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Du 9 au 18 octobre 2014

  • Souccot
Editorial

 Quand la joie change le monde

La fête de Souccot revient : cela se ressent sans aucune ambigüité. C’est un air de joie qui flotte sur la ville ; comme une petite musique d’allégresse résonne doucement dans la tête de chacun. Souccot : temps d’allégresse. Cette atmosphère si reconnaissable est, de fait, presque surprenante. Nous venons de célébrer Roch Hachana puis Yom Kippour et avons ainsi vécu la solennité des « jours redoutables ». Nous vivons, jour après jour, dans un monde où, ici comme au loin, les nuages paraissent s’amonceler, où instabilité et incertitude semblent s’installer durablement. Combien des hommes ne connaissent que peu le goût du bonheur… Pourtant, la joie de Souccot resplendit avec un si grand éclat que rien ne peut la dissimuler ou même l’amoindrir. Cette joie a-t-elle donc une telle puissance, une telle assurance qu’elles lui permettent de dépasser tous les obstacles et même de les abattre pour toujours ?

La comprendre et la vivre, c’est d’abord en percevoir les racines. Car la fête de Souccot est fondée sur une idée essentielle : la confiance en D.ieu. Il a été souvent remarqué  que la Soucca, la fragile cabane qui, chaque année, est notre demeure pendant huit jours, a pu résister aux assauts du temps comme aux péripéties de l’histoire tandis que bien des monuments glorieux n’existent plus qu’à l’état de ruines à peine émouvantes. Ce qui préserve la Soucca, ce n’est, à l’évidence, ni sa conception architecturale, ni la solidité de ses défenses, ce n’est qu’une idée : la confiance, la conscience que D.ieu assure sa – et notre – pérennité. La joie de la fête prend ainsi un sens à la fois plus grand et plus profond. Elle est pure allégresse mais aussi manifestation d’idéal. Elle est expression d’une réalité essentielle : D.ieu, Créateur du monde, ne l’abandonne pas et la vie de toute créature est le produit de Ses dons.

La fête nous donne alors à comprendre l’existence d’une autre façon : l’univers a un sens, les actes des hommes y ont une portée, l’harmonie et la sérénité sont possibles. Ce sont là autant de raisons de se réjouir. D’une certaine manière, Souccot incarne la vie telle qu’elle est véritablement, sans les artifices auxquels nous sommes trop facilement accoutumés. Sans doute est-ce ce sentiment qui explose avec Sim’hat Torah. Car c’est bien d’une explosion qu’il s’agit, celle d’une joie à présent sans limites. Elle chante comme une certitude : elle ne nous abandonnera pas. Alors que nous avançons ainsi dans ce début de l’année 5775, nous le savons : la joie est en nous, à notre porte. Soyons-en les bâtisseurs. Elle brise les barrières et nous emmène enfin dans le temps nouveau de la joie éternelle : la venue de Machia’h.

Etincelles de Machiah

 Une nouvelle Torah ? 

Il nous est enseigné (Vayikra Rabba 13 : 3 paraphrasant Isaïe 51 : 4) qu’au temps de Machia’h «une nouvelle Torah sortira de Moi». Il est pourtant clair que la Torah, Sagesse de D.ieu, ne changera jamais. Du reste, les textes soulignent : «Cette Torah-là ne sera jamais changée». Dès lors, que signifie cette «nouvelle Torah» ?

Aujourd’hui, la Torah nous apparaît sous la forme de récits comme ceux de Lavan ou de Bilam. Lorsque le Machia’h viendra, les secrets cachés dans ces récits se dévoileront. Il se révèlera alors comment ce qui semble être de simples histoires parle profondément de D.ieu. C’est ce que signifie les mots «sortira de Moi» : il apparaîtra comment toute la Torah est une manière de dire la Divinité.

