Oui.
Le regretté Rav Moché Feinstein le déduit du récit des douze explorateurs : alors que dix d’entre eux avaient persuadé le peuple juif dans le désert que la conquête du pays d’Israël était impossible, Calev réussit à calmer (provisoirement) le peuple. Il lui donna espoir, élimina ses peurs de la guerre et de la défaite ; pour cela, il fut récompensé par D.ieu, mérita d’entrer en Erets Israël et la ville de ‘Hévron lui fut donnée en héritage.
Bien que l’influence de Calev sur le moral du peuple ne fût que temporaire (les dix autres explorateurs parvinrent malheureusement à persuader les Juifs que cette conquête était impossible), Calev fut récompensé. Ceci nous enseigne la valeur de la Techouva, même si celle-ci ne dure qu’un moment.
Ce concept peut aussi être illustré par une loi du Talmud (Yoma 85a à propos de la Michna 83a) : «Si une maison s’écroule Chabbat mais qu’on trouve sous les débris une personne vivante, on doit la dégager. Le Talmud lui-même pose la question : n’est-ce pas évident ? Et il répond : ceci s’applique même si la personne est dans un état désespéré et n’a plus que quelques instants à vivre». Il est obligatoire, Chabbat, de tout mettre en œuvre pour sauver même une personne qui ne pourra logiquement plus respecter un autre Chabbat.
Si l’extension de la vie physique – même pour un court laps de temps – est si importante qu’elle justifie la violation du Chabbat, combien plus l’extension de la vie spirituelle ! conclut Rav Moché Feinstein. Il est donc évident que chacun doit faire tous les efforts possibles pour inspirer d’autres Juifs à penser à D.ieu et à respecter des Mitsvot, même si le résultat ne semble que temporaire. Ces quelques instants positifs ont une valeur spirituelle immense.

Rav J. Simcha Cohen – West Palm Beach, Floride
The Jewish Press
traduit par Feiga Lubecki