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Samedi, 23 mai 2015

  • Bamidbar
Editorial

 Chavouot, au fondement de notre conscience

Peut-être n'y a-t-il pas de fête plus étonnante que celle de Chavouot. Voici que nous sommes conviés à célébrer une solennité sans rite spécifique qui la caractérise ! Pourtant tous les autres rendez-vous du calendrier juif possèdent leur marque particulière, du Choffar de Roch Hachana aux Matsot de Pessa'h. Décidément seul Chavouot fait exception à la règle alors même qu'il est ce moment unique où D.ieu Se révèle au peuple juif assemblé au pied du mont Sinaï et, ainsi, à l'humanité entière. Il est cet instant où l'univers fait silence devant la présence de son Créateur. Cela n'aurait-il pas mérité plus qu'un souvenir ?
Il faut le dire : la fête de Chavouot est porteuse de toute notre conscience, elle est le fondement de tout le bien en l'homme. Aussi rien ne peut la circonscrire. Elle est ce jour où la Loi descend sur le monde, remisant au magasin des accessoires les caprices des tyrans et les futilités de leurs désirs. Elle est, à partir de là, présente et fonde la civilisation en lui donnant une référence éternelle. Elle donne ainsi à la vie un véritable enracinement que plus rien ne pourra remettre en cause. L'avènement d'une Loi est bien une révolution. De fait, toute société constituée produit sa propre violence, établissant ses contraintes et limitant tout ce qui passe sous son emprise. La Loi reçue à Chavouot émancipe enfin les créatures. Elle leur donne un nouveau champ de liberté que personne ne pourra plus leur retirer en dépit de toutes les vicissitudes de l'histoire.
Cette liberté-là, si profondément liée à la judaïté, traverse le temps. Au-delà de tout rite spécifique, c'est elle qui retentit dans les Dix Commandements. Et, lorsque ceux-ci s'élèvent, le premier jour de la fête, dans toutes les synagogues, ils donnent à entendre à la fois un espoir, un choix et une volonté. Ils donnent à percevoir la voix de D.ieu qui désigne un chemin aux hommes. Ecoutant ces mots, c'est bien d'une alliance qu'il s'agit pour chacun. Nous l'emportons pour tous les jours à venir. La joie la plus pure, la plus profonde grandit alors : le monde a changé, à présent tout est possible.
Chavouot est donc bien plus qu'une célébration, aussi grande soit-elle. Il est la source même de la vie des hommes et, pour cette raison, c'est avec une intensité sans pareille qu'il est vécu à nouveau chaque année. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : re-vivre le Don de la Torah à l'égal du premier jour. Pour le plus grand bien du monde – un monde de bien.

Etincelles de Machiah

 Le baiser du secret

Machia'h enseignera à tout le peuple le sens profond de la Torah et la raison de tous les commandements car ceux-ci seront révélés alors. C'est ce que signifie le texte du Cantique des cantiques (1:2) qui, décrivant le lien entre Dieu et le peuple juif, déclare : «Il m'embrasse des baisers de sa bouche.» Rachi l'explique ainsi : «Nous avons l'assurance de D.ieu qu'Il Se révèlera et expliquera à tous les raisons profondes et les choses cachées.»
Pour cela, lors de la résurrection des morts, Moïse se lèvera avec tous les grands de toutes les générations et Machia'h enseignera à tous.
(D'après Likoutei Torah Vaykra p.17a)

Vivre avec la Paracha

En préparation à Chavouot

On lit toujours la Paracha Bamidbar avant Chavouot, la fête du Don de la Torah. L’une des raisons en est qu’ainsi l’on interpose une Paracha de la Torah entre les remontrances rencontrées dans Be’houkotaï et le Don de la Torah.

Une explication indique que les sujets discutés dans Bamidbar sont en relation directe avec les préparatifs à accomplir pour recevoir la Torah.

Le sujet principal de Bamidbar est le recensement entrepris durant la seconde année de notre séjour dans le désert. Cet événement fut si important que le quatrième Livre de la Torah s’appelle le «Livre du recensement».

