Lettre n° 1017
Par la grâce de D.ieu,
22 Iyar 5711,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et
se consacre aux besoins communautaires,
le Rav ‘Haïm Hillel(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, en son temps, votre lettre du 12 Iyar, dans laquelle vous me décrivez l’action que vous menez à travers les Talmud Torah de votre ville et les cours fixés pour des particuliers, chez eux.
Il serait bon que vous adressiez ici une liste des élèves de ces Talmud Torah et de ces cours. Vous préciserez également le nom de leur mère pour que cette liste puisse être lue, en un moment propice, près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi.
Il est inutile de vous dire à quel point ces accomplissements sont importants. Il va sans dire que l’effort tendant à multiplier ces élèves n’a pas de limite et que vous ne pouvez nullement vous contenter du nombre actuel, comme le soulignent nos Sages, commentant le verset “ au matin, plante tes graines et, le soir, ne reste pas inactif ”. Ils disent aussi que “ celui qui préserve une âme est considéré comme s’il avait sauvé le monde entier ”.
A n’en pas douter, vous accomplissez déjà tout ce qui est possible, en la matière, mais l’on conseille l’empressement uniquement à ceux qui, par nature, possèdent cette qualité. C’est la raison pour laquelle je vous adresse ces quelques lignes.
Vous avez sûrement connaissance du proverbe suivant du Rabbi Maharach : “ Si tout est déjà bien, ne peut-on faire mieux ? ”. Le moment est donc venu de guider les élèves, en particulier ceux des Talmud Torah, de leur enseigner non seulement la lumière de la Torah et la bougie qu’est la Mitsva, mais aussi le luminaire de la Torah, c’est à dire la ‘Hassidout, bien évidemment d’une manière qui convient à chacun, selon son niveau, comme l’explique aussi la causerie de Lag Baomer, que vous trouverez ci-jointe.
Je vous demanderai de bien vouloir transmettre ma bénédiction, une bénédiction de réussite dans leurs accomplissements à tous ceux qui apportent leur contribution à ces réalisations. Que s’accomplisse en eux la promesse de nos Sages selon laquelle “ on vient en aide à celui qui désire se purifier ”. On lui confère les forces nécessaires, de sorte que la Torah et les Mitsvot fructifient en eux. Vous consulterez, à ce propos, le Likouteï Torah, commentaires de Chemini Atséret, au discours intitulé “ D.ieu sera avec moi pour ceux qui me viennent en aide ”, au chapitre 5.
A quiconque intensifie son action, on apporte des bénédictions accrues, on multiplie les forces, la vitalité et la lumière, dans les domaines communautaires comme dans les besoins personnels.
Je fais réponse à la question que vous posez sur le début du second chapitre du Tanya, qui cite l’expression “ d’en haut, véritablement ”(2) :
1) L’Admour Hazaken disait “ en haut ” pour définir le monde spirituel d’Atsilout, comme le souligne le discours ‘hassidique intitulé “ Il se revêt de lumière comme un vêtement ”, prononcé en 5672(3).
2) Les résumés du Tanya, à la page 73, disent que “ en haut ” désigne Atika Kadicha(4), qui transcende le monde d’Atsilout. Le terme “ véritablement ” semble donc inutile.
3) Une lettre de mon beau-père, le Rabbi, datée de 5698(5), que nous imprimerons, avec l’aide de D.ieu, le moment venu, raconte longuement de quelle manière le Tséma’h Tsédek médita longtemps sur ces mots. En effet, “ d’en haut ” désigne la plus haute élévation qui soit. Comment donc juxtaposer ce terme avec le terme “ véritablement ”, correspondant à ce que l’on peut toucher de ses doigts ? N’y a-t-il pas là une contradiction ? L’Admour Hazaken répondit, à cette question, que “ d’en haut ” désigne l’extase et “ véritablement ”, le retour vers la matière.
A mon avis, voici comment il faut comprendre cette réponse. Le retour vers la matière révèle en l’âme deux éléments opposés :
1) D’une part, celle-ci acquiert le caractère de la matérialité, peut être touchée du doigt.
2) D’autre part, elle reçoit également une élévation sans aucune commune mesure avec les précédentes. Telle est précisément la supériorité du retour vers la matière, par rapport à l’extase.
Vous consulterez également le commentaire du Tanya du Rachag(6), qui est ronéotypé, à la page 144.
Avec ma bénédiction de réussite dans votre travail et pour une bonne santé,
Notes
(1) Le Rav H. H. Azimov, de Paris.
(2) Définissant l’âme divine comme “ une parcelle de Divinité d’en haut, véritablement ”.
(3) 1912, par le Rabbi Rachab.
(4) Partie profonde de Kéter, la couronne qui surplombe l’enchaînement des mondes.
(5) 1938.
(6) Le Rav Chmouel Gronam Estherman, guide spirituel de la Yechiva, à Loubavitch.
