Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

22 Adar Alef 5784 / 03.02.2024

Lois des Serments : Chapitre Trois

1. Tout personne qui prête l’un de ces quatre types de serments sous la contrainte est exempte de toute sanction [en cas de non respect de ce qu’il a juré de force]. Qu’il s’agisse d’une personne qui a prêté serment par erreur depuis le début comme nous l’avons expliqué, ou de celui qui a prêté serment [volontairement] et qui a été pris par un cas de force majeur et s’est vu dans l’impossibilité de respecter son serment, ou qu’une personne puissante a forcé à jurer. C’est pourquoi on peut prêter serment aux brigands, aux assassins, et aux rançonneurs [qui prélèvent de force un impôt illégal].

2. De quel rançonneur [les sages] ont-ils parlé ? D’un rançonneur qui se présente de lui même et qui prélève de l’argent sans autorisation du roi du pays, ou qui prélève avec l’autorisation du roi mais augmente la somme à prélever pour son bénéfice personnel, comme cela sera expliqué dans les lois sur les vols à visage découvert.

3. Et celui qui prête serment sous la contrainte doit avoir dans son cœur, au moment du serment, une intention qui le rend exempt [de ce qu’il est en train de prêter serment]. Et bien que ces propos qu’il a dans son cœur ne sont pas des propos valides [d’un point de vue juridique, car ils n’ont pas été formulés verbalement], puisqu’il ne peut pas exprimer verbalement [ces propos] du fait de la contrainte, il s’appuie sur les propos qu’il a dans son cœur.

4. Comment cela s'applique-t-il? Par exemple, s’il prête serment à une personne qui le force qu’il ne mangera pas de viande, sans autre précision, et que dans son cœur, il pense qu’il ne mangera pas [de viande] ce jour-là ou qu’il ne mangera pas la viande de porc, il a le droit [de manger de la viande] et de même pour tous les cas semblables.

5. Et de même, pour un serment exagéré ou involontaire, on est exempt [de toute sanction en cas de non respect du serment]. Qu’est ce qu’un serment exagéré ? Par exemple, s’il a vu de grandes armées ou une haute muraille et a juré qu’il a vu l’armée de tel roi et ils [les soldats] étaient comme [aussi nombreux que] ceux qui sont sortis d’Egypte, ou [dans le cas de la muraille] qu’il a vu la muraille de telle ville et qu’elle était élevée jusqu’au ciel, et de même pour tous les cas semblables [où les propos sont clairement démesurés et décrivent la réalité de manière clairement exagérée]. Car une telle personne n’a pas pensé dans son cœur que la chose est telle, ni plus petite ni plus grande mais il a [plutôt] voulu décrire la hauteur de la muraille ou le grand nombre de personnes [de soldats].

6. Qu’est ce qu’un serment involontaire ? S’il s’agit d’un serment lié à un témoignage ou [d’un serment] lié à un objet confié, un exemple en est s’il a oublié l’objet confié ou le témoignage [qu’il aurait pu faire], cas dans lesquels il est exempt [de toute sanction en cas de serment mensonger], comme nous l’avons expliqué. Et s’il s’agit d’un serment vain, un exemple [de cas involontaire en est], s’il a juré qu’il ne se revêtira pas des phylactères alors qu’il ne savait pas que [mettre] les phylactères constitue un commandement. Et s’il s’agit d’un serment mensonger, [un cas involontaire en est] s’il jure qu’il n’a pas mangé et se rappelle qu’il a mangé, ou bien s’il a juré qu’il ne mangera pas, puis il a oublié et a mangé, ou [s’il a juré] que sa femme ne tirera pas profit de lui car elle a volé son porte-monnaie ou parce qu’elle a frappé son fils, puis il a appris qu’elle n’a pas volé ou n’a pas frappé [son fils], et de même pour tous les cas semblables [de serment où il y a erreur].

7. S’il en est ainsi [que celui qui jure par erreur est exempt], quelle est la définition du cas involontaire « du serment sur une déclaration » pour lequel on est redevable d’une offrande [de nature] variable, [si on a prêté serment] concernant le [un événement] passé ? Par exemple, il prête serment qu’il n’a pas mangé en sachant [toutefois] qu’il a mangé et qu’il est défendu de prononcer un tel serment mensonger, mais sans savoir que l’on est passible d’une offrande pour cela [un serment mensonger], c’est un cas involontaire pour lequel on est passible d’une offrande [de nature] variable [qui dépend des moyens de celui qui l’offre].

8. Quel est le cas involontaire [du serment sur une déclaration] pour lequel on est redevable d’une offrande [si on a prêté serment] concernant le [un événement] futur ? Par exemple, il prête serment qu’il ne mangeras pas de pain de blé, puis, se trompe en pensant qu’il a prêté serment de manger du pain de blé, et en mange, de sorte que la formulation du serment lui échappe mais qu’il se souvient de l’objet concernant lequel il a prêté serment, ceci est un cas involontaire d’un serment sur une déclaration pour le [un événement] futur pour lequel on est redevable d’une offrande.

9. Par contre, s’il prête serment de ne pas manger de pain de blé, puis, mange du pain de blé en pensant qu’il s’agit de pain d’orge, il est [considéré comme] dans un cas de force majeure, et il est exempt [d’une offrande], car le serment ne lui a pas échappé, mais seulement l’objet concernant lequel il a prêté serment.

10. S’il a oublié quel était la formulation du serment et quel était l’objet concernant lequel il a prêté serment, il est exempt d’une offrande. Comment cela s'applique-t-il ? Par exemple, il a prêté serment de ne pas manger de pain de blé, et il [s’est trompé et] a pensé avoir prêté serment de manger du pain de blé, et a mangé du pain de blé en pensant qu’il s’agissait d’un pain d’orge, de sorte qu’il a ignorance du serment et de [la nature de] l’objet, il est considéré comme dans un cas de force majeure et est exempt.

11. S’il a prêté serment concernant un pain [en disant] qu’il ne le mangera pas et en a éprouvé une souffrance, et l’a mangé du fait de sa peine tout en étant inconscient, parce qu’il pensait qu’il lui est permis de le manger du fait de la douleur, il est exempt d’une offrande, parce que le fait de savoir [qu’il a prêté serment concernant ce pain] n’aurait pas empêché son acte. Plutôt, il a su qu’il [le pain] lui était interdit et l’a mangé par erreur [pensant qu’il lui était permis de le manger du fait de sa peine].