Le Midrach explique que D.ieu ordonna aux Juifs d’être recensés car ils Lui sont importants : «ils sont comparables à un tas de blé. Tout comme le blé est compté avant d’être préservé dans un silo, ainsi D.ieu commande également que le Peuple Juif soit souvent compté».

Il nous faut mieux comprendre le Midrach. Un homme compte son blé pour savoir exactement combien il en possède. Mais D.ieu connaît très certainement le nombre des Juifs sans qu’il soit besoin de les recenser. Pourquoi demande-t-Il donc que cela soit effectué ?

Le Chaloh explique que l’acte de compter les Juifs lui-même leur donnait de l’importance et révélait leurs qualités. Il faisait d’eux «un objet de compte» et la loi veut qu’ «un objet de compte ne soit jamais annulé».

Mais cela demande aussi à être expliqué. La raison de la loi que l’on vient de citer indique que compter des objets individuellement souligne leur importance particulière, aussi ne peuvent-ils être annulés. Ainsi, ce n’est pas le compte lui-même qui empêche l’objet d’être annulé. Le compte sert simplement à indiquer qu’il est véritablement important.

Puisque le peuple juif mérite d’être recensé, étant intrinsèquement «un objet de compte», il s’ensuit donc que même s’il n’avait pas été soumis à ce dénombrement, son importance aurait perduré. Pourquoi donc la nécessité de ce recensement ?

Le but du Don de la Torah était de lier le spirituel au matériel. Les commandements accomplis jusqu’alors ne sanctifiaient pas les objets matériels avec lesquels on les accomplissait. Le Don de la Torah permit au peuple juif de raffiner le monde matériel lui-même par l’accomplissement des mitsvot.

Puisque leur service, après Matan Torah, sanctifia le monde, il fallait que les qualités des Juifs soient révélées de telle manière que le monde en soit conscient.

Si l’importance du peuple juif, révélée par leur recensement, s’était cantonnée à l’état de spiritualité, il aurait malgré tout conservé son importance et n’aurait pu être annihilé. Mais sa force serait restée limitée au service de D.ieu, dans Sa relation personnelle avec lui. Elle n’aurait pu affecter le monde lui-même.

Il était ainsi nécessaire que les Juifs soient effectivement comptés et donc clairement perçus par le monde matériel. Ils pouvaient dès lors exercer un véritable impact spirituel sur le monde en tant qu’entité.

Cela explique également le lien entre la Paracha Bamidbar et le Don de la Torah.

Parce qu’ils furent effectivement comptés, et leur importance ainsi révélée de manière tangible, les Juifs furent à leur tour aptes à sanctifier le monde entier par leur étude de la Torah et l’accomplissement de ses préceptes, transformant le monde en résidence pour D.ieu, ce qui constitue le but ultime du Don de la Torah.

Basé sur Likouté Si’hot, Vol. IV, pp. 1019-1020…

Les enfants de Moché

Dans la Parachah Bamidbar, le verset déclare : «Voici les enfants d’Aharon et de Moché, le jour où D.ieu parla à Moché sur le Mont Sinaï. Ce sont les noms des fils d’Aharon : Nadav, l’aîné, Avihou, Elazar et Itamar» (Bamidbar 3 :1-2).

Dans son commentaire des mots «Voici les noms d’Aharon et Moché», Rachi note : «Il n’est mentionné que les enfants d’Aharon».

Pourquoi donc Moché est-il ici inclus ?

Rachi poursuit son commentaire en expliquant que les enfants d’Aharon sont également appelés les enfants de Moché, dans la mesure où «celui qui enseigne la Torah au fils de son ami est considéré comme s’il l’avait engendré» (Sanhédrin 19b). Puisque Moché avait choisi les enfants d’Aharon pour les instruire avant tout le reste du peuple, ils sont considérés comme ceux de Moché.

Rachi explique aussi les mots : «le jour où D.ieu parla à Moché» : «Ils devinrent (alors) ses enfants car il leur enseigna ce qu’il avait appris du Tout-Puissant».