(d’après Kéter Chem Tov, sec. 84, 242) 

Vivre avec la Paracha

 Nous ne nous réjouissons pas tout seul

 Nos invités de Souccot

Nous nous référons à nos fêtes comme «fêtes pour se réjouir, jours saints et saisons de notre joie». Une personne heureuse veut, tout naturellement, partager sa joie. On peut ressentir seul une satisfaction intérieure mais ce n’est qu’en compagnie qu’on peut se livrer à une véritable célébration. Nos Sages insistent sur l’idée que pour l’exprimer, il est important de propager la joie de nos fêtes en partageant nos repas avec des invités. Cette mitsva est tout particulièrement importante à Souccot : «la saison de notre réjouissance».

Le Zohar enseigne que nos invités de Souccot ne comptent pas seulement ceux qui participent visiblement à nos repas de fête mais également des invités venus des royaumes spirituels. A Souccot, nous sommes rejoints dans la Souccah par sept ouchpizine («invités d’honneur») : Avraham, Its’hak, Yaacov, Moché, Aharon, Yossef et le roi David.

De plus, le précédent Rabbi nous enseigna que des ouchpizine ‘hassidiques se joignent également à nous dans la Souccah et l’influence de l’un d’entre eux prédomine un jour particulier et ses qualités nous apportent des enseignements dans notre service de D.ieu.

Les invités du premier jour :
Avraham Avinou et le Baal Chem Tov

Les ouchpizine du premier jour, le patriarche Avraham et le Baal Chem Tov partagent certains traits. Chacun d’entre eux initia une nouvelle étape dans la relation entre l’homme et D.ieu. Avraham fut l’initiateur de la foi juive et le Baal Chem Tov du mouvement ‘hassidique. Plus encore, tous deux voyageaient de lieu en lieu pour révéler la Présence Divine dans le monde.

En effet, Avraham encourageait tous les voyageurs (qu’il rencontrait) à invoquer le nom de D.ieu».

Tout comme notre patriarche Avraham, le Baal Chem Tov allait vers les gens ordinaires. Il les interrogeait sur leur santé, leur travail et leurs autres préoccupations concrètes pour obtenir de leur part une réponse où ils témoignaient de leur gratitude à l’égard de D.ieu : Barou’h Hachem («Que D.ieu en soit béni !»). Il démontrait ainsi que la Divinité fait partie des dimensions les plus matérielles de notre existence.

Les invités du deuxième jour :
Its’hak Avinou et le Maguid de Mézeritch

Ces deux ouchpizine partagent des qualités évoquées dans le verset : «Ne quitte pas ton endroit». Contrairement à tous les autres patriarches, Its’hak ne quitta jamais la Terre d’Israël. De la même façon, à l’opposé des autres Rabbis qui voyageaient de lieu en lieu, le Maguid ne quitta jamais Mézeritch, une fois qu’il eut assumé la direction du mouvement ‘hassidique.

L’essence de chaque personne est son âme divine et la tâche consiste à la faire jaillir à la surface. C’est pourquoi la Torah décrit Its’hak creusant des puits, c’est-à-dire cherchant les sources d’eaux vives pour les faire venir à la surface.

Se focaliser sur son propre lieu ne diminue pas la signification des autres. La ‘Hassidout explique que la révélation d’une puissante lumière permet l’élévation des lieux les plus reculés. Par exemple, la lumière du Beth Hamikdach se diffusait de par le monde, touchant de sa sainteté ceux qui étaient les plus éloignés.

Les invités du troisième jour :
Yaacov Avinou et Rabbi Chnéor Zalman

Les deux ouchpizine du troisième jour sont tout particulièrement associés à l’étude de la Torah. La Torah décrit Yaakov comme «un homme simple, résidant dans les tentes», ce que nos Sages comprennent comme une référence aux «tentes de Chem et Ever», les lieux d’étude d’alors.

Le lien de Rabbi Chnéor Zalman à l’étude de la Torah est sous-entendu dans le premier de ses noms, Chnéor, qui peut se lire chné or («deux lumières»), allusion à la lumière du niglé («la dimension révélée de la loi de la Torah») et le pnimiout haTorah, la dimension cachée, mystique, de la Torah. Ces deux modes d’illumination spirituelle jaillissent des deux œuvres classiques de Rabbi Chnéor Zalman, le Choul’han Arou’h et le Tanya.

