UNE ACTUALITÉ ÉTERNELLE
Nos Sages nous enseignent qu’il nous appartient de considérer tous les commandements ou les récits de la Torah comme éternellement actuels. Ainsi, disent-ils, ils doivent être “chaque jour nouveaux à tes yeux” même si l’idée ou l’événement concerné est apparu il y a bien longtemps.
Cette notion est certes toujours au cœur de notre lien avec le judaïsme, cependant elle apparaît avec encore plus d’éclat à l’occasion de la fête de Pourim. En ce jour, un des commandements qu’il est nécessaire de respecter est la lecture de la Méguila (le livre d’Esther) où l’histoire est rapportée. Or, le Talmud renforce l’exigence de ressentir son caractère actuel: “Celui qui lit la Méguila à l’envers n’est pas quitte de son obligation” dit-il. Le Baal Chem Tov précise encore l’idée: “A l’envers signifie au passé”. En d’autres termes, celui qui ne voit dans l’histoire de Pourim qu’un événement
passé n’a pas accompli ce qui devait l’être.
Pourtant les évènements rapportés par la Méguila sont effectivement très anciens, comment les considérer comme actuels?
C’est que l’histoire de Pourim, les miracles qu’elle recèle nous mènent bien au-delà du temps, en un domaine spirituel où passé et présent sont des mots dépourvus de sens. C’est un niveau où la libération de Pourim peut être une victoire vécue aujourd’hui et une joie ressentie avec une force croissante d’année en année.
Ainsi, chacun a, en ce jour, un pouvoir infini: vivre Pourim comme une libération nouvelle, une victoire de notre temps sur le mal, la cruauté et la volonté de détruire. Pourim est cette célébration où “tout fut transformé”, lorsque ce qui aurait pu être une tragédie devint une occasion d’allégresse. Puissions- nous la ressentir pleinement en observant les commandements de la fête et, très bientôt, accueillir le Machia’h qui apportera au monde entier la plus pure et la plus pleine des joies.
{D’après les commentaires du Rabbi de Loubavitch, Rabbi Mena’hem M. Schneerson}