Pourquoi Rachi ajoute-t-il à son explication précédente que, parce que Moché enseigna aux fils d’Aharon, ils sont considérés comme les siens ?

Rachi se préoccupe de la difficulté suivante : le verset continue ainsi : «le jour où D.ieu parla à Moché». Il explique que le verset met l’accent sur le fait que la Torah qu’enseigna Moché aux enfants d’Aharon était identique à ce qu’il avait appris du Tout-Puissant. Cette étude de la Torah causa ainsi un impact si puissant qu’ «ils devinrent ses enfants», c’est-à-dire que l’enseignement de Moché transforma leur être spirituel et qu’ils devinrent littéralement siens.

L’explication en est la suivante : en préparation du Don de la Torah, D.ieu instruisit à Moché de dire au Peuple Juif : «Ainsi, si vous M’obéissez et observez Mon alliance, vous serez Mon trésor particulier parmi toutes les nations… Vous serez un royaume de prêtres et une nation sainte pour Moi» (Chemot 19 :5-6).

Matan Torah apporta donc un changement radical au sein du Peuple Juif au point que tout notre être subit une transformation fondamentale. Avant cela, nous étions «une nation parmi les nations», mais par le Don de la Torah, nous devînmes exceptionnels et distincts, un «trésor particulier parmi toutes les nations», «un royaume de prêtres et une nation sainte».

C’est pourquoi le Don de la Torah nécessitait que D.ieu se révélât à nous avec puissance, «des sons puissants… des flammes… et le son du chofar» (Chemot 20 :15). Les Dix Commandements furent également entendus par les Juifs de «la bouche du Tout-Puissant». Et cela apporta un changement dans notre être-même.

Puisque le fait que nous devînmes un «trésor particulier» est lié à Matan Torah et dépend de «garder Mon alliance», c’est-à-dire «observer la Torah», il faut donc en comprendre que la force de Matan Torah de changer l’être du Juif réside à l’intérieur de la Torah.

C’est la raison pour laquelle Rachi insiste sur «car il leur enseigna ce qu’il avait appris du Tout-Puissant». Puisque la Torah que Moché enseigna aux enfants d’Aharon était celle que lui-même avait apprise du Tout-Puissant, elle possédait en elle la force du Matan Torah, la force qui peut changer l’être-même du Juif. Les enfants d’Aharon étaient donc considérés comme ceux de Moché, car il les avait spirituellement engendrés.

Mais cet aspect de la Torah n’avait-il pas déjà été accompli à l’intérieur de tous les Juifs au moment du Matan Torah ? Quelle dimension particulière Moché ajouta-t-il en distinguant les enfants d’Aharon pour leur dispenser son instruction ?

Rachi apporte la réponse en statuant : «car il leur enseigna ce qu’il avait appris du Tout-Puissant». Pour pouvoir faire surgir une renaissance spirituelle par le biais de la Torah, il ne suffisait pas d’entendre les paroles, même de la façon dont le Peuple juif entendit les deux premiers des Dix Commandements, directement de D.ieu. Mais la Torah doit être étudiée et absorbée.

Et cela fut accompli lorsque «Moché leur enseigna ce qu’il avait appris du Tout-Puissant». Moché ne fit pas que transmettre les huit autres commandements au Peuple juif, il les leur transmit rigoureusement. Et puisqu’il étudia tout particulièrement avec les enfants d’Aharon, ils sont tout particulièrement considérés comme ses enfants.

Basé sur Likouté Si’hot, Vol. XXIII, pp. 8-13.

Le Coin de la Halacha

 Que fait-on à Chavouot ?

On a coutume de se couper les cheveux la veille de Chavouot, donc cette année le vendredi 22 mai 2015.

Il convient de préparer, avant Chabbat, un nombre suffisant de bougies pour les deux jours de fête ainsi qu’une bougie de quarante huit heures.

