Lettre n° 1269

Par la grâce de D.ieu,
5 Kislev 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai enfin reçu votre lettre du 26 ‘Hechvan, après une longue interruption. Vous me décrivez la situation dans votre ville, en général et pour ce qui vous concerne, en particulier. J’espère que, lorsque vous recevrez la présente, le cercle de vos connaissances se sera élargi, de sorte que vous puissiez rapprocher leur coeur de leur Père Qui se trouve dans les cieux, les éclairer de "la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière", de même que du luminaire de la Torah, qui est l’enseignement de la ‘Hassidout.

Vous connaissez le proverbe de mon beau-père, le Rabbi, selon lequel "lorsque l’on place un réverbère dans la rue, tous se rassemblent autour de lui"(1). Il en découle deux points:

A) On ne peut se contenter de la lumière que l’on possède chez soi, à la maison. Il faut, en outre, placer un réverbère dans la rue.

B) Le côté du bien est plus fort(2). Ainsi, non seulement les hommes auprès desquels on exerce son effort se rassemblent autour de ce réverbère, mais, bien plus, le simple fait qu’il est dressé dans la rue, même au milieu de la nuit et dans l’obscurité, attire ceux qui se trouvent là.

Concrètement, on peut constater que plus la pénombre est intense, plus l’attrait qu’exerce la lumière du réverbère est important.

Vous m’écrivez que, pour préparer votre mariage, qui sera célébré en un moment bon et fructueux, vous avez dû interrompre une partie de vos études de la Torah. Cela ne me convient pas du tout. Bien au contraire, si d’ordinaire, il est nécessaire de se renforcer dans la Torah, qui est le canal et le réceptacle pour susciter et recevoir la bénédiction et la réussite, combien plus en est-il ainsi lorsque l’on doit se préparer au mariage.

Certes, les préparations du mariage vous prennent beaucoup de temps. Néanmoins, vous devez écourter vos études, mais non les supprimer, quel que soit leur objet. En effet, qui peut savoir quelle est la partie précise de la Torah dont il a besoin en ce moment et dans cet endroit?

Ce qui vient d’être dit permettra de comprendre l’affirmation de nos Sages, au traité Erouvin 54a, selon laquelle "celui qui a mal à la tête doit étudier la Torah, celui qui a mal à la gorge doit étudier la Torah, car celle-ci apporte la guérison".

Une question simple est posée à ce propos. On peut constater que certains, qui ont la migraine, étudient la Torah et n’en sont pas guéris pour autant. Il est différentes réponses à cette interrogation et voici l’une d’elles.

La Torah porte en elle l’équivalent de tous les membres du corps. Elle a donc des passages liés à la tête et d’autres, à la gorge. En conséquence, celui qui a mal à la tête doit l’étudier et, si D.ieu lui confère un mérite, il découvrira alors le passage de la Torah qui correspond à la tête et, de la sorte, il guérira. Néanmoins, tous n’ont pas des yeux clairs et lumineux, leur permettant de déterminer le passage de la Torah qui correspond spécifiquement à chacun de leurs membres.

Or, il en est strictement de même pour ce qui fait l’objet de notre propos. Nous ne savons pas quelle est la partie de la Torah qui est plus spécifiquement liée à votre situation actuelle. Par un effet de la divine Providence, vous avez des cours fixés dans plusieurs disciplines de la Torah. Vous devez donc tous les maintenir et, s’il n’est pas possible d’y consacrer autant de temps qu’auparavant, les raccourcir, mais non les supprimer complètement.

Lorsque je me rendrai près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi, je mentionnerai tous ceux que vous citez dans votre lettre, afin qu’ils obtiennent la satisfaction de leurs besoins.

Je vous adresse ma bénédiction de réussite dans votre travail pédagogique et dans vos préoccupations personnelles et je vous souhaite un mariage bon et fructueux, grâce auquel vous bâtirez un édifice éternel pour le peuple d’Israël, basé sur la Torah et les Mitsvot, telles que les explique la ‘Hassidout. Sans en faire le voeu, je vous adresserai sûrement une lettre de bénédiction pour votre mariage.

Vous trouverez ci-joint une brochure(3) et un fascicule(4) édités pour le 19 Kislev, de même qu’une lettre adressée à tous(5). Vous les mettrez sans doute à la disposition du plus grand nombre.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Voir, à ce propos, la lettre n°1241.
(2) Que celui du mal.
(3) Editée pour le 19 Kislev et racontant la libération de l’Admour Hazaken.
(4) Des enseignements du précédent Rabbi.
(5) Il s’agit de la lettre n°1260.