Lettre n° 1744

Par la grâce de D.ieu,
1er Mena’hem Av 5712,
Brooklyn,

Aux dirigeants des jeunes de l’association ‘Habad,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

A) J’ai bien reçu votre lettre du 24 Tamouz, qui faisait suite à une longue interruption. Sans doute vous organiserez-vous pour écrire plus souvent, à l’avenir, sans attendre une réponse écrite de ma part, car je suis particulièrement occupé.

Même si mon temps ne me permet pas de répondre par écrit, je m’efforce de faire ce qui est dit dans votre lettre, dans toute la mesure du possible et au plus vite, y compris lorsque vous en êtes, quelques fois, informés avec retard.

B) Le Rav et ‘Hassid aux comportements généreux, Rav M. Achkénazi(1) vous a sans doute transmis une copie de ce que j’ai dit aux élèves actuellement délégués par le Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h(2), selon la pratique qui a été instaurée, chaque été, par mon beau-père, le Rabbi(3).

Je lui ai demandé de diffuser ce texte, de la manière qui convient. J’y ajoute ici un paragraphe, provenant de ma lettre, qui peut être un additif à cette causerie, soulignant qu’elle concerne chacun et expliquant pourquoi il en est ainsi.

C) Vous m’avez fait part de votre intention d’organiser la réunion ‘hassidique du 12 Tamouz(4) dans la grande synagogue de Tel Aviv. Puis, vous me dites avoir abandonné ce projet. Tout cela est déjà fait et il est inutile de se plaindre du passé. Néanmoins, je suis surpris de cet abandon.

Vous formuliez des craintes que certains orateurs tiennent des propos déplacés. En réalité, le simple fait d’être invité à une réunion ‘Habad les limite, jusqu'à un certain point. De plus, vous n’êtes pas obligés de reproduire ensuite le compte rendu exact intégral de ce qui a été dit. L’usage courant veut que l’on mette en exergue les points qui concernent l’événement ou sont dits dans son esprit.

Certes, pendant la réunion proprement dite, on peut, parfois, entendre des propos déplacés, émanant même du côté du mal. Pour remédier à cette situation, il faut toujours inviter un orateur duquel on peut répondre et lui demander de rectifier éventuellement ce qui doit l’être. Il faut aussi s’arranger pour que le dernier à prendre la parole tienne des propos irréprochables. En effet, tous les participants rentreront chez eux, à l’issue de la réunion, avec l’impression laissée par son discours.

Mais, comme je l’ai dit, il ne sert à rien de se plaindre du passé et il faut en conclure que, si cette réunion n’a pas eu lieu, c’est pour le bien et que s’accomplira, dans ce domaine, la promesse selon laquelle "tout ce que D.ieu fait est pour le bien".

Vous connaissez la distinction qui est faite, à ce sujet(5). Ainsi, affirmer qu’un événement est pour le bien revient à dire qu’il est en lui-même positif, comme l’indique le récit de Na’houm Ich Gam Zo(6), selon lequel la terre(7) fit des miracles(8). A l’opposé, l’expression "tout ce que fait...(9)" signifie seulement que ses conséquences sont positives, alors que l’événement lui-même...(10). Ce fut le cas pour Rabbi Akiva qui dit "tout ce que fait...(9)" , alors que la mort de l’âne et du coq, de même que l’extinction de la bougie(11) n’étaient pas positifs. Ces événements lui sauvèrent pourtant la vie.

D) Si vous possédez un compte rendu des réunions du 12 et 13 Tamouz, vous voudrez bien m’en faire parvenir une copie ici.

E) Je constate avec surprise que vous ne citez pas les bonnes décisions découlant des réunions ‘hassidiques, pour ce qui concerne l’étude de la partie révélée de la Torah et de sa dimension cachée, le respect des pratiques instaurées par celui dont nous célébrons la joie(13), la contribution de chacun, de la manière qui lui convient, à ses institutions.

Peut-être ce paragraphe manque-t-il à votre lettre, bien que ces décisions aient effectivement été prises. Vous compléterez donc tout cela dans votre prochain courrier.

F) J’aimerais savoir si les journaux ont parlé de la réunion ‘hassidique du 12 Tamouz, comment celle-ci s’est passée et quel a été le contenu des interventions.

G) Vous vous proposez d’éditer un mensuel(14) et vous concluez en me disant que vous n’avez pas encore trouvé son rédacteur. Avant de désigner quelqu’un qui soit apte à assumer cette fonction, vous serez incapables de déterminer la dépense qui peut en résulter. Il m’est donc difficile d’émettre un avis, sur ce sujet.

En tout état de cause, il faudra, dans un premier temps, publier un journal dont la parution n’aura pas une date fixe, que vous ayez de la matière ou non. La publication n’en sera donc pas trop rapprochée, afin d’être envisagée seulement lorsque le nombre d’articles en votre possession le justifie.

Dans un premier temps, s’il est vrai, comme vous l’écrivez, que la précision du nom des responsables suscitera l’émulation, bien qu’il puisse également en résulter des vexations et de prétendus affronts, il serait bon d’éditer, de temps à autre, un journal avec les informations les plus importantes, sans préciser quand paraîtra le suivant.

Il faut aussi se demander s’il est justifié de publier de telles informations dans un journal qui aura plusieurs milliers d’abonnés, parmi lesquels certains ne liraient pas un fascicule paraissant de manière indépendante(15) ou bien s’il est préférable d’éditer uniquement ce fascicule, auquel cas on peut craindre que plusieurs journaux refusent d’imprimer les informations qui y figurent.

H) J’ai appris avec satisfaction que vous avez parlé du 12 Tamouz à la radio. Il serait bon, pour différentes raisons, qu’un des dirigeants de l’association générale des ‘Hassidim ‘Habad fasse partie de la commission qui organise et surveille les programmes.

I) J’ai été satisfait de constater que votre lettre avait deux signataires. J’ai dit, il y a quelques temps, à l’une des institutions de Terre Sainte, que je souhaitais qu’il y ait au moins deux signataires pour les problèmes de portée générale, afin d’écarter les difficultés et les contradictions.

Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission,

Notes

(1) Le Rav Moché Achkénazi, de Tel Aviv.
(2) Voir les lettres n°1738 et 1739.
(3) Voir les lettres du précédent Rabbi, tome 9, lettre n°3250.
(4) A l’occasion de la libération du précédent Rabbi des prisons soviétiques.
(5) Voir Likouteï Si’hot, tome 2, page 394.
(6) Qui disait, pour tout ce qui lui arrivait : "Cela est également pour le bien".
(7) Avec laquelle des voleurs remplacèrent les pièces d’or qu’il entendait offrir au roi.
(8) Permettant à ce roi d’être victorieux à la guerre.
(9) D.ieu est pour le bien.
(10) Ne l’est pas.
(11) Tous les trois appartenaient à Rabbi Akiva.
(12) Car les voleurs ne purent s’apercevoir de sa présence et le tuer.
(13) Le précédent Rabbi, par exemple les trois études quotidiennes du ‘Houmach, des Tehilim et du Tanya.
(14) Il s’agit du Bita'hon ‘Habad, qui commença à paraître en Elloul 5712. Voir également la lettre n°1850.
(15) Du journal.