Lettre n° 1661

Par la grâce de D.ieu,
25 Sivan 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du dimanche de la Parchat Beaalote’ha, par laquelle vous me décrivez la situation de votre foyer. En effet, vous êtes marié, pour la seconde fois, après avoir divorcé de votre première épouse. Or, l’harmonie ne règne pas, dans votre couple.

Vous ne précisez pas si votre première épouse a accepté le divorce de plein gré ou si elle y a été contrainte. Si cette dernière hypothèse est la bonne, alors que vous ne savez pas où elle se trouve actuellement(1), vous réunirez une dizaine d’hommes et vous lui demanderez pardon(2) en leur présence, bien qu’elle soit absente.

Par ailleurs, toujours pour rétablir l’harmonie dans votre foyer, vous ferez vérifier les Mezouzot de votre maison. Il faut aussi, dans toute la mesure du possible, ne pas chercher à imposer vos vues. Nos Sages disent que les femmes sont émotives et qu’elles pleurent facilement. Il est déjà important qu’elles nous éloignent de la faute et, en particulier, qu’elles éduquent les enfants.

Vous me dites que votre fils est un élève de la Yechiva Loubavitch. Sans doute le mérite en revient-il également à votre épouse. Vous reconnaissez, du reste, qu’elle vous est toujours venue en aide. Et vous savez que la seconde épouse d’un homme dépend de ses actions(3). Si vous mettez ces principes en pratique, il y a bon espoir que votre situation s’améliore et que vous soyez en mesure de m’annoncer de bonnes nouvelles.

Il faudrait également vous engager à lire des Tehilim, chaque jour, après la prière du matin, au moins selon leur répartition mensuelle. Et, si vous en ajoutez, si vous multipliez le nombre de ceux que vous lisez, vous serez digne d’éloges. Vous apprendrez, en outre, une partie de la Sidra de la semaine, avec le commentaire de Rachi.

Vous trouverez aussi des amis qui sauront convaincre votre épouse et vos enfants de rechercher la paix. Même si, comme vous l’écrivez, vous avez des griefs contre elle, vous devez vous rappeler que la cause du présent exil est la haine gratuite. La solution est donc un "amour gratuit", c’est-à-dire également lorsqu’il n’a pas lieu d’être, y compris d’après les critères de la Torah. Malgré cela, cet amour doit être à la mesure de la haine, du fait de laquelle "nous avons été exilés de notre pays et éloignés de notre terre".

Lorsque chacun adoptera un tel comportement dans ses quatre coudées, il agira sur la part du monde qui lui est confiée. Et, quand tous les Juifs en feront de même, le monde s’en trouvera affiné et la révélation du Machia’h sera immédiate, comme l’explique le chapitre 37 du Tanya, que vous consulterez.

Vous apportez sûrement votre contribution à la Tsédaka, au moins le lundi et le jeudi. Mais, il serait bon d’en donner chaque jour, avant la prière du matin, sauf, bien sûr, le Chabbat et les fêtes.

Avec ma bénédiction pour que vous me donniez prochainement de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) Et, qu’il est donc impossible de lui demander pardon de manière directe.
(2) D’avoir dû lui imposer un divorce qu’elle n’était pas prête à accepter.
(3) Il a donc celle qu’il mérite, alors que la première épouse est désignée par D.ieu, indépendamment des actions de l’homme.