Lettre n° 1133
Par la grâce de D.ieu,
18 Mena’hem Av 5711,
Brooklyn, New York,
Aux grands Rabbanim, distingués ‘Hassidim qui craignent
D.ieu et dirigent la communauté de Dublin et de sa région,
Le grand Rabbin, Rav Israël Yakobovitch et le juge du
tribunal rabbinique, Rav Zalman Yossef Aloni,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du mardi de la Parchat Pin’has.
Je mentionnais, à la suite du Chabbat Na’hamou(1), la double consolation qu’évoquent nos Sages. Elle ne l’est pas uniquement par sa dimension quantitative, mais aussi qualitativement. Une telle consolation doit non seulement supprimer la douleur, mais aussi la transformer en plaisir.
Ainsi, un homme peut prendre conscience que les souffrances qu’il a endurées ont un sens. Toutefois, une telle consolation n’est pas double(2). Pour qu’elle le soit, il faut, en outre, pouvoir vérifier que ces douleurs n’en étaient pas, qu’elles étaient, en réalité, un bien caché qui, du fait de son caractère hautement positif, a pu recevoir une telle formulation, en parvenant ici-bas.
On peut comprendre tout cela à partir d’une explication qu’introduit brièvement le chapitre 26 du Tanya et dont parle également la Guemara. Une première formule dit que "tout ce que D.ieu fait est pour le bien". Une seconde, plus élaborée, précise que "cela est également pour le bien(3)".
C’est la différence qui peut être faite entre un récit concernant Rabbi Akiva et un autre, relatif à Na’houm, Ich Gamzo. La bougie de Rabbi Akiva s’éteignit, son âne et son coq furent dévorés et il fut ainsi préservé d’un tort physique(4). Il prit alors conscience que sa peine était, en réalité, un bienfait. Pour autant, les événements qu’il vécut furent réellement éprouvants et il n’y eut donc là qu’une simple consolation.
Dans le récit de Na’houm, Ich Gamzo, en revanche, des pierres précieuses et des pierres furent échangées contre de la terre(5). Or, un miracle survint à cette terre(6) et non seulement l’épreuve le sauva des déboires, mais, bien plus, elle démontra qu’il ne s’agissait pas d’un malheur mais, au contraire, d’un bien inestimable(7).
Puisse donc D.ieu faire, pour ce qui vous concerne, que vous puissiez constater, non seulement que "tout ce que D.ieu fait est pour le bien", mais aussi que "cela est également pour le bien". D.ieu, Qui est Tout Puissant, révélera la finalité ultime et l’on prendra conscience que "cela est également pour le bien", même si cela n’apparaît pas, à nos yeux de chair, car ce bien appartient au "monde caché", qui transcende le "monde révélé".
Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée, en invoquant la miséricorde céleste et en espérant recevoir de bonnes nouvelles, de façon générale et aussi dans le détail,
Notes
(1) Qui fait suite à Tichea Beav et dont la Haftara commence par Na’hamou, Na’hamou, consolez, consolez Mon peuple.
(2) C’est, en fait, la définition même d’une consolation et l’on ne voit donc pas en quoi consiste son caractère double.
(3) Quel que soit l’événement.
(4) Parce que les brigands ne remarquèrent pas sa présence. Or, il avait considéré de manière négative la perte de sa bougie, de son âne et de son coq. Il dut donc convenir que "tout ce que D.ieu fait est pour le bien".
(5) Pour le voler.
(6) Et elle apporta la victoire au combat, lorsqu’elle fut jetée sur l’ennemi.
(7) Car les pierres précieuses et les perles n’auraient pas permis de vaincre l’ennemi de cette façon. Na’houm Ich Gamzo dit, à ce propos : "cela est également pour le bien".
18 Mena’hem Av 5711,
Brooklyn, New York,
Aux grands Rabbanim, distingués ‘Hassidim qui craignent
D.ieu et dirigent la communauté de Dublin et de sa région,
Le grand Rabbin, Rav Israël Yakobovitch et le juge du
tribunal rabbinique, Rav Zalman Yossef Aloni,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du mardi de la Parchat Pin’has.
Je mentionnais, à la suite du Chabbat Na’hamou(1), la double consolation qu’évoquent nos Sages. Elle ne l’est pas uniquement par sa dimension quantitative, mais aussi qualitativement. Une telle consolation doit non seulement supprimer la douleur, mais aussi la transformer en plaisir.
Ainsi, un homme peut prendre conscience que les souffrances qu’il a endurées ont un sens. Toutefois, une telle consolation n’est pas double(2). Pour qu’elle le soit, il faut, en outre, pouvoir vérifier que ces douleurs n’en étaient pas, qu’elles étaient, en réalité, un bien caché qui, du fait de son caractère hautement positif, a pu recevoir une telle formulation, en parvenant ici-bas.
On peut comprendre tout cela à partir d’une explication qu’introduit brièvement le chapitre 26 du Tanya et dont parle également la Guemara. Une première formule dit que "tout ce que D.ieu fait est pour le bien". Une seconde, plus élaborée, précise que "cela est également pour le bien(3)".
C’est la différence qui peut être faite entre un récit concernant Rabbi Akiva et un autre, relatif à Na’houm, Ich Gamzo. La bougie de Rabbi Akiva s’éteignit, son âne et son coq furent dévorés et il fut ainsi préservé d’un tort physique(4). Il prit alors conscience que sa peine était, en réalité, un bienfait. Pour autant, les événements qu’il vécut furent réellement éprouvants et il n’y eut donc là qu’une simple consolation.
Dans le récit de Na’houm, Ich Gamzo, en revanche, des pierres précieuses et des pierres furent échangées contre de la terre(5). Or, un miracle survint à cette terre(6) et non seulement l’épreuve le sauva des déboires, mais, bien plus, elle démontra qu’il ne s’agissait pas d’un malheur mais, au contraire, d’un bien inestimable(7).
Puisse donc D.ieu faire, pour ce qui vous concerne, que vous puissiez constater, non seulement que "tout ce que D.ieu fait est pour le bien", mais aussi que "cela est également pour le bien". D.ieu, Qui est Tout Puissant, révélera la finalité ultime et l’on prendra conscience que "cela est également pour le bien", même si cela n’apparaît pas, à nos yeux de chair, car ce bien appartient au "monde caché", qui transcende le "monde révélé".
Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée, en invoquant la miséricorde céleste et en espérant recevoir de bonnes nouvelles, de façon générale et aussi dans le détail,
Notes
(1) Qui fait suite à Tichea Beav et dont la Haftara commence par Na’hamou, Na’hamou, consolez, consolez Mon peuple.
(2) C’est, en fait, la définition même d’une consolation et l’on ne voit donc pas en quoi consiste son caractère double.
(3) Quel que soit l’événement.
(4) Parce que les brigands ne remarquèrent pas sa présence. Or, il avait considéré de manière négative la perte de sa bougie, de son âne et de son coq. Il dut donc convenir que "tout ce que D.ieu fait est pour le bien".
(5) Pour le voler.
(6) Et elle apporta la victoire au combat, lorsqu’elle fut jetée sur l’ennemi.
(7) Car les pierres précieuses et les perles n’auraient pas permis de vaincre l’ennemi de cette façon. Na’houm Ich Gamzo dit, à ce propos : "cela est également pour le bien".