Lettre n° 1237
7 Mar’hechvan 5712,
Brooklyn, New York
Comme(1) cela a déjà été mentionné par ailleurs, certains soulignent(2) qu’une controverse oppose le Rambam et le Rabad pour déterminer s’il est possible de renouveler et d’augmenter ses connaissances, après avoir quitté ce monde. Néanmoins, différents textes de ‘Hassidout(3), commentant le verset "celle qui réside dans les jardins", parlent de la Yechiva céleste et montrent que les âmes, dans le Gan Eden, y étudient la Torah.
On peut, cependant, concevoir les deux opinions, qui, du reste, ne contredisent pas le principe selon lequel "la Torah ne se trouve pas dans le ciel". En effet, l’objet essentiel de la Torah(4) est de clarifier une Hala’ha qui n’était pas connue ou imparfaitement comprise, du fait de la difficulté qu’elle soulève.
Pour cela, l’âme doit descendre dans un corps, comparé à la peau d’un serpent(5). Pour autant, on peut également concevoir cette même Torah dans le ciel(4), surtout pour les âmes qui l’ont étudiée lors de leur vie physique et qui peuvent ainsi, se trouvant dans le Gan Eden(6), percevoir la dimension spirituelle de la Hala’ha. Cette possibilité existe aussi pour les anges, qui "écoutent ta voix", mais non la Torah elle-même(7) et qui sont changés, en fonction de ce qu’ils écoutent.
* * *
Concernant plus spécifiquement l’auteur de ce discours ‘hassidique(8), je reproduis ici un extrait d’une note de mon beau-père, le Rabbi :
"Lundi 20 Mar’hechvan,
C’est aujourd’hui la date de naissance de mon père, le Rabbi, qui est né le lundi de la Parchat ‘Hayé Sarah, vingtième jour du mois de Mar’hechvan, en 5621(9), à la neuvième heure du matin.
Dans un rêve, j’ai vu mon père, le Rabbi, qui portait ses vêtements du Chabbat, avait un visage particulièrement réjoui. Il m’a dit :
"Pendant ces vingt quatre heures qui sont le quatre vingt quatrième anniversaire du jour que mon âme est descendue dans le monde inférieur, je recevrai des invités de marque et tous nos maîtres, dans l’ordre, viendront commenter un verset du Psaume 84(10)".
Le texte s’arrête ici, pour ce qui concerne notre propos.
Cette note a été rédigée en 5705(11), quatre vingt quatre ans après la naissance de l’auteur de ce texte(12). C’est alors que s’achevait la relation entre lui et le Psaume 84, conformément à la coutume de le lire qui a été instaurée par le Baal Chem Tov(13).
On peut en conclure qu’il reste possible d’étudier et d’entendre l’enseignement de nos maîtres, après qu’ils aient quitté ce monde. Et, le développement de cet étude est soumis à la dimension du temps, ici-bas.
Mena’hem Schneerson,
Notes
(1) Cette lettre du Rabbi fut écrite comme avant propos à un discours du Rabbi Rachab qui venait d’être édité. Elle figure dans le Séfer Hamaamarim 5680-1920, du Rabbi Rachab.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : "Tsafnat Paanéa’h sur le Rambam, lois de la Techouva, chapitre 8, paragraphe 4, qui renvoie à l’affirmation de nos Sages selon laquelle "les Sages ne connaissent pas le repos", Yerouchalmi Cheviit, chapitre 4, paragraphe 9, traités Baba Metsya 85b, Zeva’him 14b, Ketouvot 39a".
(3) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir le Likouteï Torah, Parchat Tazrya, discours ‘hassidique intitulé "on discute dans la Yechiva céleste", Chir Hachirim, discours ‘hassidique intitulé "pour comprendre la révélation céleste", séquence de discours Veka’ha 5637, à partir du chapitre 6, Kountrass Limoud Ha’hassidout, à partir du chapitre 11 et d’autres références".
(4) Le Rabbi note, en bas de page : "Début du Likouteï Torah sur trois Parachyot".
(5) Seul animal qui mue et se défait de sa peau, montrant ainsi qu’elle n’est pas réellement partie de lui-même, tout comme l’âme ne s’identifie pas pleinement au corps. Le Rabbi note, en bas de page : "Igueret Hakodech, chapitre 26. On consultera également le Kountrass A’haron, au chapitre intitulé : Pour comprendre le détail des Hala’hot".
(6) Le Rabbi note, en bas de page : "Séquence de discours ‘hassidiques intitulé "l’homme doit dire une bénédiction" 5638, chapitre 22".
(7) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir Torah Or Toledot, discours intitulé "les eaux nombreuses", chapitre 3 et la séquence de discours précédemment citée".
(8) Il s’agit du Rabbi Rachab.
(9) 1860.
(10) Correspondant au nombre de ses années, depuis sa naissance physique, bien qu’il ait déjà quitté ce monde.
(11) 1945.
(12) Celui du discours introduit par cette lettre.
(13) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir le recueil de lettres sur les Tehilim, fin de la page 214".
