Jeûne du 9 Av - Tisha Beav

Jeûne du 9 Av  

Début : mercredi soir 26 juillet 2023 à 21h38
Fin : jeudi 27 juillet 2023 à 22h24

 « Les neuf jours » (semaine maigre)

A partir de Roch ‘Hodech Av (cette année mardi soir 18 juillet 2023 à la tombée de la nuit), on ne mange pas de viande et on ne boit pas de vin (sauf Chabbat) en souvenir des jours terribles qui aboutirent à la destruction du Temple de Jérusalem.

On ne fait pas de couture, on ne lave pas de linge (sauf pour les petits enfants et les personnes malades) et on ne repasse pas. On ne met pas de vêtements fraîchement lavés et repassés, sauf s’ils ont déjà été portés quelques instants avant cette période. On ne prend pas de bain et on évite les pratiques sportives dangereuses (par exemple la baignade en piscine ou à la mer).

On évite également de passer en jugement.

Certaines interdictions prendront fin jeudi soir 27 juillet à la sortie du jeûne et d'autres vendredi 28 juillet en début d'après midi.
On ne mange pas de viande et on ne boit pas de vin jusqu’au milieu de la journée du vendredi 28 juillet.
On fera lessive, couture et repassage et on pourra se couper les cheveux dès le vendredi matin 28 juillet en l’honneur du Chabbat.

Le jour du 9 Av 

(Cette année le jeûne est jeudi 27 juillet 2023)

Le 9 Av commémore de tristes événements :

- La rencontre entre Essav (Esaü) et Yaakov (Jacob) - voir Parachat Vayigach.

- La faute des explorateurs dans le désert du Sinaï (voir Parachat Chela’h Le’ha)

- La destruction des deux Temples de Jérusalem (en 423 avant l’ère commune et en 70 après l’ère commune)

- La chute de la ville de Bétar lors de la révolte de Bar Ko’hba en 133.

- L’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492

- Le début de la Grande Guerre de 1914 - 1918.

On jeûne depuis la veille, mercredi 26 juillet 2023 à partir de 21h 37 (en Ile-de-France).

On enlève les chaussures en cuir depuis mercredi soir 26 juillet 2023 et on met des chaussures en plastique ou en toile. On ne s’assied que sur une chaise basse comme les endeuillés. On lit les Lamentations de Jérémie. On ne mange plus, on ne boit plus et on ne se lave pas – sauf pour des raisons d’hygiène. Les relations conjugales sont interdites.

Jeudi matin 27 juillet, on ne prononce pas la bénédiction : « Chéassa Li Kol Tsorki ».

On évite de se saluer mais si quelqu’un a oublié que c’est un jour de deuil, on répond doucement à ses salutations. On ne prononce pas les prières de Ta’hanoun (supplications). On lit les Kinot (prières rappelant les souffrances endurées par le Peuple juif le 9 Av tout au long des générations).

A partir de jeudi après-midi (après ‘Hatsot - 13h 55), on peut s’asseoir sur une chaise normale, on peut faire le ménage et préparer le repas du soir. On écoutera la conclusion d’un traité talmudique (sur Radio J à 14h 10 environ ou sur Internet par exemple)

Jeudi 27 juillet, le jeûne se termine à 22h 24.

Certaines interdictions prendront fin vendredi 28 juille le matin et d'autres vendredi 28 juillet en début d'après midi.
On fera lessive, couture et repassage et on pourra se couper les cheveux dès le vendredi matin 28 juillet en l’honneur du Chabbat
On ne mange pas de viande et on ne boit pas de vin jusqu’au milieu de la journée du vendredi 28 juillet.

Le mercredi 15 Av (2 août 2023) est un jour particulièrement joyeux.

9 AV, la douleur et la promesse
Ticha bé Av, le 9Av, cette date résonne douloureusement dans la mémoire juive. Le 9 Av de l'an 70, le second Temple a été détruit marquant le début de l'exil dans lequel nous nous trouvons encore, un exil d'abord spirituel. Avec la destruction du Temple le monde s'est comme assombri, il a connu une vertigineuse chute.