Les invités du quatrième jour :
Moché Rabénou et Rabbi Dov Ber

Les ouchpizine du quatrième jour sont également liés à l’étude de la Torah. Moché «reçut la Torah du Sinaï et la transmit…» à tout le Peuple Juif. En fait la Torah est associée à son nom au point que le prophète s’y réfère comme à «la Torah de Moché Mon serviteur».

Tout comme Moché Rabbénou, Rabbi Dov Ber fut à la fois celui qui transmit et celui qui interpréta. Il était connu pour ses explications détaillées des concepts philosophiques de la pensée ‘hassidique. Alors que Rabbi Chnéor Zalman avait placé les fondements pour une compréhension de la pensée ‘hassidique, lui exposa ces idées, les illustra d’exemples et d’analogies et développa le cadre conceptuel qui permettrait de les intérioriser, de les saisir intellectuellement.

Bien que les ouchpizim du troisième jour soient également liés à l’étude de la Torah, ceux du quatrième jour montrent comment la développer. Leur service divin démontre que chacun partage un lien non seulement avec les fondements de l’étude de la Torah mais aussi avec une compréhension en profondeur.

Les invités du cinquième jour :
Aharon le Cohen et le Tséma ‘h Tsédèk

Les ouchpizine du cinquième jour apportent une leçon d’amour et d’harmonie entre les hommes. Aharon est le symbole de cette approche parce qu’il «aimait la paix, cherchait la paix, aimait les créatures et les rapprochait de la Torah».

L’usage du terme «créatures» au lieu de «personnes» implique qu’Aharon atteignait les individus dont les seules qualités salvatrices étaient le fait qu’ils étaient des créatures divines. La préoccupation d’Aharon pour son prochain était d’autant plus impressionnante du fait de son rôle de Grand Prêtre. Quittant le Sanctuaire où la Présence de D.ieu lui était ouvertement révélée, il cherchait à toucher ceux qui n’avaient d’autres qualités que d’être des créatures de D.ieu.

Le Tséma’h Tsédèk représente le développement de l’harmonie entre les érudits et les dirigeants de la communauté juive. Sous sa direction, fut instaurée l’unité entre les ‘hassidim et les autres membres de la communauté juive. Il rencontra tous les dirigeants juifs du temps et put mener un front uni qui mit l’accent sur le but commun à tous.

Les invités du sixième jour :
Yossef Hatsadik et le Rabbi Chmouël.

Les qualités partagées par les ouchpizine du sixième jour s’expriment dans le célèbre adage de Rabbi Chmouel : «le’hat’hilah ariber» – «les gens disent : si tu ne peux passer par en-dessous, essaie de grimper par-dessus» Et moi je dis : «D’emblée grimpe par-dessus !». Les difficultés apparentes doivent être prises frontalement et surmontées.

Il ne s’agit pas d’un concept théorique mais d’une vérité que l’on peut appliquer concrètement, comme l’atteste la vie de Yossef qui, esclave emprisonné, se hissa à la position de vice roi d’Egypte. Les leçons de la vie de Yossef s’appliquent à tout un chacun. Bien que nous soyons en exil, nous avons le potentiel de parvenir à des accomplissements très élevés dans le domaine spirituel et cela peut même se répercuter dans le domaine matériel.

Les invités du septième jour :
le roi David et le Rabbi Chalom DovBer

L’attribut que partagent les invités du septième jour est celui de la royauté, dont l’expression ultime viendra à l’Ere de la Rédemption. Le roi David représente très particulièrement la royauté car «une fois que le roi David fût oint, il acquit la couronne de la royauté qui (depuis lors) lui appartient à lui et à ses descendants, à tout jamais».

De la même façon, le roi David est identifié avec le roi ultime, le Machia’h, qui sera l’un de ses descendants.

Ces qualités se retrouvent chez le Rabbi Chalom Dov Ber, notamment par la manière dont il concevait les élèves de la Yechiva Tom’hé Tmimim qu’il établit en 1897 : «les soldats de la maison de David» et dont le but premier est de faire survenir la venue de Machia’h.

