Lettre n° 1538

Par la grâce de D.ieu,
3 Iyar 5712,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu avec plaisir votre lettre du 26 Nissan, dans laquelle vous me parlez de ceux que vous avez invités à vos Séders et pour Chevii Chel Pessa’h. Vous et votre épouse avez un grand mérite. Vous contribuez à rapprocher le cœur des fils et des filles d’Israël de leur Père Qui se trouve dans les cieux. Vous le faites, en particulier, grâce à cette invitation aux Séders qui, en apparence, n’est pas une étude formelle et n’apporte que des connaissances accessoires. Pour autant, c’est précisément pour cette raison que le message passe encore plus clairement, qu’il exerce une influence plus profonde, même si l’action elle-même reste superficielle. En effet, il est possible d’ajouter, pendant le Séder ou à proximité de celui-ci, les explications nécessaires, avec les termes qui conviennent. Dès lors, la pratique superficielle s’introduit profondément et elle exerce son effet.

J’ai pris connaissance avec plaisir de ce que vous m’écrivez à propos de votre travail à la faculté de Boston et je ne sais pas pourquoi vous exprimez un doute, dans votre lettre, sur son caractère positif. Il est bien évident que cette activité est bonne et souhaitable.

Vous me demandez sur quel thème concentrer votre étude. Lorsque des personnes comme vous m’ont rendu visite, je leur ai déjà dit, à différentes reprises, qu’il fallait parler essentiellement de notre foi, de notre Torah, de l’action concrète qui est, comme vous le savez, l’apport du don de la Torah. C’est alors que les enfants d’Israël dirent “ nous ferons ” et ensuite seulement “ nous comprendrons ”.

J’ai déjà donné une image actuelle, à ce propos. Lorsqu’il y a un incendie, on n’a pas le temps d’expliquer aux spectateurs ou même à ceux qui s’efforcent de l’éteindre comment fonctionnent les machines permettant de le faire, pourquoi elles doivent être placées de telle façon et orientées de telle autre.

Il en est de même pour la situation actuelle des Juifs, alors que, selon l’expression de mon beau-père, le Rabbi, les murs de l’exil sont en flammes. Il faut donc sauver les âmes juives de cet incendie, afin que toutes prennent part à la délivrance, très bientôt et véritablement de nos jours. Quiconque est alors présent et ferme les yeux, refusant de voir l’incendie ou bien s’installe tranquillement, attendant qu’on lui explique, par le détail, le fonctionnement de la machine qui permet de l’éteindre et tous les détails sur la manière de le faire, prend la responsabilité du danger qu’induit une telle attitude.

A l’opposé, le simple fait de se concentrer sur le fait d’éteindre l’incendie prépare et introduit, par la suite, une bonne compréhension de son origine, de la manière dont les machines ont été construites et dont elles éteignent l’incendie.

Le sens de cette image est bien clair. Néanmoins, il faut l’expliquer à chacun et à chacune, selon ses moyens intellectuels et ses centres d’intérêt.

Je n’ai pas eu, depuis quelques temps, de nouvelles de l’état de santé des membres de votre famille. Vous me confirmerez donc que tout va bien, dans ce domaine.

Avec ma bénédiction,