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Semaine 44

  • Noa’h
Editorial
Sans transition

Cette fois, le passage est brutal, sans transition. Certes, la nouvelle année a commencé depuis presque un mois. Cependant, occupés à passer de fête en fête, d’élévation en élévation, nous nous étions éloignés du quotidien sans même nous en rendre vraiment compte. Seul le spirituel occupait notre pensée. C’est ainsi que nous avons vécu la grandeur de Roch Hachana puis la solennité de Yom Kippour, la confiance absolue de Souccot puis la joie sans limites de Sim’hat Torah. Revenir au monde, reprendre conscience de la pesanteur du matériel, de ses contraintes présente toujours, à ce moment, une difficulté particulière mais quelques jours, en général, ménagent une sorte de transition. Cette année, il n’y en a donc pas. Nous sommes passés des fêtes au premier Chabbat, où a retenti le récit de la création. Puis la semaine a commencé, dans notre environnement sans doute trop habituel. Dans le cycle annuel de lecture de la Torah, c’est le déluge qui nous est raconté. Et c’est bien à un certain type de déluge qu’il nous faut affronter, celui de la quotidienneté qui revendique toute le champ de notre réflexion et de nos sentiments. Pleins de la puissance des fêtes, encore inentamée, nous sommes capables de relever ce nouveau défi. Reste à savoir comment.
L’histoire de Noé est, à cet égard, très instructive. Devant la montée des eaux tumultueuses – ces eaux qui vont tout recouvrir, détruire les plus beaux édifices, anéantir tout ce qui avait fait jusqu’ici la fierté et l’espoir des hommes – Noé, obéissant à l’ordre de D.ieu, se réfugie dans son «arche». C’est ce bateau de bois qui va lui servir d’abri devant la tempête et assurer ainsi un avenir à l’humanité. Devant le déluge qui nous assaille, nous avons le même moyen. Bien sûr, il ne nous est ni donné ni demandé de construire une arche matérielle. Mais, en hébreu, l’expression qui la désigne est «Téva». Or ce terme a un homonyme qui signifie «mot». Pour un Juif, le mot-refuge existe. Il est dans l’étude de la Torah et dans la prière. C’est la raison pour laquelle, au sortir des fêtes, nous ne craignons rien : ni l’obscurité du temps ni les grondements parfois menaçants au loin. Nous avons notre forteresse et celle-ci possède une puissance nouvelle : elle n’est pas que le dernier rempart. Elle est le lieu d’où jaillit la lumière pour faire que le monde même change. Pour faire que, en ce temps de recommencement des choses, il se transforme en espace de bonheur et de liberté pour tous.
Ce n’est pas ici l’expression d’un idéal rêvé. C’est de la concrétisation d’une attente qu’il s’agit. L’année 5772 commence à peine et nos accomplissements spirituels peuvent se déployer. Leur aboutissement viendra – et, nous le savons, il est proche – la venue de Machia’h.
Etincelles de Machiah
«En son temps, Je le hâterai»
Le Talmud (Sanhédrin 98a) enseigne : «Il est écrit (Isaïe 60 : 22) ‘le Machia’h viendra en son temps, Je le hâterai’». Ces deux termes semblent contradictoires. Viendra-t-il quand son époque sera enfin venue – «en son temps», ou D.ieu choisira-t-Il de rapprocher cet avènement tant attendu – «Je le hâterai» ? Le Talmud résout cette apparente contradiction : «S’ils le méritent, ‘Je le hâterai’ ; s’ils ne le méritent pas, ‘en son temps’».
Il faut ici relever une idée importante. Le temps de la Délivrance arrivera dans tous les cas. Certes, chacun souhaite que ce soit le plus rapidement possible. Toutefois, même s’il était retardé, lorsque le moment arrivera, l’impureté, le mal ne pourront que disparaître d’eux-mêmes pour laisser place à cette nouvelle et grande lumière.
(d’après Chaarei Orah, p.87) H.N.
Vivre avec la Paracha
Noa’h

