Lettre n° 1118

Par la grâce de D.ieu,
1er Mena’hem Av 5711,
Brooklyn,

Yalles, Philadelphie(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu votre lettre du 28 Tamouz, quelques instants avant de me rendre auprès du tombeau de mon beau-père, le Rabbi. J’y ai mentionné votre nom et celui des membres de votre famille, pour que tous vos besoins soient satisfaits, comme vous le demandez dans votre lettre. Il est clair que le Juste qui a quitté ce monde s’y trouve plus que de son vivant. Il invoquera la miséricorde divine pour que vous connaissiez la réussite, matérielle et spirituelle.

Conformément à votre demande, le montant que vous m’avez adressé à l’occasion de l’anniversaire du décès de votre père, le Rav et le Juste, a bien été transmis et vous trouverez ci-joint le reçu.

Le Kountrass E’ha(3), qui vient d’être imprimé, pratiquement pour la première fois, à partir du manuscrit, établit, à la page 44, une comparaison entre Yom Kippour et le 9 Av, les deux jours de l’année pendant lesquels il est interdit de porter des chaussures. Ce texte souligne que l’interdiction découle, dans un cas et dans l’autre, d’une raison opposée(2), mais l’on sait que le point le plus élevé est directement relié au plus bas. On peut en conclure que, le 9 Av, qui deviendra très prochainement joie et allégresse, le fait de s’abstenir de porter des chaussures permet d’obtenir une élévation que l’on n’aurait pas en les portant.

Je constate que, cette année, l’anniversaire du décès et de l’élévation de l’âme de votre père, un Rav et un Juste, est encore en un jour qu’il est interdit de porter des chaussures(4). Bien évidemment, tout est effet de la divine Providence, en particulier pour ceux qui sont attachés à la Torah et aux Mitsvot. L’anniversaire du décès apporte donc bien une ascension à son âme.

L’interdiction de porter des chaussures le 9 Av est effectivement comparable à celle de Yom Kippour. Elle est obtenue, cette année, le 10 Av et puisse D.ieu faire que nous assistions bientôt, de nos yeux de chair, à l’accomplissement de la promesse selon laquelle "Je transformerai leur deuil en allégresse". Le contenu d’E’ha pourra alors être interprété dans le sens de l’élévation, comme le montre le Kountrass E’ha.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Le Rav Efraïm Eliézer Yalles, Rav et président du tribunal rabbinique de Philadelphie. Voir, à son propos, la lettre n°906.
(2) Dans un cas, la marque d’une haute élévation spirituelle, dans l’autre, un signe de deuil.
(3) Commentaire ‘hassidique du texte, relatif au deuil de Jérusalem, qui est lu le 9 Av.
(4) L’anniversaire du décès est le 10 Av, jour de jeûne et d’interdiction de porter des chaussures lorsque le 9 Av est un Chabbat.