Chemini Atsérèt : le roi Chlomo (Salomon)
et le Rabbi Yossef Its’hak

Les dirigeants associés à Chemini Atsérèt, le roi Salomon et le Rabbi Yossef Its’hak suivent les ouchpizine du jour précédent car ils continuent et améliorent les perspectives de leurs pères respectifs : le roi David et Rabbi Chalom DovBer.

Bien que le roi David eût établi la monarchie héréditaire, son propre règne fut déchiré par les querelles et la guerre. Cependant au règne de son fils et successeur, le roi Chlomo, D.ieu promit : «J’accorderai la paix et la tranquillité à Israël durant ses jours».

Dans cette atmosphère de paix, le roi Chlomo construisit le Beth Hamikdach, une résidence permanente pour D.ieu, au sein même de notre monde matériel. Cela permit au monde entier de se raffiner, la lumière dispensée par le Temple motivant les hommes du monde entier à rechercher la sainteté.

De la même façon, le Rabbi précédent développa les accomplissements de son père, disséminant les enseignements de la ‘Hassidout dans le monde et préparant ainsi la venue de la Rédemption. Aucun lieu, si loin soit-il, aucun individu n’étaient hors de la portée de Rabbi Yossef Its’hak dans son objectif de les lier avec les enseignements qui annoncent et préparent à la venue de Machia’h.

Tel est l’héritage de notre génération et le but vers lequel doivent converger tous nos efforts : faire de la venue de Machia’h une réalité tangible.

Que cette promesse se réalise dans le futur immédiat et que nous soyons joints dans la célébration à tous les ouchpizine, en Erets Israël, à Yerouchalayim et dans le Beth Hamikdach.

Le Coin de la Halacha

 Que fait-on à Souccot ?

«Dans des Souccot, vous habiterez durant sept jours… afin que vos générations sachent que c’est dans des Souccot que j’ai fait habiter les enfants d’Israël lorsque Je les ai fait sortir du pays d’Egypte».

Chaque Juif prend ses repas dans une Souccah, une cabane recouverte de branchages, depuis mercredi soir 8 octobre 2014 jusqu’à Chemini Atséret inclus, c’est-à-dire jeudi après-midi 16 octobre. On essaiera d’habituer les petits garçons à prendre aussi leur repas dans la Souccah. Les femmes ne sont pas astreintes à ce commandement. Il est recommandé d’avoir des invités dans la Souccah.

Avant d’y manger du pain ou du gâteau, ou d’y boire du vin, on dira la bénédiction adéquate suivie de la bénédiction : «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Léchève Bassouccah» - «Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné de résider dans la Souccah».

Mercredi 8 octobre, on procédera au Erouv Tavchiline (littéralement : «Le mélange par les aliments») : on prépare une Matsa ou un pain ainsi qu’un mets cuit (viande, poisson ou œuf). On récitera la bénédiction : Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Al Mitsvat Erouv. («Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi de l’univers, Qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné le commandement du Erouv»). Puis on les mettra soigneusement de côté et on les consommera pendant un des repas de Chabbat.

Mercredi soir 8 octobre, après avoir mis quelques pièces à la Tsedaka (charité), à Paris avant 18h 57, les femmes mariées allument au moins deux bougies (les jeunes filles et les petites filles allument une bougie) ainsi qu’une bougie de 48 heures avec les bénédictions suivantes :

1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov» -«Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifié par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière de la fête».

2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé» -«Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre et exister et parvenir à cet instant».

Jeudi soir 9 octobre (à Paris après 19h 58) elles allument les bougies avec les mêmes bénédictions à partir d’une bougie de 48 heures allumée avant la fête.

Vendredi soir 10 octobre (à Paris avant 18h 53), elles allumeront comme d’habitude leurs bougies de Chabbat à partir de cette bougie de 48 heures avec la bénédiction :

«Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Chabbat Kodech» -«Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifié par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer les lumières du saint Chabbat».

A partir de jeudi matin 9 octobre et jusqu’au mercredi 15 octobre inclus (excepté Chabbat), on récite chaque jour la bénédiction sur les «quatre espèces» (cédrat, branche de palmier, feuilles de myrte et feuilles de saule) :

1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Al Netilat Loulav» -«Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses Commandements et nous as ordonné de prendre le Loulav».

