Rambam 1 Chapitre

Notons que bon nombre de ces lois ne sont pas la halakha, c'est-à-dire la pratique observée dans les communautés juives. Elles ne sauraient donc en aucun cas être prises comme référence. Veuillez noter également que cette version est un premier essai qui fera l'objet de corrections ultérieures.

27 Adar Alef 5784 / 03.07.2024

Lois des Serments : Chapitre Huit

1. Soit une personne qui vole le bœuf de son ami et l’abat ou le vend . Si le possesseur du bœuf lui fait une réclamation et lui dit : « tu m’as volé mon taureau et tu l’as abattu ou vendu » et que lui dit : « je l’ai volé mais je ne l’ai pas abattu et je ne l’ai pas vendu » et qu’il prête serment, il est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger]. Car s’il avait avoué de lui-même avoir abattu ou vendu [le bœuf], il n’aurait pas été tenu de payer quatre ou cinq fois la valeur [du bœuf] car ceci est une amende, comme cela sera expliqué dans les lois relatives au vol. Il n’est donc pas considéré comme ayant nié [devoir] de l’argent et est coupable pour [avoir prononcé] « un serment sur une déclaration » [mensongère], car il a prêté serment sur un mensonge [en disant] qu’il n’a pas abattu [le bœuf] alors qu’il l’a abattu.

2. Et de même, celui qui dit à son ami : « ton bœuf a tué mon esclave » et celui-ci nie et prête serment et l’esclave qui fait une réclamation à son maître [en lui disant :] « tu m’as cassé une dent et tu m’as rendu aveugle d’un œil, et celui-ci nie et prête serment, il est exempt d’[avoir prêté] un « serment lié à un dépôt » [mensonger], car s’il avait avoué, il n’aurait pas dû payer, puisque ceci est une pénalité [et un homme ne paye pas une pénalité sur la base de son témoignage]. Toutefois, il est coupable pour [avoir prononcé] un « serment sur une déclaration » [mensongère]. Et de même pour tout ce qui est semblable.

3. Et celui qui fait une réclamation à son ami concernant une chose pour laquelle il y a une amende qu’il ne paie pas sur la base de son propre témoignage, comme nous l’avons expliqué, et [cette réclamation comprend] une [certaine] somme d’argent qu’il [est susceptible de] payer sur la base de son propre témoignage et qu’il nie tout, il est coupable pour [avoir prononcé] un serment lié à un objet confier [mensonger]. Comment cela s'applique-t-il ? S’il [lui] fait une réclamation en disant : « tu as violé » ou « tu as séduit ma fille » et que lui dit : « je ne [l]’ai pas violé[e] et je ne [l’]ai pas séduit[e] , il est coupable pour [avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], bien que s’il avait avoué, il n’aurait pas payer l’amende sur la base de son propre témoignage. il aurait [toutefois] dû payer [une indemnité pour] la honte et la détérioration [de la jeune fille]. Et de même, celui qui dit à son ami : « tu m’as volé mon bœuf, et celui-ci dit : « je ne [l’]ai pas volé et prête serment est coupable pour [avoir prononcé] un serment lié à un dépôt [mensonger], car bien qu’il ne paie pas le double [de la valeur] en avouant, il paie [quand même] la valeur en avouant.

4. Celui qui dit à son ami : « son ami : « u m’as fait une blessure », et que celui-ci dit : « je ne [t’]ai pas fait [de blessure] », ou [l’un dit à l’autre :] « ton bœuf [qui a le statut d’un bœuf averti] a tué le mien [tu dois donc me payer la valeur d’un bœuf] » et que l’autre répond : « il ne [l’]a pas tué », il est coupable pour [avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger] car s’il avait avoué, il aurait été obligé de payer [car toutes les indemnités dont il est ici question ne sont pas des amendes].

5. S’il a donné son taureau à un dépositaire bénévole et que le taureau est mort [par une cause accidentelle indépendante de sa négligence]. S’il lui a fait une réclamation et lui a dit : « où est mon bœuf que j’ai déposé chez toi ». S’il lui dit : « tu n’as rien déposé chez moi » ou s’il lui dit : « tu as déposé [un taureau] mais il a été volé » ou « [il a été] perdu » [cas pour lesquels le dépositaire bénévole n’est pas tenu est rembourser le propriétaire], il est exempt d’[avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger] car s’il avait avoué et dit la chose telle qu’elle a eu lieu [à savoir que le bœuf est mort], il n’aurait pas été tenu de payer une somme d’argent, puisqu’il est un dépositaire bénévole. Par contre, il est coupable pour [avoir prononcé] un serment sur une déclaration [mensongère] car il a prêté serment sur un mensonge. Et de même pour tout ce qui est semblable.

6. S’il a prêté son bœuf à son ami, puis, lui a fait une réclamation en disant : « où est le bœuf que tu m’as emprunté ? » Or, le bœuf est mort et l’emprunteur lui dit : « il a été volé » ou « [il a été] perdu », et prête serment sur cela, il est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], car il ne s’est pas rendu exempt de payer par son mensonge ; et quelque soit [la cause de la perte du bœuf], il est tenu de payer qu’il soit mort, qu’il [le bœuf] ait été volé, perdu ou capturé [et ce,] parce qu’il est emprunteur, comme cela sera expliqué à l’endroit approprié. Par contre, il est coupable pour [avoir prononcé] un « serment sur une déclaration » [mensongère], parce qu’il a prêté serment sur un mensonge. Et de même pour tout ce qui est semblable.

