à un problème relativement incident demande : “ mais ne trouvons-nous pas dans la Torah l’expression “ Taméh ” (c’est-à-dire le terme même qu’il nous est demandé d’éviter)?
Et même cela est étrange. Car le mot “ Taméh ” est utilisé dans la Torah à plus de cent reprises ! C’est une question si évidente qu’elle aurait dû être posée immédiatement par le Talmud et pas après qu’un point mineur eut été abordé. Par ailleurs, le ton étonné de la question ne semble pas non plus approprié à une objection aussi importante !
L’explication en est que dans les contextes légaux (hala’hiques), l’impératif de clarté domine sur la considération de raffinement de la langue ; et c’est alors dans ces cas que “ Taméh ” est utilisé.
Mais dans les contextes narratifs, le souci de la délicatesse dans l’expression compense l’expression plus longue de ces euphémismes.
C’est pourquoi le fait que la Torah utilise des mots comme “ Taméh ” ne contredit pas le principe selon lequel chaque fois que c’est possible, il faut utiliser la terminologie la plus délicate. Et le Talmud soulève cette objection comme il le fait, parce que “ Taméh ” n’est utilisé que rarement dans les séquences narratives de la Torah.
En fait, même dans les parties hala’hiques, quand la loi n’a pas de lien direct avec l’impureté mais ne la mentionne qu’en passant, la Torah préfère là encore l’euphémisme.
Cette approche ne s’applique pas seulement au discours mais aussi à la vue. Quand on voit un Juif mal se comporter, notre premier souci doit être de rechercher la “ Hala’ha ” (c’est-à-dire le devoir) requise, c’est-à-dire lui faire des remontrances et tenter, avec tact et gentillesse, de le corriger. Mais quand l’on se prend à voir ce mal non comme quelque chose dirigé vers lui-même (c’est-à-dire un défaut qu’il doit corriger) mais comme un manque chez l’autre (c’est-à-dire que notre attitude est critique sans être constructive), cela est la preuve même que c’est un “ miroir ” et que la faute est en nous.

La qualité de Chem et de Yaphet
Cela explique pourquoi la Torah, après avoir dit que Chem et Yaphet détournèrent leurs visages de Noa’h, ajoute “ et ils ne virent pas la nudité de leur père ”. Cela vient souligner que non seulement ils ne le virent pas (physiquement), mais qu’ils ne furent pas même conscients de sa faute, leur seul souci étant de faire ce qu’il fallait (le couvrir avec un manteau). ‘Ham, le troisième frère, quant à lui, regarda son père et trahit donc ses propres défaillances.
Cet épisode nous apporte donc la leçon suivante : non seulement devons-nous nous taire à propos des défauts des autres (contrairement à ‘Ham qui vint rapporter à ses frères ce qui était arrivé à leur père), mais nous ne devrions pas même y penser sauf s’il nous revient d’aider à les corriger. Celui qui suit cet enseignement prend part à la récompense “ Béni soit l’Eternel, D.ieu de Chem ” et “ Que D.ieu élargisse Yaphet ” et contribue à l’amour unitaire et fraternel d’Israël qui fera venir le Machia’h dans le monde.
Le Coin de la Halacha
Qui doit s’occuper de l’éducation juive ?

Cette obligation incombe à chacun : hommes, femmes et même enfants doivent se sentir responsables de répandre l’éducation juive afin de transformer l’obscurité en lumière. Si chacun doit éduquer, c’est que chacun en est capable et possède des clés pour une éducation cachère complète. Chacun est doué au moins dans un domaine de l’éducation puisqu’il est écrit : «J’ai appris de tous ceux qui m’ont enseigné» (Psaumes).
Même les enfants peuvent encourager leurs camarades à s’impliquer davantage dans leur judaïsme.
Par ailleurs, quand un enfant juif prononce une bénédiction avant de manger, il déclare que tout existe par la parole de D.ieu et il prépare ainsi le monde entier à accepter joyeusement l’autorité et la Providence divine.
L’éducation juive se manifeste dans tous les détails de la vie : il importe donc d’être attentif à tous les détails afin que les enfants puissent connaître le judaïsme dans son intégralité, sans compromis : car un petit compromis dans son jeune âge devient un grand manque à l’âge adulte.
Dès sa naissance, l’enfant sera entouré de livres de Torah, de portraits de Juifs pieux, de jouets représentant des animaux cachères, des lettres de l’alphabet hébraïque, de musique juive. Ses vêtements seront choisis en accord avec les lois de la décence et du bon goût.
L’enfant juif possédera son propre livre de prières, sa Hagada (pour Pessa’h), son Ma’hzor (pour les fêtes), son ‘Houmach (Bible), son Tehilim (Psaumes), son livre de Tanya et sa propre boîte de Tsedaka.
Un petit garçon possédera sa Kippa et une petite fille son chandelier de Chabbat.

