Rétrospective

Les difficultés de la Chemita en 1878

En 1878. des juifs arrivés sur la terre d'Israël au cours d'une Alya de masse, fondèrent la ville de Petah Tikva. En 1882, ils décidèrent d'observer la Chemita pour la première fois depuis de nombreux siècles. Des questions nouvelles surgirent alors dans les trois localités pratiquant cette Mitsva : Petah Tikva, Motsa et Mikvé Israël.

En 1889, six localités décidèrent de contourner l'observance de la Chemita, c'était également une première dans l'histoire moderne. Ces localités avaient été créées par le Baron Edmond de Rothschild qui les subventionnait généreusement. Le Baron avait désigné des administrateurs français assimilés et très loin de toute observance des Mitsvot.

D'autre part, des Juifs de la mouvance sioniste arrivés d'Europe de l'Est, répandirent l'idée selon laquelle, si l'on observait la Chemita, on mourrait de faim. Ils présentèrent donc la désobéissance aux lois de la Chemita comme un " Pikoua’h néfech", c'est-à-dire une mesure de salut public. La plupart des autorités rabbiniques de l'époque, y compris le Rabbi de Loubavitch, insistèrent sur l'observance de la Chemita, malgré les difficultés financières que cela entraînait.

Mais les fonctionnaires envoyés de Paris par le Baron Edmond de Rothschild se rangèrent à l'opinion de certains rabbins qui avaient cédé à la pression et autorisé la vente de la terre à des non-juifs afin de permettre les cultures pendant la Chemita. Seules les localités de Petah Tikva, de Motsa et de Mikvé Israël respectèrent les lois de la Chemita

La Chemita à Kfar 'Habad il y a 50 ans

Après la Guerre d'Indépendance d'Israël, le gouvernement israélien décréta une politique d'austérité et de rationnement. C'est la raison pour laquelle certains Juifs religieux souhaitèrent recourir au "Héter Mé'hira" qui consiste à vendre des terres aux non juifs afin de pouvoir continuer à travailler la terre comme d'habitude. Le Rabbi de Loubavitch s'opposa vivement à cette vente et trouva des aides financières, tant en Israël (auprès de l'Agence Juive) qu'à l'étranger (aux Etats-Unis entre autres), pour aider les fermiers à passer le cap difficile de l'année 1952.

Le Rabbi conseilla à certaines personnes de ne pas se rendre en Israël, ni de faire leur Alya pendant cette année-là.

Les miracles de la Chemita

Lorsque les agriculteurs juifs respectent les lois de la Torah et notamment la Chemita, ils peuvent constater de leurs propres yeux l'aide que Dieu leur apporte.

Pendant l'année de Chemita 5719 (1958), une nuée de sauterelles contourna le Mochav de Komemyout qui respectait scrupuleusement la Chemita et les récoltes du village furent préservées alors que les récoltes des villages qui ne respectaient pas la Chemita furent ravagées.

Dans le Néguev, entre les villes d'Ofakim et de Netivoth, un fermier avait respecté les lois de la Chemita et tout le monde a pu constater le miracle dont a bénéficié l'exploitation agricole de Barou'h Adiry au printemps 2007. Il faut savoir que le blé a besoin de beaucoup d'eau aussitôt après les semailles.

Or, cette année, les pluies sont tombées juste après la fête de Soukot, on venait tout juste de semer le blé. Puis, la pluie s'est arrêtée pendant 38 jours au cours desquels le Néguev n'a pratiquement pas reçu la moindre goutte de pluie (contrairement à Jérusalem et à la Galilée). Les agriculteurs ont eu très peur pour leur récolte. Les services spécialisés du Ministère ont recommandé le repiquage du blé. On pourrait ainsi espérer récupérer au moins une maigre récolte plutôt que de perdre la totalité de la production. De plus, ceux qui appliquaient les recommandations ministérielles devaient bénéficier d'une assurance qui les dédommagerait en partie de leurs pertes.

Adiry avait été prévenu que s'il ne repiquait pas son blé, il perdrait le bénéfice de cette assurance. Alors que les autres agriculteurs se sont conformés aux instructions ministérielles, Barou'h Adiry s'est dit : "cette année est celle qui précède la Chemita. Or, dans la Torah, Dieu nous promet que l'année précédant la Chemita sera une année particulièrement bénie, de telle sorte que l'on puisse respecter la Chemita sans crainte ".

Adiry a donc décidé d'ignorer les instructions officielles et n'a pas repiqué son blé, convaincu que Dieu le bénirait. Et la bénédiction divine s'est manifestée de façon tout à fait spectaculaire et miraculeuse. Alors que dans les champs qui jouxtent la propriété de Barou'h Adiry, un blé de piètre qualité a poussé en quantité très limitée, chez Barou'h Adiry on a pu voir des épis d'une hauteur impressionnante, d'une qualité exceptionnelle et avec un nombre de grains incroyable. Les inspecteurs du Ministère sont restés bouche bée en voyant un champ aussi fertile. 

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