Dans la Paracha Beréchit, nous observons la façon dont D.ieu créa le monde et donna à l’humanité la mission de le transformer pour en faire Sa demeure. Mais l’humanité se détourna de cette mission et l’abandonna en masse.
Ceci étant, l’on aurait pu s’attendre à ce que l’acte suivant, dans ce drame divin, soit la naissance du Peuple Juif, nation désignée pour cultiver la conscience divine et ramener l’humanité à une vie basée sur la présence de D.ieu. Le temps semble propice, le décor est monté, tous les accessoires sont en place. Il apparaît même un candidat qui semble adéquat pour servir de géniteur pour ce nouveau peuple : la Paracha Beréchit s’achève sur les mots : «Noa’h trouva faveur aux yeux de D.ieu».
Et pourtant, la Torah maintient le suspens, repoussant la genèse du Peuple Juif jusqu’à la Paracha suivante. Il est évident que des fondements supplémentaires devaient être posés avant que le monde ne soit prêt pour l’avènement du peuple choisi. La description détaillée de ce travail de fond est le sujet de la Parachat Noa’h, nommée d’après son protagoniste. Noa’h était l’homme que choisit D.ieu pour construire l’Arche grâce à laquelle la vie humaine et animale serait épargnée du Déluge qui allait effacer la race humaine déchue et inique, lui permettant ainsi de renaître.
Quel était ce travail fondamental ? Quels pas supplémentaires fallait-il faire pour que le monde puisse amorcer sa progression vers la naissance du Peuple Juif et le Don de la Torah au Mont Sinaï ? Pour répondre à cette question, il nous faut au préalable jeter un regard plus aigu sur le nom de cette Paracha, puisque, comme nous l’avons déjà souligné, les noms des Parachiot délivrent des leçons essentielles.
Le mot (ici le nom) Noa’h signifie «repos», «tranquillité». Et pourtant les événements de cette Paracha sont tout sauf reposants et tranquilles. Le cataclysme du Déluge, qui détruisit toute vie sur terre, constitue très certainement le comble du bouleversement et du trouble, comme le sont les deux autres épisodes significatifs de la Paracha : la malédiction de ‘Ham et la dispersion de l’humanité à partir de la Tour de Babel.
Néanmoins, si nous étudions le but implicite de ces événements et leurs conséquences, nous pouvons réaliser que le nom Noa’h convient. Aussi turbulent qu’ait pu être le Déluge sur le plan physique, son but était de guérir le monde de son état spirituel encore plus problématique. Le monde antédiluvien était encore relativement jeune et toutes les formes de vie possédaient la pleine vigueur de la jeunesse, comme l’atteste par exemple la longévité humaine extraordinaire qui caractérisait cette ère. Et pourtant cette jeunesse était fragile : une fois que les créatures se développaient et murissaient, elles devenaient inflexibles, presque immuables. Il leur était pratiquement impossible de changer. Cela était tout aussi vrai de la dimension spirituelle de la vie : les caractères étaient modelés et leurs modes de comportement formulés. Et puisqu’alors, les normes sociétales devenaient terriblement corrompues, la grande majorité de la population se trouva progressivement prise dans une spirale qui les menait irrémédiablement vers des attitudes et des comportements dégénérés.
Le Déluge changea tout cela. Les eaux battantes amollirent la terre, rendant la réalité plus flexible, plus réceptive au changement. Le «nouveau monde» qui se présenta à Noa’h, quand il sortit de l’Arche, était un monde où les vents de la Techouvah soufflaient librement, accessibles à tous, quand bien même les comportement pussent devenir imparfaits.
Ainsi, quand après le Déluge, D.ieu déclara : «Plus jamais il n’y aura un déluge qui détruira la terre», cela ne signifiait pas qu’Il se réconciliait avec des gens qui continuaient à pécher, comme ils l’avaient fait auparavant. Il ne déclarait pas non plus qu’en noyant la terre, Il avait fait une sorte d’erreur qu’Il ne répéterait plus. Mais Il disait qu’en engloutissant la terre, Il avait transformé la réalité de telle façon qu’il ne serait plus jamais nécessaire d’apporter un déluge. La raison n’en était pas que les hommes avaient amélioré leur nature mais que, désormais, Il leur avait donné un mécanisme nouveau qu’ils pourraient utiliser pour contrecarrer, voire éradiquer, les effets d’un comportement négatif.
En tant que tel, le Déluge était un pas extrêmement significatif et crucial pour réaliser le but de la Création, c'est-à-dire promouvoir et disséminer la conscience divine dans le monde jusqu’à le transformer en résidence naturelle pour D.ieu. C’était aussi un pas crucial dans l’établissement des bases pour la genèse du Peuple Juif. Le message d’espoir que la Torah doit apporter au monde est qu’il n’est jamais trop tard, que D.ieu attend toujours pour nous accueillir dans Ses bras ouverts et que nous pouvons toujours recommencer ou continuer pour accomplir notre mission divine avec un succès que nous n’aurions jamais considéré imaginable.
La leçon de cette Paracha reste éternellement pertinente dans notre vie. Quand nous sommes confrontés à une situation particulièrement éprouvante ou une phase turbulente, il est utile de nous rappeler que, comme pour le Déluge, le but en est de nous purifier et de nous raffiner. En suivant l’exemple de Noa’h qui ne prit pas peur devant l’imminence des flots mais qui se tint résolument debout, non seulement nous pouvons en sortir indemnes mais être capables d’en tirer les bénéfices inhérents et même d’en ressortir renforcés. En se concentrant sur l’opportunité inhérente au défi plutôt qu’à la difficulté superficielle à laquelle nous sommes confrontés, nous transformons les eaux destructrices en «eaux de Noa’h», les eaux de la tranquillité et du repos.
Et si, comme Noa’h, nous sommes assez sages pour utiliser cette expérience à notre avantage, nous pouvons ainsi aider à la transformation du monde entier en un environnement plus réceptif à la conscience divine, faisant également approcher l’accomplissement véritable et ultime avec le Machia’h.
Le Coin de la Halacha
En quoi consiste la Mitsva de réjouir les mariés ?