F. L. (d’après les enseignements du Rabbi)
De Recit de la Semaine
La valise mystérieuse

«Viens ! Installons-nous à la Bourse et je te raconterai toute l’histoire !» me dit Chmouel, qui effectue de nombreux voyages dans le cadre de son négoce de diamants.
«À l’époque, je travaillais en Guyane, en Amérique centrale et j’étais le directeur de la production de diamants de ce pays. Un jour, j’eus la surprise d’apercevoir sur l’écran de mon circuit intérieur de sécurité… un Juif orthodoxe, avec barbe, chapeau et costume sombre. Je me frottai les yeux pour être sûr que je ne rêvais pas car je n’avais jamais aperçu un seul Juif dans ce pays et à plus forte raison, quelqu’un de pratiquant.
Ce fut la première fois que je rencontrai le regretté Reb Its’hak Nemess. On pourrait vraiment écrire un livre sur la vie de cet homme qui était un négociant en timbres rares, profondément attaché aux enseignements du Rabbi. On venait de lui proposer d’imprimer des timbres pour le gouvernement guyanais. Un ‘Hassid comme Reb Nemess n’acceptait aucune tâche sans l’accord du Rabbi. À sa grande surprise, le Rabbi l’encouragea dans cette entreprise, lui donna un dollar puis un second en disant : «Certainement vous vous rendrez dans la capitale et y rencontrerez une âme juive née sur place et qui n’est jamais sortie de ce pays. Transmettez-lui ce dollar !»
Dans un aéroport, vous rencontrez des gens qui voyagent pour le tourisme, pour conclure des affaires, pour une réunion familiale. Mais dans le cas de Reb Nemess, bien que le but premier de son voyage fût la conclusion d’un contrat important, il était complètement voué à la mission que lui avait indiquée le Rabbi.
Dès son arrivée en Guyane, avant même de rencontrer ses contacts commerciaux, il se mit à rechercher des Juifs. Mais il s’avéra bien vite que ce n’était pas si facile : la consultation des annuaires téléphoniques fut vaine et tous les gens à qui il demandait des renseignements haussaient les épaules en remarquant : «Un Juif ici ? Impossible !»
Quand Reb Nemess apprit qu’il se trouvait en Guyane un Juif d’Anvers, négociant en diamants – moi – il en fut très content et c’est ainsi qu’il arriva dans mon bureau. Il me demanda immédiatement si je connaissais un Juif né en Guyane et je ne pus que confirmer ce qu’on lui avait déjà dit : «Cela fait cinq ans que je me trouve dans ce pays et je peux vous garantir qu’il n’y a aucun Juif ici !». Mais Reb Nemess était catégorique : «Si le Rabbi m’a demandé de transmettre ce dollar à un Juif né ici, je suis sûr que celui-ci existe !»
Finalement, par un extraordinaire concours de circonstances (comme certains préfèrent appeler le bon D.ieu), Reb Nemess entendit parler d’un certain Salomon. Dès qu’il eut obtenu son adresse, il se précipita chez lui mais, au premier coup d’œil, il s’arrêta sur le pas de la porte : la maison était emplie de toutes sortes de statues et emblèmes religieux incompatibles avec le judaïsme : sur les murs, sur les meubles, dressés sur le sol… Quelques statues appartenaient au Juif mais la plupart à son épouse indienne. Pour Reb Nemess, il était très difficile de rester ainsi à parler dans cette atmosphère et il suggéra à Salomon de venir discuter dans sa chambre d’hôtel. C’est là-bas qu’il lui expliqua la mission dont l’avait chargé le Rabbi : celui-ci avait perçu l’existence de Salomon et avait veillé à lui faire remettre un dollar, un billet symbole de la foi parfaite en D.ieu : «In G-d we trust» ! Les deux hommes discutèrent longuement et devinrent des amis.
