Lettre n° 1541

Par la grâce de D.ieu,
3 Iyar 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 12 Nissan, à laquelle était jointe une demande de bénédiction. Cette dernière sera lue, en un moment fructueux, près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi. A n’en pas douter, il invoquera la miséricorde divine pour la satisfaction des besoins de chacun de ceux que vous mentionnez dans votre lettre.

Vous me demandez comment rectifier le passé et vous me dites que vous n’avez pas la force de jeûner. Vous consulterez la biographie du Rabbi Maharach(1), à la page 72. L’un de ses proverbes y est mentionné : “ Jeûner, au sens courant, consiste à ne pas manger du lever au coucher du soleil, c’est-à-dire à maigrir. Le jeûne défini par la Torah, en revanche, est un acte du service de D.ieu, qui implique une réflexion, pendant quinze minutes chaque jour, à ce que l’on doit faire pour assurer son propre avancement ”.

Le Rabbi Rachab(2) conclut :
“ De la sorte, non seulement on transforme les forces de son esprit, mais, bien plus, on change de nature ”.
Et mon beau-père, le Rabbi(3) ajoute :
“ Chacun peut tirer un enseignement de cet histoire, en l’occurrence la nécessité de méditer, quinze minutes chaque jour, à son propre avancement ”.

A mon avis, cela s’ajoute au fait que, de manière générale, il ne convient pas de réfléchir trop précisément aux fautes que l’on a commises. Il semble, pour ce qui vous concerne, qu’il s’agisse d’une intervention de votre mauvais penchant pour vous rendre triste et mélancolique. Vous devez donc être joyeux, ainsi qu’il est dit : “ Servez D.ieu dans la joie ”, ce qui implique deux points, l’état de serviteur, défini par le Torah Or, au début de la Parchat Michpatim, qui inclut également le serviteur cananéen, celui qui est heureux de ne rien faire et, parallèlement, la nécessité que ce service soit joyeux.

De fait, une brève réflexion suffit pour prendre conscience de votre bonheur, du sort agréable qui est le vôtre, puisque vous avez le mérite d’être un ‘Hassid. En conséquence, quoi qu’il vous arrive, vous avez la certitude que le Rabbi vous placera dans un véritable rayon de lumière. Néanmoins, il faut vous attacher fortement à lui, en étudiant la ‘Hassidout, en marquant votre amour pour votre prochain.

L’Admour Hazaken a déjà établi(4) que l’Injonction “ tu aimeras ton prochain comme toi-même ” est le réceptacle de cette autre Injonction “ tu aimeras l’Eternel ton D.ieu ”.

Notes

(1) Dont le Rabbi est l’auteur.
(2) Fils du Rabbi Maharach.
(3) Fils du Rabbi Rachab.
(4) Voir, à ce propos, les lettres n°1035 et 1527.