De nombreuses histoires circulent sur la façon dont nos Sages se rendaient à des mariages et chantaient, dansaient, jonglaient etc… afin de réjouir les mariés.
- « Un mariage doit se passer dans la joie, car la joie bouscule toutes les limites et permet d’atteindre les plus hauts degrés spirituels » expliquait le Rabbi de Loubavitch.
- On participe à la joie des mariés en leur facilitant les préparatifs du mariage et en leur offrant des cadeaux (et de l’argent) pour les aider à établir leur foyer.
- On contribue à leur joie en leur exprimant le souhait de Mazal Tov et en leur souhaitant tout le bien possible. On leur adressera des compliments sur le choix de leur conjoint.
- Le fait qu’un mariage juif traditionnel soit célébré lors d’un repas avec une Me’hitsa (séparation entre les hommes et les femmes) souligne qu’il ne s’agit pas de danser pour s’amuser soi-même mais bien de danser pour honorer et réjouir chacun des mariés.
- Réjouir les mariés annonce, prépare et hâte la réjouissance ultime quand «on entendra… dans les villes de Yehouda et les faubourgs de Jérusalem… la voix de l’allégresse et la voix de la réjouissance, la voix du marié et la voix de la mariée», avec la venue de notre juste Machia’h.

F. L.
De Recit de la Semaine
A peine croyable

Pas de vacances pour les ‘Hassidim !
Au lieu de nous reposer au soleil, nous avons entrepris – comme quatre cents de nos compagnons d’études à la Yechiva – de sillonner les pays les plus improbables afin d’y découvrir des Juifs et de leur rappeler leurs origines et, plus important peut-être, leur avenir et celui de leurs descendants.
Nous sommes ainsi arrivés à Bar, dans le Monténégro. Nous y avons contacté un Juif trouvé par hasard dans l’annuaire – du nom de Jasa et il nous avait invités à lui rendre visite. Nous avons discuté avec lui pendant près d’une heure puis lui avons proposé de mettre les Téfilines.
- Bien sûr ! répondit-il avec enthousiasme.
Nous avons donc enroulé les lanières avec les boîtiers autour de son bras puis autour de sa tête. Je demandai alors à mon camarade Hillel son Sidour (livre de prières) qu’il gardait toujours dans sa poche. Mais justement cette fois-là, il l’avait laissé dans la voiture.
- Ne vous inquiétez pas, sifflota Jasa, moi j’ai un Sidour !
Il se rendit dans la pièce à côté et ramena son livre. Alors que j’en tournai les pages pour trouver la prière du Chema Israël, une ancienne photo du Rabbi de Loubavitch qui y était insérée tomba. Il la ramassa, récita les bénédictions et le Chema, se concentra avec ferveur puis nous raconta son histoire.