Samedi soir 23 mai (à Paris après 22h 37) et dimanche soir 24 mai (après 22h 34), les femmes allumeront les deux bougies de la fête (les jeunes filles et les petites filles allumeront une bougie), avec les bénédictions : 1) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Achère Kidéchanou Bémitsvotav Vetsivanou Lehadlik Nèr Chèl Yom Tov» - («Béni sois-Tu Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as sanctifiés par Ses commandements et nous as ordonné d’allumer les bougies du jour de fête » et 2) «Barou’h Ata Ado-naï Elo-hénou Mélè’h Haolam Chéhé’héyanou Vekiyemanou Vehigianou Lizmane Hazé» - («Béni sois-Tu Eternel, notre D.ieu, Roi du monde, qui nous as fait vivre, exister et qui nous as fait parvenir à ce moment»).

Dans nombre de communautés, on a la coutume de décorer la synagogue et sa maison de fleurs, en souvenir du don de la Torah, quand le désert et le mont Sinaï se sont couverts de fleurs.

Il est de coutume d’étudier toute la première nuit de Chavouot, donc la nuit de samedi 23 mai à dimanche 24 mai.

Tous, hommes, femmes et enfants, même les nourrissons, se rendront à la synagogue dimanche matin 24 mai pour écouter la lecture des Dix Commandements. On marque ainsi l’unité du peuple juif autour de la Torah, et on renouvelle l’engagement d’observer ses préceptes.

On a l’habitude de prendre un repas lacté avant le vrai repas de viande dimanche midi.

Lundi 25 mai, on récite, pendant l’office du matin, la prière de Yizkor en souvenir des disparus : on donnera de l’argent à la Tsedaka pour leur mérite.

La fête se termine lundi soir 25 mai après 22h 40 (heure de Paris) avec la prière d’Havdala.

Rappelons qu’on ne récite pas la prière de Tahanoun (supplications) depuis Roch ‘Hodech Sivan (mardi 19 mai) jusqu’au 12 Sivan (Chabbat 30 mai).

Le Recit de la Semaine

 L’examen

Cette histoire s’est passée il y a exactement six ans. Rav Berel Lazar, Grand Rabbin de Russie, venait d’achever son discours dans la superbe synagogue rénovée Marina Rochtsa de Moscou. Un jeune garçon s’approcha de lui :

- Monsieur le Grand Rabbin, je voulais vous poser une question : je sais qu’il est interdit d’écrire un jour de fête juive. Mais s’il s’agit d’un sujet très important, peut-on néanmoins écrire ?

Rav Lazar comprit immédiatement ce à quoi l’adolescent faisait allusion mais il voulut s’en assurer :

- L’examen !

En Russie, tous les élèves qui terminent leurs études secondaires doivent participer à un examen très important qui clôture ce cycle et leur permet d’entreprendre des études supérieures.

Mais quand on apprit la date de cet examen, le vendredi 29 mai, les directeurs d’écoles juives s’alarmèrent : c’était justement le premier jour de Chavouot !

Rav Lazar envoya une lettre au Ministre de l’Éducation, expliqua l’importance de la fête et la sainteté du jour en demandant qu’on repousse l’examen. Mais la réponse fut négative.

Peu après, il tenta une seconde fois d’intervenir à ce sujet : invité à participer à une réunion du gouvernement, en présence du Ministre de l’Éducation, il évoqua à nouveau le problème. Le Ministre écouta attentivement, déclara qu’il comprenait le dilemme auquel les élèves faisaient face mais maintint sa décision : «Il est trop tard ! Nous prendrons ce problème en compte l’année prochaine !» promit-il.

Et maintenant un jeune garçon, sérieux et sincère, se tenait devant le Grand Rabbin et demandait que faire.

- Il est absolument interdit d’écrire un jour de fête juive ! confirma Rav Lazar.

En entendant la réponse, le jeune garçon pâlit. Il se tut un instant, digérant avec angoisse ce que cela signifiait mais il se reprit et affirma :

- Si c’est ainsi, je ne me présenterai pas à l’examen ! Puisque le Rav a dit que c’est interdit, c’est interdit !

La détermination de l’adolescent émut profondément le Grand Rabbin. Il était en admiration devant le sacrifice qu’il s’apprêtait à faire, à refuser tout compromis afin de préserver la sainteté de la fête. «Je dois trouver une solution !» se dit-il.

