Lettre n° 1654
Par la grâce de D.ieu,
23 Sivan 5712,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à vos questions, posées il y a quelques temps, à propos du discours ‘hassidique intitulé "Les cieux sont Mon trône", qui est au début du Torah Or :
A) Il est dit que la Torah précéda le monde de deux mille ans, puis qu’elle se révéla dans les cieux et sur la terre. Vous me demandez s’il s’agit là de la même affirmation que celle qui figure dans le Zohar et la Idra Rabba, évoquant "un chemin unique et les six cent treize voies de la Torah".
De façon générale, le Zohar fait allusion aux Mitsvot, dont l’origine est Kéter, la couronne et le "crâne" de l’enchaînement des mondes, comme l’explique Igueret Hakodech, au chapitre 20. C’est aussi ce que dit le paragraphe 6 du discours "Sonnez du Choffar dans le mois", prononcé en 5691(1), que vous citez dans votre lettre. Ce texte dit que les six cent treize voies se trouvent également dans le crâne. La Torah, à l’opposé, émane de la Sagesse, comme le dit Igueret Hakodech.
Parfois, ce passage du Zohar est considéré comme désignant la Torah. Néanmoins, il la décrit telle qu’elle se trouve en Kéter. Vous consulterez le Likouteï Torah Bamidbar, à la page 11d.
B) Quelle relation y a-t-il entre Bina, l’attribut d’analyse raisonnée, celui de la méditation et la miséricorde céleste, qui permit la création de la Torah?
Le Likouteï Torah sur trois Parachyot, à la page 1b, dit à ce propos : "On consultera le chapitre 45 du Tanya. Ainsi Bina se révèle à Yom Kippour parce que l’on met en éveil l’Attribut de miséricorde".
Vous consulterez le Tanya, à cette référence et les notes du Tséma’h Tsédek sur cette question, qui sont imprimées dans le fascicule des Rechimot sur E’ha, à la page 22.
C) Vous citez le fait que les Attributs de l’émotion se soumettent et s’intègrent en leur source. Vous demandez s’il s’agit là des dix Sefirot cachées.
En réalité, ceci fait allusion à la source des Attributs de l’émotion, c’est-à-dire aux sept Attributs tels qu’ils sont inclus en Bina. Le Likouteï Torah sur trois Parachyot décrit longuement tout cela, aux pages 1c et 6c, de même que la séquence des discours ‘hassidiques édités pour Roch Hachana, cette année(2).
D) La Torah se trouvait déjà dans le monde(3), lors de sa révélation. Pourquoi un effort des hommes fut-il alors nécessaire?
On peut répondre à cette question en considérant la différence qui existe entre l’étude de la Torah précédant la prière et celle qui la suit. Vous consulterez le Likouteï Torah Bera’ha, à la page 96b et d’autres textes encore.
E) Il est écrit que le Roua’h(4) et la Nechama(5) de l’homme se trouvent au fond de son cœur. Puis, à la fin de ce discours, on explique qu’ils y occupent seulement une place superficielle.
La fin du discours dit aussi qu’une petite partie d’entre eux pénètre profondément dans le cœur. De fait, la Lumière qui pénètre les mondes n’est qu’une "petite partie" de celle qui les entoure.
Vous consulterez, à ce propos, le chapitre 48 du Tanya, de même que les additifs au Torah Or, au discours intitulé "si l’on place", où il est dit que l’inclusion est, en fait, l’introduction de la Lumière dans le réceptacle.
F) La révélation de "D.ieu parla à Moché" est possible grâce à l’Injonction "tu aimeras", comme l’établit clairement le Likouteï Torah sur trois Parachyot, à la page 11c.
Vous consulterez également le Imreï Bina, à la porte du Chema Israël, à la fin du chapitre 43.
G) A propos du verset "la terre est Mon marchepied", il est expliqué que les Mitsvot que l’on met concrètement en pratique permettent l’élévation du pied, c’est-à-dire celle des âmes juives, là-haut et de l’homme, ici-bas.
Ainsi, les trois Sefirot les plus inférieures, Nétsa’h, Hod et Yessod, qui sont "plus basses que le corps" et correspondent aux deux hanches et au pied, connaissent l’ascension vers les Attributs de l’intellect. Pour cela, elles rejoignent les autres Sefirot de l’émotion(6), qui sont ainsi au nombre de six. Puis, elles s’élèvent vers celles de l’intellect et deviennent ainsi dix.
Tout cela est expliqué, par le détail, dans le Likouteï Torah sur trois Parachyot, à partir de la page 8a.
