Lettre n° 1262

Par la grâce de D.ieu,
Veille de Roch ‘Hodech Kislev 5712,
Brooklyn, New York,

Aux ‘Hassidim et à tous ceux qui chérissent la Torah
et les Mitsvot, partout où ils se trouvent,
que D.ieu vous accorde longue vie(1),

Je vous salue et vous bénis,

Le jour de la bonne nouvelle(2), le mardi 19 Kislev, approche. A cette date, il fut établi que l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, avait raison, qu’il en était de même pour la ‘Hassidout ‘Habad et pour la ‘Hassidout générale.

Dans la lettre qu’il écrivit pour le 10 Kislev 5710(3), deux mois avant de quitter ce monde, mon beau-père, le Rabbi souligne que "l’étude de la ‘Hassidout ne concerne pas un groupe spécifique. Elle est une obligation qui incombe à tous les Juifs, en général et aux érudits de la Torah, en particulier".

L’obligation des ‘Hassidim est de diffuser l’étude de la ‘Hassidout. Leur effort en ce sens doit être permanent. Tout ce qui les concerne, même de manière accessoire, doit être utilisé dans ce but, "comme un commerce(4), auquel on se consacre pendant tout le jour et non pas uniquement lors de l’activité commerciale proprement dite, parce que l’on y est personnellement impliqué. On s’en préoccupera donc en tout temps et à tout moment".

Il explique longuement, par ailleurs(5), de quelle manière la diffusion, à l’extérieur, des sources du Baal Chem Tov est la condition préalable, l’introduction, la préparation et le réceptacle pour la venue du Machia’h.

Cette condition, que chacun d’entre nous se doit de remplir, a trois aspects:

A) "se répandront": Il faut enseigner la ‘Hassidout en la diffusant, en la répandant largement(6), afin qu’elle parvienne en tous les endroits où on l’enseigne.

B) "tes sources": La ‘Hassidout que l’on diffuse doit conserver tous les caractères de la source, qui sont principalement au nombre de deux(7):
1. Les eaux d’une source s’écoulent en permanence(8) et ne se tarissent jamais.
2. Leur quantité importe peu, car une source s’écoule goutte à goutte.

Il en est de même pour la diffusion de la ‘Hassidout. La quantité importe peu, pourvu que l’étude soit vivante, enthousiaste, animée d’une chaleur profonde, émanant de la source, c'est-à-dire de l’essence de l’âme de celui qui la diffuse, lequel doit être lié, par toute la profondeur de son coeur, aux maîtres de la ‘Hassidout.

C) "à l’extérieur": On ne peut se contenter d’étudier à la synagogue et à la maison d’étude. On doit le faire aussi lorsque l’on avance sur le chemin, quand on se trouve dans un magasin et dans toutes les situations comparables.

Il en est de même pour ceux qui prennent part à cette étude. Il ne faut pas se limiter à certains groupes, à certaines catégories de personnes. L’homme le plus simple doit également connaître la ‘Hassidout et l’homme le plus élevé ne parviendra pas à en avoir une connaissance parfaite.

Et, il est également nécessaire de diffuser la ‘Hassidout auprès de ceux qui se trouvent à l’extérieur de toutes les structures, dans un endroit que la Torah qualifie elle-même d’extérieur(9).

Le mérite de se consacrer à la diffusion de la ‘Hassidout à l’extérieur suscitera et contiendra les bénédictions que mon beau-père, le Rabbi, a accordées à chacun d’entre nous, pour le dernier 19 Kislev avant qu’il ne quitte ce monde et qu’il exprima à la deuxième personne:

"Que D.ieu vous accorde une bonne année, dans l’étude et la diffusion de la ‘Hassidout, à vous-mêmes, aux membres de votre famille et à tous les vôtres. Vous obtiendrez tous la satisfaction de l’ensemble de vos besoins, matériels et spirituels"(10).

Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission et pour une abondance de bien, matériel et spirituel,

Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Voir, à ce propos, les lettres n°815 et 818.
(2) Le Rabbi note, en bas de page: "C’est une révélation céleste qui qualifia ainsi la date du 19 Kislev, dans une réponse faite à Rabbi Yaakov de Corbeil, l’un des maîtres des Tossafot. On consultera les "responsa des cieux", au chapitre 5 et l’on prendra connaissance également du contenu de ce texte".
(3) Le Rabbi note, en bas de page: "Imprimée dans le fascicule n°73, du 19 Kislev 5710".
(4) Le Rabbi note, en bas de page: "Selon l’expression de mon beau-père, le Rabbi, à la fin du discours ‘hassidique intitulé "Rabbi Yochoua Ben Lévi dit: Celui qui étudie la Torah", prononcé en 5688".
(5) Le Rabbi note, en bas de page: "Dans sa causerie de Sim’hat Torah 5690".
(6) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir le commentaire de Rachi sur le verset Michlé 5, 16, qui parle de diffuser les enseignements auprès du plus grand nombre".
(7) Le Rabbi note, en bas de page: "On sait que l’eau qui coule d’une source confère la pureté, même avec quelques gouttes".
(8) Le Rabbi note, en bas de page: "La Michna, au début du chapitre 5 du traité Mikwaot, dit: "Si une source se répand dans un bassin et cesse de couler, elle est considérée comme un Mikwé". Selon la plupart des Décisionnaires, et c’est également l'avis du Tséma’h Tsédek, il est fait allusion ici à un bassin vide. On consultera les responsa du Tséma’h Tsédek, partie Yoré Déa, chapitre 164, paragraphe 2 et l’index, qui mentionne le Sifteï Cohen, sur Yoré Déa, chapitre 201, paragraphe 30, au nom du Pricha et le Rabad. On verra également le Tséma’h Tsédek, additifs sur Mikwaot, chapitre 5, Michna 6, page 37a, de même que les Tossafot sur le traité Be’horot 55b, le commentaire de la Michna du Rambam, cité et expliqué par le Beth Yossef, de même que les références citées par le Taharat Hamaïm, du grand Rav et ‘Hassid, Rav Nissan Telushkin, au chapitre 36. Ce point ne sera pas développé ici."
(9) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir le Zohar, tome 1, page 141b, le début du Torat ‘Haïm, sur le verset "les sagesses à l’extérieur" et d’autres références encore".
(10) Le Rabbi note, en bas de page: "Dans sa lettre du 10 Kislev, précédemment citée".