Lettre n° 1769
Par la grâce de D.ieu,
12 Mena’hem Av 5712,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
A mon avis, l’idée de vous installer en Erets Israël est bonne, mais ne vous empressez pas de le faire et il est exclu que cela se fasse en cette année 5712, celle de la Chemitta(1).
Il faut, avant tout, trouver un moyen de gagner votre vie en Terre Sainte, où, à ma connaissance, l’on ne peut avoir de subvention du Joint ou d’une autre organisation, à la différence de ce qui se passe en France(2).
De plus, votre présence en l’endroit où vous êtes peut être d’une grande utilité. En France, vous occupez une fonction au sein de la Yechiva Loubavitch. Je ne sais pas si le poste équivalent sera vacant, en Terre Sainte. Vous savez sans doute que de nombreux responsables communautaires se trouvant là-bas n’en font pas leur métier. Et, ceux qui sont en poste actuellement doivent faire face à des querelles, des manœuvres politiques, beaucoup plus qu’à l’extérieur d’Erets Israël(3).
La ‘Hassidout explique, de fait, que la controverse est plus fréquente, en Erets Israël, mais cette explication ne la rend pas plus facile à supporter, bien au contraire. Vous devez prendre en compte également ce changement(4). Que D.ieu vous inspire le discernement qui vous permettra de prendre la bonne décision, pour vous et votre épouse, matériellement et spirituellement à la fois.
Vous me demandez si vous pouvez faire une interruption dans votre prière en y intercalant des mots en Yiddish(5). En fait, que ces mots soient en Hébreu ou en Yiddish ne change rien. Le problème vient de l’interruption et non de la langue. Je n’ai pas reçu d’instruction précise, à ce sujet et l’on connaît les récits de ‘Hassidim des premières générations, qui ajoutaient des mots à leur prière. Néanmoins, je n’approuve pas une telle pratique.
L’explication est la suivante. Si cet ajout est utile à la ferveur de la prière et à ce qu’elle doit accomplir, peut-être est-il possible de permettre une telle manière de procéder. Mais, il est difficile de discerner et d’établir clairement s’il n’y a là qu’une expression de l’âme animale, qui peut aussi trouver son compte dans le développement et le renforcement de la prière, comme l’explique la ‘Hassidout, qui définit les "Philistins du domaine de la sainteté et ceux des forces du mal". Cette notion est définie par le Torah Or, le Torat ‘Haïm, au début de la Parchat Bechala’h, le Kountrass Hatefila, le Kountrass Ha Avoda, à sa conclusion, qui traite de la méditation.
Certes, ces mots peuvent aussi être l’expression de l’âme divine, mais la question subsiste et, dès lors, pourquoi être victime du doute?
La permission(6), d’après la partie révélée de la Torah figure dans les responsa Imreï Yocher, du Rav de Tarna, tome 2, chapitre 109, qui n’autorise cependant pas que l’on agisse d’emblée ainsi et dans le Nimoukeï Ora’h ‘Haïm, du même auteur que le Min’hat Eléazar, au chapitre 101, qui, pour sa part, dit que l’on peut d’emblée adopter cette pratique.
Je vous joins un recueil d’additifs aux notes sur la Meguilat E’ha, édité la semaine dernière. Que D.ieu accorde à chacun d’entre nous d’être le réceptacle qui convient pour l’enseignement de nos saints maîtres et de mettre en pratique sa finalité, car "grande est l’étude, qui conduit à l’action concrète".
Avec ma bénédiction pour de longs jours et de bonnes années, avec toutes les significations que cette expression peut recouvrir, pour vous et votre épouse,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Chabbat de la terre, pendant lequel il est interdit de travailler la terre. Il est alors plus difficile d’assurer sa subsistance.
(2) Où résidait alors le destinataire de cette lettre.
(3) Voir, à ce propos, les lettres n°1382 et 1462.
(4) Par rapport à la situation actuelle.
(5) Voir, à ce propos, le Séfer Hamaamarim 5701, page 54.