La première fois, on ajoute : 2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé».

Mardi soir 14 octobre, c’est Hochaana Rabba – les hommes restent éveillés toute la nuit, lisent le livre de Devarim (Deutéronome) puis le livre de Tehilim (Psaumes). Dans certaines communautés, on mange des pommes trempées dans le miel.

Mercredi matin 15 octobre, la prière est plus longue.

On encercle sept fois la «Bimah» au centre de la synagogue puis on frappe cinq fois le bouquet de 5 «Hochaanot» (branches de saule) par terre comme l’ont enseigné les Prophètes. On procède au Erouv Tavchiline (comme le mercredi 8 octobre).

Mercredi soir 15 octobre, Chemini Atseret après avoir mis quelques pièces à la Tsedaka (charité), à Paris avant 18h 43, les femmes mariées allument au moins deux bougies (les jeunes filles et les petites filles allument une bougie) plus une bougie de 48 heures avec les bénédictions suivantes :

1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov» -«Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifié par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière de la fête».

2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé» -«Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre et exister et parvenir à cet instant».

On mange dans la Souccah, mais sans bénédiction.

Jeudi matin 16 octobre, on récite la prière de Yizkor à la mémoire des parents disparus.

On mange dans la Souccah sans bénédiction.

Jeudi soir 16 octobre, c’est Sim’hat Torah.  à Paris après 19h 44, les femmes mariées allument à partir de la bougie de 48h au moins deux bougies (les jeunes filles et les petites filles allument une bougie) avec les bénédictions suivantes :

1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Yom Tov» -«Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifié par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière de la fête».

2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé» -«Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous a fait vivre et exister et parvenir à cet instant».

On danse joyeusement avec la Torah autour de la Bimah dans la synagogue.

Vendredi soir 17 octobre,  à Paris avant 18h 39, les femmes mariées allument au moins deux bougies à partir de la bougie de 48h (les jeunes filles et les petites filles allument une bougie) avec les bénédictions suivantes :

1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chel Chabbat Kodech» -«Béni sois-Tu, Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifié par Ses Commandements et nous as ordonné d’allumer la lumière du saint Chabbat».

Samedi soir 18 octobre, après 19h 43, Chabbat se termine et on récite la Havdala.

Tous les soirs de Souccot, on organise, si possible dans la rue, une fête joyeuse, Sim’hat Beth Hachoéva.

Le Recit de la Semaine

 Dans la rue avec mon matériel de Souccot

Ce que j’ai toujours aimé dans la fête de Souccot, c’est la Mitsva des Quatre Espèces qu’on accomplit chaque jour (sauf Chabbat) en prononçant la bénédiction et en secouant – délicatement – le Loulav (branche de palmier, comparé à une colonne vertébrale), les Aravot (branches de saule dont les feuilles ressemblent à la bouche), les Hadassim (feuilles de myrte semblables à l’œil) et l’Etrog (cédrat symbolisant le cœur).

Le Rabbi nous a demandé de proposer à tout Juif d’accomplir cette Mitsva et, à l’approche de mes vingt ans, je décidai de surmonter ma timidité : oui, j’allais avoir l’audace (symbolisée par le Loulav, bien droit) de m’approcher d’autres Juifs, cœur à cœur (c’est le message de l’Etrog n’est-ce pas ?), de leur parler avec ma bouche (mes Aravot) et de les regarder droit dans les yeux (avec mes Hadassim) pour que ces Juifs que je rencontrerai soient aussi heureux que moi d’accomplir la Volonté de D.ieu et s’unissent avec une Mitsva.

Au début, la première personne qui me dit NON me déstabilisa : trop occupé ou gêné de ne pas connaître la bénédiction… que sais-je. Je décidai alors de me rendre dans les hôpitaux et les maisons de retraite : c’était avant que les règles d’entrée ne deviennent très strictes.