* * *

Je suis né en Serbie et j’ai immigré en Israël dans les années soixante.
Mon fils aîné avait quatorze ans quand il est revenu un jour à la maison en se plaignant d’une douleur dans la jambe.
Nous n’y avons pas prêté trop attention, estimant que c’était sans doute la conséquence d’un entraînement intensif au tennis.
Les semaines passèrent et, loin de disparaître, les douleurs augmentaient au point qu’un vendredi après-midi, nous l’avons retrouvé dans sa chambre : il se roulait par terre tant il souffrait ! Il était temps de l’amener aux urgences.
Après lui avoir fait passer une radio, le médecin nous avertit, mon épouse et moi-même, que nous devions consulter d’autres professeurs. Nous devions laisser notre fils en observation à l’hôpital pour la nuit et, le lendemain, nous disposerions d’un diagnostic. Ceci nous rendit très nerveux mais que pouvions-nous faire ?
Quand nous sommes arrivés le lendemain, le médecin nous informa qu’on avait localisé une grosse tumeur dans la jambe de notre fils ; celle-ci se développait rapidement. Le seul espoir pour sauver sa vie était de l’amputer de la jambe, que D.ieu nous en préserve ! Ma femme devint hystérique, se mit à pleurer et saisit immédiatement le stylo pour signer qu’elle acceptait l’opération. Je déclarai pour ma part que je devais réfléchir quelques minutes et je sortis pour prendre de l’air. Je décidai de téléphoner à ma mère pour avoir son avis. Elle m’écouta attentivement puis déclara d’un ton ferme : «Avec l’aide de D.ieu, il vivra avec ses deux jambes ! Ne l’amputez pas !»
- Mais le médecin affirme qu’il mourra si nous ne l’amputons pas !
- Si D.ieu veut, il vivra avec deux jambes !
Je retournai dans le bureau du docteur ; la voix de ma mère raisonnait encore dans ma tête et je déclarai refuser l’amputation.
Le médecin pensa que j’étais fou. Il insista qu’il fallait l’amputer sinon il mourrait dans les semaines à venir. Mais je n’acceptai toujours pas. Finalement il renonça : «C’est votre fils, c’est à vous de choisir ! Mais nous allons néanmoins procéder à une biopsie».
Après la biopsie, il fut décidé de transférer mon fils dans un hôpital plus grand, avec un service spécialisé d’oncologie. Mais le protocole stipulait qu’il devait rester sur place au moins une semaine et le transfert fut donc planifié pour le vendredi suivant.
Ma vie n’en était plus une : mon fils gisait sur son lit, ma vie n’avait plus de sens. Je déambulais comme un zombie, je ne dormais plus, je ne mangeais plus, je ne parvenais même pas à réfléchir.
Le mardi, je retournai au travail mais étais incapable de me concentrer. Je travaillais pour ce qui s’appelle «La Lichka», au département du Ministère de la Sécurité Israélienne. Un de mes collègues était un ‘Hassid de Viznitz. Remarquant que j’étais préoccupé, il me demanda gentiment quel était le problème. Je lui expliquai la situation et il me montra une photo du Rabbi de Loubavitch. Il inscrivit un numéro de téléphone au dos et me confia que, comme il n’était pas aisé de parvenir au secrétariat du Rabbi, notre bureau possédait un numéro privé à n’utiliser que pour des cas urgents touchant à la sécurité du pays.