H) L’âme qui se trouve dans un corps peut réaliser l’union entre la Torah et le Saint béni soit-Il. On peut le justifier de deux manières.
D’une part, elle entre ainsi en contact avec les parcelles du système de Tohou qui se trouvent dans celui de Tikoun(7). De plus, et ce point est essentiel, ce qui est accompli ici-bas permettra d’obtenir, très bientôt et de nos jours, Amen, la révélation divine dans tous les mondes et même dans les stades encore plus élevés de la création.
En effet, l’âme est telle une corde attachée là-haut. Vous consulterez, à ce propos, le chapitre 5 d’Igueret Hatechouva, le début du Kountrass A’haron, dernière partie du Tanya, la seconde note sur le chapitre 40 du Tanya. Vous verrez aussi le discours ‘hassidique du Chabbat qui bénit le mois de Sivan 5712(8).
I) L’explication du discours ‘hassidique intitulé "tout comme les cieux", au paragraphe 4, fait référence à trois Vav mentionnés par le verset "et il voyagea...". Elle précise, en fait, quelle est la source du dévoilement. C’est, en l’occurrence, les lettres Youd.
Vous consulterez le Torah Or Vayétsé, commentant le discours intitulé "Je reviendrai en paix dans la maison de mon père".
J) La force de pousser qui appartient à un végétal bien particulier se trouve également dans la terre et non dans la graine, celle-ci ne faisant que la mettre en éveil et permettant que se développe telle herbe et aucune autre.
Vous consulterez Igueret Hakodech, à la fin du chapitre 20, le discours intitulé "Il viendra revêtu d’un habit royal", au chapitre 26 et le grand discours intitulé "et ainsi"(9), au chapitre 44.
Avec ma bénédiction pour renforcer votre soumission à la Torah et pour affiner vos sentiments,
M. Schneerson,
Notes
(1) 1930, du précédent Rabbi.
(2) Qui figurent au début du Séfer Hamaamarim 5709.
(3) Elle était connue déjà auparavant.
(4) L’aspect sentimental de l’âme.
(5) L’aspect intellectuel de l’âme.
(6) ‘Hessed, Guevoura et Tiféret.
(7) Qui sont investies dans la matière du monde et que l’on ne peut donc appréhender qu’à travers son corps.
(8) 1952, du Rabbi.
(9) Du Rabbi Maharach.
23 Sivan 5712,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à vos questions, posées il y a quelques temps, à propos du discours ‘hassidique intitulé "Les cieux sont Mon trône", qui est au début du Torah Or :
A) Il est dit que la Torah précéda le monde de deux mille ans, puis qu’elle se révéla dans les cieux et sur la terre. Vous me demandez s’il s’agit là de la même affirmation que celle qui figure dans le Zohar et la Idra Rabba, évoquant "un chemin unique et les six cent treize voies de la Torah".
De façon générale, le Zohar fait allusion aux Mitsvot, dont l’origine est Kéter, la couronne et le "crâne" de l’enchaînement des mondes, comme l’explique Igueret Hakodech, au chapitre 20. C’est aussi ce que dit le paragraphe 6 du discours "Sonnez du Choffar dans le mois", prononcé en 5691(1), que vous citez dans votre lettre. Ce texte dit que les six cent treize voies se trouvent également dans le crâne. La Torah, à l’opposé, émane de la Sagesse, comme le dit Igueret Hakodech.
Parfois, ce passage du Zohar est considéré comme désignant la Torah. Néanmoins, il la décrit telle qu’elle se trouve en Kéter. Vous consulterez le Likouteï Torah Bamidbar, à la page 11d.
B) Quelle relation y a-t-il entre Bina, l’attribut d’analyse raisonnée, celui de la méditation et la miséricorde céleste, qui permit la création de la Torah?
Le Likouteï Torah sur trois Parachyot, à la page 1b, dit à ce propos : "On consultera le chapitre 45 du Tanya. Ainsi Bina se révèle à Yom Kippour parce que l’on met en éveil l’Attribut de miséricorde".
Vous consulterez le Tanya, à cette référence et les notes du Tséma’h Tsédek sur cette question, qui sont imprimées dans le fascicule des Rechimot sur E’ha, à la page 22.
C) Vous citez le fait que les Attributs de l’émotion se soumettent et s’intègrent en leur source. Vous demandez s’il s’agit là des dix Sefirot cachées.
En réalité, ceci fait allusion à la source des Attributs de l’émotion, c’est-à-dire aux sept Attributs tels qu’ils sont inclus en Bina. Le Likouteï Torah sur trois Parachyot décrit longuement tout cela, aux pages 1c et 6c, de même que la séquence des discours ‘hassidiques édités pour Roch Hachana, cette année(2).