Reb Nemess n’était pas spécialement un bon orateur, ses paroles ne suivaient pas particulièrement un ordre logique et il ne rayonnait pas d’un charisme indéniable. Mais il avait une force incroyable : il était sincèrement convaincu de tout ce qu’il disait. Plus d’une fois, quand il parvenait à persuader un Juif de mettre les Téfilines tous les jours, il lui offrait ses propres Téfilines ! Combien de paires de Téfilines de Reb Nemess dans le monde ont changé la vie de familles entières !
Le Chabbat suivant, Reb Nemess invita ce Juif à passer toute la journée avec lui à l’hôtel : ce fut la première fois que Salomon écouta le Kiddouch, savoura des ‘Hallot et dégusta du gefilte fish. Petit à petit, l’âme de Salomon s’éveilla au judaïsme et, un jour, il annonça fièrement à Reb Nemess : «Vous pouvez entrer chez moi, j’ai détruit toutes les statues de ma maison !». En entendant cela, Reb Nemess fut si content qu’il prit de sa valise une grande photo du Rabbi qu’il lui tendit : «Maintenant vous pouvez l’accrocher au mur de votre salle à manger !». Ce Juif commença alors à respecter Chabbat, à mettre les Téfilines chaque jour et même à rendre sa cuisine cachère ! Reb Nemess lui racontait tout ce que disait le Rabbi et combien le Rabbi encourageait chacun à se préparer spirituellement à la venue du Machia’h. Il en parlait avec un enthousiasme vraiment contagieux.
Quand il revint trois mois plus tard en Guyane, Reb Nemess demanda à me voir de toute urgence. Il dansait presque de joie dans mon bureau quand il m’annonça tous les progrès que faisait Salomon. J’étais stupéfait par les résultats obtenus grâce au Rabbi, grâce à l’entêtement de son ‘Hassid : Salomon avait reçu de Reb Nemess des «Matsot Chmourot» pour Pessa’h et, petit à petit, se mettait à observer toutes les Mitsvot.
Reb Nemess continuait à garder le contact avec Salomon. Un jour, alors qu’il lui rendait visite, il était justement sorti et sa compagne le reçut : «Je suis désespérée, lui dit-elle, je ne sais comment vous le dire mais mon mari m’inquiète ! Vous pensez qu’il est un homme pieux mais sachez que ce n’est que de la poudre aux yeux. J’ai découvert sous son lit une valise : elle contient des vêtements neufs impeccables, un passeport et de l’argent américain ! Apparemment, il a trouvé une autre femme avec laquelle il a l’intention de partir aux Etats-Unis… !»
Reb Nemess s’empressa de demander à Salomon, dès qu’il le revit, la signification de cette valise mystérieuse. Étonné celui-ci répliqua : «C’est vous-même qui m’avez avisé que le Rabbi parlait sans cesse de Machia’h et insistait pour qu’on se prépare sincèrement à sa venue ! Vous-même vous m’avez raconté comment le ‘Hafets Haïm avait préparé un costume neuf à côté de son lit pour être prêt à accueillir Machia’h ! N’est-il pas évident que je devais agir de même, préparer passeport, visa, argent et costume pour la venue de Machia’h ?»
Reb Nemess continua à envoyer à ce Juif des livres sur le judaïsme et des objets de culte.
Un jour, on lui annonça le décès de Salomon qui avait demandé à être enterré seulement selon les directives de Reb Nemess : il fut donc inhumé dans un cimetière juif du Venezuela. Sur sa pierre tombale, on fit graver les mots suivants : «Le Juif oublié qui n’a pas été oublié».

À nous de réfléchir : ce Juif de Guyane ne manquait de rien : richesse, honneurs, santé… Mais il avait accepté avec une simplicité confondante tout ce qu’un ‘Hassid du Rabbi lui avait enseigné. Machia’h arrive, lui avait-on dit et il avait déjà préparé sa valise avec un costume neuf. Et nous, où en sommes-nous ?

Reb Shabtai Slavaticki, Anvers (Belgique)
Kfar Chabad
Traduit par Feiga Lubecki