Lettre n° 1145
Par la grâce de D.ieu,
24 Mena’hem Av 5711,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Chlomo ‘Haïm(1), émissaire des sages,
Je vous salue et vous bénis,
Je voudrais formuler une remarque d’ordre général, que je vous prie de transmettre à tous les élèves(2).
Il semble que certains d’entre eux, pour une raison que je ne connais pas, aient l’intention de partir pour les Etats Unis. Cela ne me semble pas judicieux, car ils peuvent vraisemblablement poursuivre leurs études là où ils se trouvent maintenant. Peut-être y a-t-il une exception, un élève pour qui ce voyage peut être utile, mais, de façon générale, le fait d’accourir en Amérique et de poursuivre ses études à Brooklyn me semble être une marque d’orgueil.
La direction morale de la Yechiva doit donc écarter une telle situation, expliquer aux élèves la responsabilité que l’on prend en quittant la Terre Sainte, puisse-t-elle être rebâtie et restaurée. Il est permis de le faire uniquement pour étudier la Torah ou pour se marier. Il faut donc étudier la Torah de sorte que la Torah elle-même puisse certifier l’authenticité d’une telle étude. Et, lorsque l’on est un élève de Tom’heï Temimim(3), il faut que la ‘Hassidout témoigne également qu’une telle étude est digne de ce nom.
De plus, la situation actuelle, en Terre Sainte, présente de larges possibilités d’action. Des centaines, des milliers de Juifs peuvent être sauvés. Il doit donc y avoir sur place une institution qui soit à même de proclamer : "Voici les élèves que je suis capable de former" et non : "Ces élèves sont maintenant ailleurs. Croyez-moi donc sur parole lorsque je vous dis ce qu’ils sont".
De plus, avec le temps, j’ai bon espoir qu’une partie de ces élèves pourront devenir des éducateurs, des enseignants, au moins pendant quelques semaines ou quelques mois, même en poursuivant leurs études à la Yechiva. L’importance d’une telle activité est inestimable.
Je viens de recevoir votre lettre, dans laquelle vous me dites que vous souhaitez également venir ici pour le septième mois(4), celui qui est rassasié de toutes les forces(5). Or, chaque instant de celui-ci que vous pourrez utiliser pour exercer une influence positive sur les élèves est précieux. A la place de cela, vous voulez abandonner votre troupeau à son sort.
Il m’est, de façon générale, pénible de faire de la morale, d’autant que je ne sais si votre lettre formule une question que vous me posez ou expose une information que vous me communiquez. Dans ce dernier cas, il n’y a, bien sûr, pas lieu de faire de la morale. Néanmoins, lorsque j’ai lu votre lettre, je ne pouvais en croire mes yeux.
Bien évidemment, mon avis ne vous empêche pas de vous procurer les documents officiels(6). Si ce que vous me communiquez est une décision que vous avez déjà prise, vous pourrez écrire directement au secrétariat, à ce propos. Les démarches seront alors prises en charge, dans la mesure du possible.
Mon avis, toutefois, est bien clair. C’est celui que j’exprimais auparavant.
Avec ma bénédiction de réussite, auprès de vos élèves et de vous-même,
Notes
(1) Le Rav C. H. Kasselman. Voir, à son propos, la lettre n°769.
(2) De la Yechiva de Kfar ‘Habad.
(3) De la Yechiva Loubavitch.
(4) Celui de Tichri, si l’on compte à partir de Nissan.
(5) Chevii, septième, est de la même étymologie que Moussba, rassasié.
(6) Pour pouvoir séjourner aux Etats Unis.
24 Mena’hem Av 5711,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Chlomo ‘Haïm(1), émissaire des sages,
Je vous salue et vous bénis,
Je voudrais formuler une remarque d’ordre général, que je vous prie de transmettre à tous les élèves(2).
Il semble que certains d’entre eux, pour une raison que je ne connais pas, aient l’intention de partir pour les Etats Unis. Cela ne me semble pas judicieux, car ils peuvent vraisemblablement poursuivre leurs études là où ils se trouvent maintenant. Peut-être y a-t-il une exception, un élève pour qui ce voyage peut être utile, mais, de façon générale, le fait d’accourir en Amérique et de poursuivre ses études à Brooklyn me semble être une marque d’orgueil.
La direction morale de la Yechiva doit donc écarter une telle situation, expliquer aux élèves la responsabilité que l’on prend en quittant la Terre Sainte, puisse-t-elle être rebâtie et restaurée. Il est permis de le faire uniquement pour étudier la Torah ou pour se marier. Il faut donc étudier la Torah de sorte que la Torah elle-même puisse certifier l’authenticité d’une telle étude. Et, lorsque l’on est un élève de Tom’heï Temimim(3), il faut que la ‘Hassidout témoigne également qu’une telle étude est digne de ce nom.
De plus, la situation actuelle, en Terre Sainte, présente de larges possibilités d’action. Des centaines, des milliers de Juifs peuvent être sauvés. Il doit donc y avoir sur place une institution qui soit à même de proclamer : "Voici les élèves que je suis capable de former" et non : "Ces élèves sont maintenant ailleurs. Croyez-moi donc sur parole lorsque je vous dis ce qu’ils sont".
De plus, avec le temps, j’ai bon espoir qu’une partie de ces élèves pourront devenir des éducateurs, des enseignants, au moins pendant quelques semaines ou quelques mois, même en poursuivant leurs études à la Yechiva. L’importance d’une telle activité est inestimable.
Je viens de recevoir votre lettre, dans laquelle vous me dites que vous souhaitez également venir ici pour le septième mois(4), celui qui est rassasié de toutes les forces(5). Or, chaque instant de celui-ci que vous pourrez utiliser pour exercer une influence positive sur les élèves est précieux. A la place de cela, vous voulez abandonner votre troupeau à son sort.
Il m’est, de façon générale, pénible de faire de la morale, d’autant que je ne sais si votre lettre formule une question que vous me posez ou expose une information que vous me communiquez. Dans ce dernier cas, il n’y a, bien sûr, pas lieu de faire de la morale. Néanmoins, lorsque j’ai lu votre lettre, je ne pouvais en croire mes yeux.
Bien évidemment, mon avis ne vous empêche pas de vous procurer les documents officiels(6). Si ce que vous me communiquez est une décision que vous avez déjà prise, vous pourrez écrire directement au secrétariat, à ce propos. Les démarches seront alors prises en charge, dans la mesure du possible.
Mon avis, toutefois, est bien clair. C’est celui que j’exprimais auparavant.
Avec ma bénédiction de réussite, auprès de vos élèves et de vous-même,
Notes
(1) Le Rav C. H. Kasselman. Voir, à son propos, la lettre n°769.
(2) De la Yechiva de Kfar ‘Habad.
(3) De la Yechiva Loubavitch.
(4) Celui de Tichri, si l’on compte à partir de Nissan.
(5) Chevii, septième, est de la même étymologie que Moussba, rassasié.
(6) Pour pouvoir séjourner aux Etats Unis.