7. Tel est le principe général : quiconque ne se rend exempt de payer que par son mensonge et prête serment de lui-même ou le demandeur l’engage par un serment et il nie [sa réclamation], est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], bien qu’il n’ait pas répondu Amen et n’ait pas exprimé de « serment » de sa bouche.

8. Celui qui vole le bœuf de son ami et il [le propriétaire] lui fait une réclamation en lui disant : « tu m’as volé mon bœuf » et lui répond : « je n’ai pas volé ». [Puis, le propriétaire réplique :] « que fait-il chez toi [mon bœuf] ? » [et l’accusé répond :] « tu l’as mis en dépôt chez moi » et il prête serment, il est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], car s’il avait avoué l’avoir volé, il aurait été passible de payer le prix du taureau quoi qu’il est en soit [même si le taureau a été perdu, volé ou est mort naturellement]. Or, à présent qu’il dit : « c’est un dépôt », il se rend exempt par ce mensonge [de le payer en cas] de vol et de perte, car si le bœuf est volé ou perdu après cet aveu-là, il n’est pas tenu de le payer [puisqu’il a le statut d’un dépositaire bénévole].

9. Et de même, s’il déclare l’avoir loué et prête serment, il est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], car [par sa déclaration] il se rend exempt [de payer] dans le cas où il [le bœuf] se briserait [les os] ou mourrait. Et de même, s’il déclare l’avoir emprunté et qu’il prête serment, il est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger] car [par sa déclaration] il se rend exempt [de payer] dans le cas où il [le bœuf] mourrait en travaillant [c’est-à-dire du fait du travail], comme cela sera expliqué dans les lois relatives à l’emprunt.

10. C’est la raison pour laquelle s’il dit : « je ne [l’]ai pas volé, mais plutôt, tu l’as mis en dépôt chez moi ou tu m’as payé pour le garder ou tu me l’as prêté et voici ton bœuf devant toi, prends-le », et qu’il prête serment sur cela [sa déclaration], il est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], parce qu’il a avoué le capital et ne s’est exempté d’aucun [paiement] par son mensonge [étant donné qu’il ne garde plus le bien chez lui].

11. Et de même, s’il lui dit : « tu me l’as vendu et je n’ai pas encore payé, si tu désires, prends l’argent ou voici ce qui t’appartient devant toi » ou s’il lui dit : « tu me l’as donné comme salaire pour le travail que je réaliserai pour toi, si tu veux que je le fasse, ou sinon, prends-le et pars », [ou] « Je l’ai trouvé errant en chemin et je n’ai pas su qu’il t’appartenait ; maintenant que je sais, prends-le et parts » ou s’il dit : « il poursuivait ma vache, et voilà, il est maintenant devant toi » et prête serment sur [l’une de] toutes ces plaidoiries, il est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], parce qu’il ne s’est exempté d’aucun [paiement par sa déclaration]. Et il est coupable d’[avoir prononcé] « un serment sur une déclaration » [mensongère].

12. Celui qui doit de l’argent à deux associés, et l’un d’eux lui a fait une réclamation et il a nié et a prêté serment, il est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], parce qu’il a nié une somme d’argent [bien qu’il reconnaisse devoir la part du second associé]. Si les deux lui font une réclamation et qu’il avoue tout[e la somme] à l’un d’eux et dit : « je n’ai emprunté qu’à lui et qu’il prête serment, il est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], parce qu’il ne s’est exempté d’aucun [paiement par sa déclaration]. Par contre, il est coupable pour [avoir prononcé] « un serment sur une déclaration » [mensongère].

13. Et de même, celui qui est redevable d’un prêt appuyé par un titre de créance et nie et prête serment est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger] parce que [ses] biens immobiliers sont assujettis au titre de créance, il [l’accusé] est donc considéré comme niant [la propriété] d’un bien immobilier. Or, nous avons déjà expliqué que celui qui nie un bien immobilier est exempt de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger]. Et il est coupable d’[avoir prononcé] « un serment sur une déclaration » [mensongère] car il a prêté serment sur un mensonge.

14. S’il est seulement redevable d’un prêt avec témoins [sans que le créancier ait un titre de créance], qu’il nie et prête serment, il est passible de [payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé] « un serment lié à un dépôt » [mensonger], parce qu’en niant, il s’est rendu exempt de payer à l’instant présent [en attendant que viennent les témoins]. Et malgré le fait que lorsque viendront les témoins, il sera obligé de payer et il se trouve que sa négation ne lui est pas bénéfique, elle lui est [cependant] bénéfique à l’instant présent et peut-être les témoins ne viendront pas ou ils viendront mais leur témoignage ne sera pas validé ou ils [les témoins eux-mêmes] seront invalidés et c’est pourquoi, il [l’accusé] est passible [de payer un cinquième en sus ainsi que d’apporter une offrande de culpabilité pour avoir prononcé « un serment lié à un dépôt » mensonger].