22 Iyar 5711,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et
se consacre aux besoins communautaires,
le Rav ‘Haïm Hillel(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, en son temps, votre lettre du 12 Iyar, dans laquelle vous me décrivez l’action que vous menez à travers les Talmud Torah de votre ville et les cours fixés pour des particuliers, chez eux.
Il serait bon que vous adressiez ici une liste des élèves de ces Talmud Torah et de ces cours. Vous préciserez également le nom de leur mère pour que cette liste puisse être lue, en un moment propice, près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi.
Il est inutile de vous dire à quel point ces accomplissements sont importants. Il va sans dire que l’effort tendant à multiplier ces élèves n’a pas de limite et que vous ne pouvez nullement vous contenter du nombre actuel, comme le soulignent nos Sages, commentant le verset “ au matin, plante tes graines et, le soir, ne reste pas inactif ”. Ils disent aussi que “ celui qui préserve une âme est considéré comme s’il avait sauvé le monde entier ”.
A n’en pas douter, vous accomplissez déjà tout ce qui est possible, en la matière, mais l’on conseille l’empressement uniquement à ceux qui, par nature, possèdent cette qualité. C’est la raison pour laquelle je vous adresse ces quelques lignes.
Vous avez sûrement connaissance du proverbe suivant du Rabbi Maharach : “ Si tout est déjà bien, ne peut-on faire mieux ? ”. Le moment est donc venu de guider les élèves, en particulier ceux des Talmud Torah, de leur enseigner non seulement la lumière de la Torah et la bougie qu’est la Mitsva, mais aussi le luminaire de la Torah, c’est à dire la ‘Hassidout, bien évidemment d’une manière qui convient à chacun, selon son niveau, comme l’explique aussi la causerie de Lag Baomer, que vous trouverez ci-jointe.
Je vous demanderai de bien vouloir transmettre ma bénédiction, une bénédiction de réussite dans leurs accomplissements à tous ceux qui apportent leur contribution à ces réalisations. Que s’accomplisse en eux la promesse de nos Sages selon laquelle “ on vient en aide à celui qui désire se purifier ”. On lui confère les forces nécessaires, de sorte que la Torah et les Mitsvot fructifient en eux. Vous consulterez, à ce propos, le Likouteï Torah, commentaires de Chemini Atséret, au discours intitulé “ D.ieu sera avec moi pour ceux qui me viennent en aide ”, au chapitre 5.
A quiconque intensifie son action, on apporte des bénédictions accrues, on multiplie les forces, la vitalité et la lumière, dans les domaines communautaires comme dans les besoins personnels.
Je fais réponse à la question que vous posez sur le début du second chapitre du Tanya, qui cite l’expression “ d’en haut, véritablement ”(2) :
1) L’Admour Hazaken disait “ en haut ” pour définir le monde spirituel d’Atsilout, comme le souligne le discours ‘hassidique intitulé “ Il se revêt de lumière comme un vêtement ”, prononcé en 5672(3).
2) Les résumés du Tanya, à la page 73, disent que “ en haut ” désigne Atika Kadicha(4), qui transcende le monde d’Atsilout. Le terme “ véritablement ” semble donc inutile.
3) Une lettre de mon beau-père, le Rabbi, datée de 5698(5), que nous imprimerons, avec l’aide de D.ieu, le moment venu, raconte longuement de quelle manière le Tséma’h Tsédek médita longtemps sur ces mots. En effet, “ d’en haut ” désigne la plus haute élévation qui soit. Comment donc juxtaposer ce terme avec le terme “ véritablement ”, correspondant à ce que l’on peut toucher de ses doigts ? N’y a-t-il pas là une contradiction ? L’Admour Hazaken répondit, à cette question, que “ d’en haut ” désigne l’extase et “ véritablement ”, le retour vers la matière.
A mon avis, voici comment il faut comprendre cette réponse. Le retour vers la matière révèle en l’âme deux éléments opposés :
1) D’une part, celle-ci acquiert le caractère de la matérialité, peut être touchée du doigt.
2) D’autre part, elle reçoit également une élévation sans aucune commune mesure avec les précédentes. Telle est précisément la supériorité du retour vers la matière, par rapport à l’extase.
Vous consulterez également le commentaire du Tanya du Rachag(6), qui est ronéotypé, à la page 144.
Avec ma bénédiction de réussite dans votre travail et pour une bonne santé,
Notes
(1) Le Rav H. H. Azimov, de Paris.
(2) Définissant l’âme divine comme “ une parcelle de Divinité d’en haut, véritablement ”.
(3) 1912, par le Rabbi Rachab.
(4) Partie profonde de Kéter, la couronne qui surplombe l’enchaînement des mondes.
(5) 1938.
(6) Le Rav Chmouel Gronam Estherman, guide spirituel de la Yechiva, à Loubavitch.