(6) D’insérer des mots dans la prière.
12 Mena’hem Av 5712,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
A mon avis, l’idée de vous installer en Erets Israël est bonne, mais ne vous empressez pas de le faire et il est exclu que cela se fasse en cette année 5712, celle de la Chemitta(1).
Il faut, avant tout, trouver un moyen de gagner votre vie en Terre Sainte, où, à ma connaissance, l’on ne peut avoir de subvention du Joint ou d’une autre organisation, à la différence de ce qui se passe en France(2).
De plus, votre présence en l’endroit où vous êtes peut être d’une grande utilité. En France, vous occupez une fonction au sein de la Yechiva Loubavitch. Je ne sais pas si le poste équivalent sera vacant, en Terre Sainte. Vous savez sans doute que de nombreux responsables communautaires se trouvant là-bas n’en font pas leur métier. Et, ceux qui sont en poste actuellement doivent faire face à des querelles, des manœuvres politiques, beaucoup plus qu’à l’extérieur d’Erets Israël(3).
La ‘Hassidout explique, de fait, que la controverse est plus fréquente, en Erets Israël, mais cette explication ne la rend pas plus facile à supporter, bien au contraire. Vous devez prendre en compte également ce changement(4). Que D.ieu vous inspire le discernement qui vous permettra de prendre la bonne décision, pour vous et votre épouse, matériellement et spirituellement à la fois.
Vous me demandez si vous pouvez faire une interruption dans votre prière en y intercalant des mots en Yiddish(5). En fait, que ces mots soient en Hébreu ou en Yiddish ne change rien. Le problème vient de l’interruption et non de la langue. Je n’ai pas reçu d’instruction précise, à ce sujet et l’on connaît les récits de ‘Hassidim des premières générations, qui ajoutaient des mots à leur prière. Néanmoins, je n’approuve pas une telle pratique.
L’explication est la suivante. Si cet ajout est utile à la ferveur de la prière et à ce qu’elle doit accomplir, peut-être est-il possible de permettre une telle manière de procéder. Mais, il est difficile de discerner et d’établir clairement s’il n’y a là qu’une expression de l’âme animale, qui peut aussi trouver son compte dans le développement et le renforcement de la prière, comme l’explique la ‘Hassidout, qui définit les "Philistins du domaine de la sainteté et ceux des forces du mal". Cette notion est définie par le Torah Or, le Torat ‘Haïm, au début de la Parchat Bechala’h, le Kountrass Hatefila, le Kountrass Ha Avoda, à sa conclusion, qui traite de la méditation.
Certes, ces mots peuvent aussi être l’expression de l’âme divine, mais la question subsiste et, dès lors, pourquoi être victime du doute?
La permission(6), d’après la partie révélée de la Torah figure dans les responsa Imreï Yocher, du Rav de Tarna, tome 2, chapitre 109, qui n’autorise cependant pas que l’on agisse d’emblée ainsi et dans le Nimoukeï Ora’h ‘Haïm, du même auteur que le Min’hat Eléazar, au chapitre 101, qui, pour sa part, dit que l’on peut d’emblée adopter cette pratique.
Je vous joins un recueil d’additifs aux notes sur la Meguilat E’ha, édité la semaine dernière. Que D.ieu accorde à chacun d’entre nous d’être le réceptacle qui convient pour l’enseignement de nos saints maîtres et de mettre en pratique sa finalité, car "grande est l’étude, qui conduit à l’action concrète".
Avec ma bénédiction pour de longs jours et de bonnes années, avec toutes les significations que cette expression peut recouvrir, pour vous et votre épouse,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Chabbat de la terre, pendant lequel il est interdit de travailler la terre. Il est alors plus difficile d’assurer sa subsistance.
(2) Où résidait alors le destinataire de cette lettre.
(3) Voir, à ce propos, les lettres n°1382 et 1462.
(4) Par rapport à la situation actuelle.
(5) Voir, à ce propos, le Séfer Hamaamarim 5701, page 54.
(6) D’insérer des mots dans la prière.