D) La Torah se trouvait déjà dans le monde(3), lors de sa révélation. Pourquoi un effort des hommes fut-il alors nécessaire?
On peut répondre à cette question en considérant la différence qui existe entre l’étude de la Torah précédant la prière et celle qui la suit. Vous consulterez le Likouteï Torah Bera’ha, à la page 96b et d’autres textes encore.
E) Il est écrit que le Roua’h(4) et la Nechama(5) de l’homme se trouvent au fond de son cœur. Puis, à la fin de ce discours, on explique qu’ils y occupent seulement une place superficielle.
La fin du discours dit aussi qu’une petite partie d’entre eux pénètre profondément dans le cœur. De fait, la Lumière qui pénètre les mondes n’est qu’une "petite partie" de celle qui les entoure.
Vous consulterez, à ce propos, le chapitre 48 du Tanya, de même que les additifs au Torah Or, au discours intitulé "si l’on place", où il est dit que l’inclusion est, en fait, l’introduction de la Lumière dans le réceptacle.
F) La révélation de "D.ieu parla à Moché" est possible grâce à l’Injonction "tu aimeras", comme l’établit clairement le Likouteï Torah sur trois Parachyot, à la page 11c.
Vous consulterez également le Imreï Bina, à la porte du Chema Israël, à la fin du chapitre 43.
G) A propos du verset "la terre est Mon marchepied", il est expliqué que les Mitsvot que l’on met concrètement en pratique permettent l’élévation du pied, c’est-à-dire celle des âmes juives, là-haut et de l’homme, ici-bas.
Ainsi, les trois Sefirot les plus inférieures, Nétsa’h, Hod et Yessod, qui sont "plus basses que le corps" et correspondent aux deux hanches et au pied, connaissent l’ascension vers les Attributs de l’intellect. Pour cela, elles rejoignent les autres Sefirot de l’émotion(6), qui sont ainsi au nombre de six. Puis, elles s’élèvent vers celles de l’intellect et deviennent ainsi dix.
Tout cela est expliqué, par le détail, dans le Likouteï Torah sur trois Parachyot, à partir de la page 8a.
H) L’âme qui se trouve dans un corps peut réaliser l’union entre la Torah et le Saint béni soit-Il. On peut le justifier de deux manières.
D’une part, elle entre ainsi en contact avec les parcelles du système de Tohou qui se trouvent dans celui de Tikoun(7). De plus, et ce point est essentiel, ce qui est accompli ici-bas permettra d’obtenir, très bientôt et de nos jours, Amen, la révélation divine dans tous les mondes et même dans les stades encore plus élevés de la création.
En effet, l’âme est telle une corde attachée là-haut. Vous consulterez, à ce propos, le chapitre 5 d’Igueret Hatechouva, le début du Kountrass A’haron, dernière partie du Tanya, la seconde note sur le chapitre 40 du Tanya. Vous verrez aussi le discours ‘hassidique du Chabbat qui bénit le mois de Sivan 5712(8).
I) L’explication du discours ‘hassidique intitulé "tout comme les cieux", au paragraphe 4, fait référence à trois Vav mentionnés par le verset "et il voyagea...". Elle précise, en fait, quelle est la source du dévoilement. C’est, en l’occurrence, les lettres Youd.
Vous consulterez le Torah Or Vayétsé, commentant le discours intitulé "Je reviendrai en paix dans la maison de mon père".
J) La force de pousser qui appartient à un végétal bien particulier se trouve également dans la terre et non dans la graine, celle-ci ne faisant que la mettre en éveil et permettant que se développe telle herbe et aucune autre.
Vous consulterez Igueret Hakodech, à la fin du chapitre 20, le discours intitulé "Il viendra revêtu d’un habit royal", au chapitre 26 et le grand discours intitulé "et ainsi"(9), au chapitre 44.
Avec ma bénédiction pour renforcer votre soumission à la Torah et pour affiner vos sentiments,
M. Schneerson,
Notes
(1) 1930, du précédent Rabbi.
(2) Qui figurent au début du Séfer Hamaamarim 5709.
(3) Elle était connue déjà auparavant.
(4) L’aspect sentimental de l’âme.
(5) L’aspect intellectuel de l’âme.
(6) ‘Hessed, Guevoura et Tiféret.
(7) Qui sont investies dans la matière du monde et que l’on ne peut donc appréhender qu’à travers son corps.
(8) 1952, du Rabbi.
(9) Du Rabbi Maharach.