D’abord je limitai mes visites à des personnes que je connaissais ou qui m’avaient été recommandées par des amis. Puis, petit à petit, j’élargis le cercle avec les voisins de chambre et même avec les médecins et infirmières que je croisais dans l’ascenseur. Une fois, j’ai rencontré un médecin et je l’ai accompagné jusqu’au onzième étage parce qu’il m’avait fallu plus de temps que d’habitude pour obtenir son accord et le convaincre de prononcer la bénédiction en secouant le Loulav…

Puis vinrent les miracles. Une fois, j’entrai dans une chambre où une visiteuse se tenait près d’un malade apparemment très malade. Je me présentai et la femme me prévint : «Inutile d’essayer, cela fait un an qu’il ne parle plus !». Nullement impressionné, je répondis doucement : «Ce n’est pas grave, je vais juste placer le Loulav dans sa main !». Le croirez-vous ? En tenant ainsi le Loulav, l’homme se mit de lui-même à réciter la bénédiction ! Toutes les personnes présentes poussèrent un cri d’étonnement et la dame éclata en sanglots. Je sortis de la chambre sur la pointe des pieds…

Une autre fois, je rencontrai un jeune homme aveugle d’Afrique du sud. Je ne me souviens même pas s’il parlait anglais. En tous cas, il portait un nom juif et je lui ai mis le Loulav dans les mains. Il a immédiatement compris de quoi il s’agissait et a récité la bénédiction après moi, mot à mot. Quand il me rendit le Loulav, il se mit à verser des torrents de larmes. Apparemment, ce geste qu’il n’avait pas accompli depuis de nombreuses années l’avait submergé d’émotion. Ému moi aussi, je me mis à pleurer avec lui pendant dix bonnes minutes !

Un patient à propos duquel on m’avait prévenu que c’était peine perdue car il était réfractaire à «ce genre de tours» et qui était d’ailleurs particulièrement malade accepta ma visite ; nous avons bavardé agréablement mais il refusa fermement de secouer le Loulav. Je me suis levé pour partir, un peu déçu à vrai dire mais, à ce moment, il me rappela d’une voix forte : «D’accord, je vais le faire ! C’est bien pour vous faire plaisir ! Revenez… !»

Et puis il y a des moments amusants… Comme cette vieille dame dans une chaise roulante à qui je proposai le Loulav. Elle le prit et l’admira en approchant d’elle les Quatre Espèces. Je croyais qu’elle voulait l’examiner de plus près pour vérifier si l’Etrog était bien semblable à ses souvenirs mais… elle n’avait presque plus de souvenirs et croyait que c’était son repas qu’on lui apportait ! Elle ouvrit la bouche pour croquer l’Etrog ! Mais je fus plus rapide qu’elle et réussis à sauver ce fruit si cher qui ne peut être mangé qu’en confiture et après la fête !

Parfois on gagne, parfois on perd, c’est la vie !

De fait, objectivement, ce n’est jamais perdu. Le Rabbi raconta une fois qu’un jeune ‘Hassid était revenu très déçu d’une tournée dans les petites villes du Midwest où il avait eu l’impression de n’avoir rien fait pour renforcer le judaïsme là-bas : il n’avait pas rencontré un seul Juif !

Le Rabbi ouvrit un tiroir de son bureau et en tira une lettre qu’il avait reçue d’une dame qui habitait justement dans le Midwest : elle avait aperçu par sa fenêtre un jeune Loubavitch, avec barbe, chapeau et Tsitsit. Ce spectacle l’avait impressionnée et lui avait rappelé de vieux souvenirs. Emue jusqu’au plus profond de son âme, elle avait décidé de s’intéresser davantage à son judaïsme… Donc, sans le savoir, il avait gagné !

Peut-être le spectacle étrange d’une jeune homme arpentant les corridors d’un hôpital avec un bouquet qui n’est autre qu’un Loulav et un Etrog aura réveillé plus d’un cœur juif. Et même si personne ne m’a remarqué ce jour-là, mon âme juive chantait de joie et cette musique a bien dû être entendue quelque part…

Y. Fishman – www.chabad.org

Traduite par Feiga Lubecki