Brooklyn, New York
Comme(1) cela a déjà été mentionné par ailleurs, certains soulignent(2) qu’une controverse oppose le Rambam et le Rabad pour déterminer s’il est possible de renouveler et d’augmenter ses connaissances, après avoir quitté ce monde. Néanmoins, différents textes de ‘Hassidout(3), commentant le verset "celle qui réside dans les jardins", parlent de la Yechiva céleste et montrent que les âmes, dans le Gan Eden, y étudient la Torah.
On peut, cependant, concevoir les deux opinions, qui, du reste, ne contredisent pas le principe selon lequel "la Torah ne se trouve pas dans le ciel". En effet, l’objet essentiel de la Torah(4) est de clarifier une Hala’ha qui n’était pas connue ou imparfaitement comprise, du fait de la difficulté qu’elle soulève.
Pour cela, l’âme doit descendre dans un corps, comparé à la peau d’un serpent(5). Pour autant, on peut également concevoir cette même Torah dans le ciel(4), surtout pour les âmes qui l’ont étudiée lors de leur vie physique et qui peuvent ainsi, se trouvant dans le Gan Eden(6), percevoir la dimension spirituelle de la Hala’ha. Cette possibilité existe aussi pour les anges, qui "écoutent ta voix", mais non la Torah elle-même(7) et qui sont changés, en fonction de ce qu’ils écoutent.
* * *
Concernant plus spécifiquement l’auteur de ce discours ‘hassidique(8), je reproduis ici un extrait d’une note de mon beau-père, le Rabbi :
"Lundi 20 Mar’hechvan,
C’est aujourd’hui la date de naissance de mon père, le Rabbi, qui est né le lundi de la Parchat ‘Hayé Sarah, vingtième jour du mois de Mar’hechvan, en 5621(9), à la neuvième heure du matin.
Dans un rêve, j’ai vu mon père, le Rabbi, qui portait ses vêtements du Chabbat, avait un visage particulièrement réjoui. Il m’a dit :
"Pendant ces vingt quatre heures qui sont le quatre vingt quatrième anniversaire du jour que mon âme est descendue dans le monde inférieur, je recevrai des invités de marque et tous nos maîtres, dans l’ordre, viendront commenter un verset du Psaume 84(10)".
Le texte s’arrête ici, pour ce qui concerne notre propos.
Cette note a été rédigée en 5705(11), quatre vingt quatre ans après la naissance de l’auteur de ce texte(12). C’est alors que s’achevait la relation entre lui et le Psaume 84, conformément à la coutume de le lire qui a été instaurée par le Baal Chem Tov(13).
On peut en conclure qu’il reste possible d’étudier et d’entendre l’enseignement de nos maîtres, après qu’ils aient quitté ce monde. Et, le développement de cet étude est soumis à la dimension du temps, ici-bas.
Mena’hem Schneerson,
Notes
(1) Cette lettre du Rabbi fut écrite comme avant propos à un discours du Rabbi Rachab qui venait d’être édité. Elle figure dans le Séfer Hamaamarim 5680-1920, du Rabbi Rachab.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : "Tsafnat Paanéa’h sur le Rambam, lois de la Techouva, chapitre 8, paragraphe 4, qui renvoie à l’affirmation de nos Sages selon laquelle "les Sages ne connaissent pas le repos", Yerouchalmi Cheviit, chapitre 4, paragraphe 9, traités Baba Metsya 85b, Zeva’him 14b, Ketouvot 39a".
(3) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir le Likouteï Torah, Parchat Tazrya, discours ‘hassidique intitulé "on discute dans la Yechiva céleste", Chir Hachirim, discours ‘hassidique intitulé "pour comprendre la révélation céleste", séquence de discours Veka’ha 5637, à partir du chapitre 6, Kountrass Limoud Ha’hassidout, à partir du chapitre 11 et d’autres références".
(4) Le Rabbi note, en bas de page : "Début du Likouteï Torah sur trois Parachyot".
(5) Seul animal qui mue et se défait de sa peau, montrant ainsi qu’elle n’est pas réellement partie de lui-même, tout comme l’âme ne s’identifie pas pleinement au corps. Le Rabbi note, en bas de page : "Igueret Hakodech, chapitre 26. On consultera également le Kountrass A’haron, au chapitre intitulé : Pour comprendre le détail des Hala’hot".
(6) Le Rabbi note, en bas de page : "Séquence de discours ‘hassidiques intitulé "l’homme doit dire une bénédiction" 5638, chapitre 22".
(7) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir Torah Or Toledot, discours intitulé "les eaux nombreuses", chapitre 3 et la séquence de discours précédemment citée".
(8) Il s’agit du Rabbi Rachab.
(9) 1860.
(10) Correspondant au nombre de ses années, depuis sa naissance physique, bien qu’il ait déjà quitté ce monde.
(11) 1945.
(12) Celui du discours introduit par cette lettre.
(13) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir le recueil de lettres sur les Tehilim, fin de la page 214".