D'autres évènements tragiques sont survenus un 9 Av. Le premier d'entre eux est rapporté par la Torah elle-même (Nombres 14, 1-5) : ayant entendu le rapport défavorable des dix explorateurs envoyés reconnaître le pays, le peuple se rebella, refusant de faire route vers la Terre promise. Ainsi commença une errance de 40 ans dans le désert, jusqu'à l'extinction de la génération pécheresse.
C'est un 9 Av aussi que le Premier Temple fut détruit par les Babyloniens dirigés par Nabuchodonosor.
C'est encore un 9 Av que, 65 ans après la destruction du Second Temple, fut écrasée la dernière résistance juive avec la chute de la forteresse de Bethar. Et c'est un 9 Av toujours que furent labourées les ruines de Jérusalem et du Temple.
A une époque plus contemporaine, nombreux sont les malheurs associés à ce jour. Ainsi de la terrible expulsion des juifs d'Angleterre en 1290 ou de celle, plus effroyable encore, de la grande communauté juive d'Espagne en 1492. On relèvera encore que c'est un 9 Av qu'a éclaté la première guerre mondiale en laquelle les historiens voient une matrice essentielle de la seconde.

Les prohibitions liées au 9 Av
Avec la tombée du jour s'appliquent les interdits qui marquent le 9 Av. On s'abstient dès lors de manger et de boire ( les malades consulteront leur médecin et leur rabbin et, en tout état de cause, ceux qui ne peuvent jeûner ne consommeront que ce qui est nécessaire à leur santé).
On ne portera pas de chaussures de cuir.
On ne se lavera pas (une salissure ne pourra être nettoyée qu'à l'eau froide). Lors des ablutions rituelles du matin , on ne versera l'eau que sur ses doigts.
Jusqu'à la mi- journée on ne pourra s'asseoir qu'au sol ou sur un siège bas.
Toute forme d'intimité conjugale est proscrite.
Il est interdit d'envoyer des cadeaux et même de se saluer comme habituellement.
S'il n'est pas formellement interdit de travailler, il est fortement déconseillé de le faire, en particulier jusqu'à la mi-journée.
La Torah "réjouissant le coeur", on ne peut l'étudier (sauf les exceptions déjà mentionnées).

La liturgie du 9 Av
A l'office du soir on lit le Livre des lamentations de Jérémie (Meguilat Hei'ha) et quelques brèves kinot ( complaintes ou lamentations).
Dans les bénédictions matinales, on veillera à ne pas dire la bénédiction "Chéassa li kol tsarki" (Qui a pourvu à tous mes besoins).
La prière du matin, au cours de laquelle la Torah (Deutéronome, 25-4) et la Haftarah (Jérémie 8, 13-9, 23) sont lues, est faite sans talith (le châle de prière) ni tefilline (les phylactères). A l'issue de celle-ci, on récite des kinot. On ne dit ni le cantique du jour ni le Eïn kélokénou.
A l'office de l'après-midi, Min'ha, on met talith et téfiline. Avant d'entamer l'office proprement dit on récite les prières omises le matin. Avant la amidah, la Torah est lue à nouveau (Exode 32, 11-14 et 34, 1-10) suivie de la haftarah des jours de jeûne (Isaïe 55,6-56,8). Les passages Na'hem ("Console les endeuillés") et Anénou ("Réponds-nous") sont ajoutés dans la amidah, le dernier uniquement par ceux qui jeûnent.

Le 9 Av terminé, on continue cependant de respecter les interdits observés depuis le début du mois d'Av (cf "Les Trois semaines) jusqu'à la mi- journée du 10 Av (le Temple a encore brûlé la journée du 10). Le versant obscur du 9 Av doit maintenant s'effacer et mieux apparaître son versant lumineux.
Sur les ruines, il faut reconstruire, la chute contient en germe la plus haute élévation. Nos Sages nous le disent : dès que le Temple fut détruit est né celui qui pouvait être le Messie de son temps. Et on l'a d'ailleurs noté, les habituelles prières de pénitences ne sont pas dites le 9 Av. Pas plus qu'elles ne le sont en période de fête. C'est qu'en effet, au plus profond du 9 Av, demeure la promesse d'une fête. Celle que deviendra ce jour quand, après la prophétie de la destruction, s'accomplira la prophétie de la libération quand "D.ieu séchera les larmes sur tout visage". De l'effort de chacun dépend que ce temps advienne au plus tôt.