Après la prière du soir, Rav Lazar ouvrit un livre de Likouté Si’hot du Rabbi de Loubavitch et le livre s’ouvrit tout seul sur un discours que le Rabbi avait prononcé Roch ‘Hodech Sivan 1980. Oui, Rav Lazar s’en souvenait très bien, il avait justement assisté à ce discours très particulier. Alors que le Rabbi s’exprimait d’habitude en yiddish, il avait tout à coup commencé à parler en russe, comme s’il s’adressait aux Juifs soviétiques encore prisonniers derrière le Rideau de fer : «Comme nous sommes maintenant à la veille de la fête de Chavouot, tous les enfants juifs – où qu’ils se trouvent – doivent s’adresser à leurs parents et leur demander qu’à partir de Roch ‘Hodech Sivan, ils se préparent pour recevoir la Torah durant la fête de Chavouot, fête du Don de notre Torah par le Maitre du monde Lui-même ! Les enfants doivent demander à leurs parents de les accompagner à la synagogue le premier jour de Chavouot car la loi en Union Soviétique permet à quiconque veut prier ou écouter la lecture de la Torah de se rendre à la synagogue !

De plus, continuait le Rabbi, les policiers doivent veiller à ce que personne n’essaie de les empêcher de se rendre à la synagogue écouter la lecture des Dix Commandements et que personne ne les dérange quand ils reviennent de la synagogue, en toute sérénité, avec joie et dans une ambiance de fête».

Rav Lazar était stupéfait de constater que ces paroles correspondaient exactement à la situation actuelle et cela lui donna des forces renouvelées. Dès la fin de Chabbat, il téléphona au Président de l’état, Dimitri Medvedev pour solliciter une entrevue de toute urgence.

- Comment puis-je vous aider ? demanda tout de go le Président.

- Oui, vous pouvez justement nous aider, Monsieur le Président !

- De quoi s’agit-il ?

- C’est bientôt notre fête de Chavouot !

- En quoi consiste la fête de Chavouot ? demanda poliment le Président.

- C’est la célébration du Don de la Torah…

- Ah oui, le coupa le président, la Torah, c’est quelque chose de sacré, n’est-ce pas ?

- Et c’est ce qui m’amène à notre problème, continua Rav Lazar. Comment expliquer à un enfant juif que le concept le plus sacré à ses yeux n’a aucune valeur aux yeux du gouvernement ? Comment pourra-t-il grandir avec des principes quand le gouvernement foule aux pieds ce qui est pour l’enfant la chose la plus sacrée ?

- Que voulez-vous dire ? demanda le Président, étonné.

- Dans notre Torah, il est écrit qu’à Chavouot il est interdit d’accomplir tout travail. Or ici, on oblige les élèves à passer un examen important en ce jour !

Le président avait compris et, sans répondre directement, décrocha son téléphone pour appeler le Ministre de l’Éducation : après une brève conversation, il annonça : «Monsieur le Grand Rabbin, le problème est réglé !».

Quelques jours plus tard, le Ministère de l’Éducation annonça que chaque enfant juif de Russie avait le droit de repousser l’examen car la loi du pays permet la liberté de religion…

Ce Chavouot, la synagogue était remplie de jeunes qui avaient eu la permission de repousser l’examen. A la fin de l’office, quand Rav Lazar sortit de la synagogue, il fut stupéfait d’apercevoir près de trente policiers qui assuraient la sécurité de l’endroit : «Exactement comme le Rabbi avait prophétisé en 1980 !» reconnut-il.

Les années ont passé. Le Ministre de l’Éducation fut remplacé par un autre qui n’avait pas été informé de cette disposition. Quand, à l’approche de Pessa’h, Rav Lazar apprit qu’à nouveau, l’examen avait été fixé le jour de Chavouot, il sollicita immédiatement une entrevue auprès du Président Poutine qui signa sur le champ un report de la date de l’examen pour tous les élèves juifs de Russie…

Sichat Hachavoua N° 1430
Traduit par Feiga Lubecki