Je téléphonai et une voix douce me répondit (de fait, c’était le regretté Rav Hodakov, le secrétaire personnel du Rabbi). Je demandai que le Rabbi prie pour mon fils et il conclut : «Rappelez-moi vendredi matin avec des bonnes nouvelles !»
A vrai dire, j’ai cru que cet homme était fou ! Le médecin affirmait qu’il ne restait plus à mon fils que quelques semaines à vivre et lui me demandait de rappeler vendredi avec de bonnes nouvelles ?
Je retournai à l’hôpital le vendredi et le médecin demanda qu’on refasse une radio puisque la précédente datait déjà d’une semaine et qu’il fallait mesurer la propagation de la maladie : j’amenai mon fils, amaigri, le visage émacié, en chaise roulante et, après la radio, le technicien m’appela, furieux : «Pourquoi vous moquez-vous de moi avec des mots si sérieux ? Pourquoi prétendez-vous qu’il a «la maladie» alors qu’il n’a absolument rien ?»
- De quoi parlez-vous ? protestai-je, exaspéré et à bout de nerfs. Mon fils est atteint de «la maladie», le médecin l’a confirmé !
Il répliqua que la radio ne montrait aucune trace de tumeur ! Nous retournâmes ensemble chez le médecin qui, incrédule, procéda lui-même à une nouvelle radio. Persuadé que la machine était peut-être à incriminer, il procéda à une opération d’urgence : il ouvrit toute la jambe, depuis la cheville jusqu’à la hanche mais ne trouva qu’une petite pierre, sans aucune cellule maligne. Stupéfait, il recousu la jambe et nous expliqua que les fils tomberaient d’eux-mêmes d’ici deux mois.
Deux semaines plus tard, les fils étaient déjà tombés et mon fils marchait normalement !
Bien entendu, je rappelai immédiatement le bureau du Rabbi ce vendredi pour annoncer la bonne nouvelle, raconter le miracle qui était arrivé et remercier le Rabbi. La même voix neutre se contenta de commenter : «Merci !» et raccrocha.

* * *

Hillel et moi-même étions stupéfaits d’entendre une telle histoire. Alors que nous nous levions pour prendre congé, Jasa nous retint : «J’ai oublié de vous raconter comment tout cela a commencé !
Quand mon fils a atteint l’âge de la Bar Mitsva, j’avais demandé à ce même collègue où lui acheter des Téfilines. Il m’avait conseillé de m’adresser à un scribe qu’il connaissait, un homme très pieux qui habitait à Kfar ‘Habad. Mais, au lieu de l’écouter, j’ai eu la paresse de me rendre jusque là-bas et achetai les Téfilines au marché de Tel-Aviv…
Après l’angoisse puis le miracle qui était arrivé à mon fils, j’apportai les Téfilines à Kfar ‘Habad pour les faire vérifier. On découvrit alors que pour les mots «afin que ta vie et celle de tes enfants soient rallongées», les lettres n’étaient pas formées correctement, ce qui rendait les Téfilines non-cachères !
Décidément, mon collègue connaissait les bonnes adresses ! »

Shimon Sabol et Hillel Piekarski