Lettre n° 1791
Par la grâce de D.ieu,
27 Mena’hem Av 5712,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Il est sans doute inutile de rappeler à quelqu’un comme vous ce qu’expliquent différents textes de ‘Hassidout et également les livres d’Ethique. Chaque révélation céleste doit avoir un réceptacle, susceptible de la dévoiler et prenant la forme d’un effort, de la part de l’homme. Il est donc absolument évident que l’on ne peut pas se permettre d’introduire un fait nouveau qui aille à l’encontre de ce que l’on désire obtenir, de l’objet pour lequel on prie.
Or, j’ai observé avec effroi, dans le bureau du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h que vous vous efforcez de contraindre votre âme divine à faire disparaître, ce qu’à D.ieu ne plaise, l’image de D.ieu que reflète votre visage en coupant et en occultant les treize points de votre barbe, qui correspondent aux treize Attributs de Miséricorde divine, lesquels sont les canaux par lesquels vous assurez votre propre subsistance, comme l’établissent le Zohar et plusieurs textes de ‘Hassidout.
Il est inutile d’en dire plus, d’autant que vous êtes issu d’une famille séfarade. Or, de tout temps, les Sefardim ont souligné l’importance d’étudier le Zohar, auquel ils n’ont jamais marqué aucune opposition, à la différence des Achkenazim, qui l’on fait en certains endroits et dans une époque appartenant désormais au passé.
Il m’est difficile et pénible de poursuivre, d’autant que ces quelques lignes suffiront sûrement. En cherchant à vous accorder des circonstances atténuantes, je me suis dis que votre idée était sans doute la suivante. Vous connaissez l’affirmation de nos Sages selon laquelle il est aussi difficile(1) d’assurer la subsistance de l’homme que de permettre la traversée de la Mer Rouge(2). Vous vous êtes donc dit que vous rendriez la tâche plus facile à D.ieu, Qui doit "perpétuer les œufs de la vermine(3) comme les cornes du Reem(4)", en adoptant l’apparence extérieure des non-Juifs. Vous avez pensé que, de cette façon, on vous accorderait peut-être plus facilement, un poste de rabbin, par exemple.
Néanmoins, celui qui est dépourvu de toute sagesse peut lui-même comprendre, qu’une telle conception heurte la foi la plus élémentaire. En mettant en pratique les Mitsvot de la Torah avec plus de légèreté, vous vous éloignez de la source, ce qu’à D.ieu ne plaise. Il est inconcevable que vous puissiez obtenir de cette façon une large bénédiction. Vous consulterez, à ce propos, les longues explications qui sont données sur le verset(5): "afin d’ajouter aux fautes commises par inadvertance celles que l’on fait intentionnellement".
Mon beau-père, le Rabbi a investi des forces en vous, qui êtes son disciple et son ‘Hassid. J’ai donc bon espoir que celles-ci vous permettront de vous libérer des conceptions erronées que je viens d’évoquer. Et, si quelqu’un d’autre tente de vous convaincre qu’il doit en être ainsi, vous lui expliquerez également qu’une telle attitude va à l’encontre non seulement de la logique divine, mais aussi de la logique des hommes. En effet, chaque Juif est convaincu que D.ieu est le seul Maître de ce monde matériel et grossier, que Lui seul décide quels moyens Il doit accorder à un homme et aux membres de sa famille. L’effort que l’on accomplit en Sa direction doit prendre en compte cette situation.
J’attends de vos bonnes nouvelles et je vous adresse ma bénédiction pour que vous connaissiez la réussite spirituelle et matérielle. Chez un Juif ou une Juive, ces deux dimensions sont indissociables.
Notre maître, le Tséma’h Tsédek, traite longuement de l’interdiction de se couper la barbe dans ses responsa Yoré Déa, au chapitre 93, dans son commentaire du traité Makot, au chapitre 3, dans ses Pisskeï Dinim Yoré Déa, à la page 181b et dans Dére’h Mitsvoté’ha, tome 2, page 221b.
Et, vous trouverez à la fin du Amoudeï Arazim, du Rav Margolis, paru à Jérusalem, un recueil de commentaires des derniers Sages sur cette question.
Notes
(1) Pour D.ieu, si l’on peut s’exprimer ainsi.
(2) De suspendre les lois de la nature pour que cette traversée puisse se faire à pieds secs.
(3) Les créatures les plus viles.
(4) Un animal dont les Sages décrivent la beauté. Bien plus, celle-ci était spécifiquement liée à ses cornes.
(5) Devarim 29, 18.
27 Mena’hem Av 5712,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Il est sans doute inutile de rappeler à quelqu’un comme vous ce qu’expliquent différents textes de ‘Hassidout et également les livres d’Ethique. Chaque révélation céleste doit avoir un réceptacle, susceptible de la dévoiler et prenant la forme d’un effort, de la part de l’homme. Il est donc absolument évident que l’on ne peut pas se permettre d’introduire un fait nouveau qui aille à l’encontre de ce que l’on désire obtenir, de l’objet pour lequel on prie.
Or, j’ai observé avec effroi, dans le bureau du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h que vous vous efforcez de contraindre votre âme divine à faire disparaître, ce qu’à D.ieu ne plaise, l’image de D.ieu que reflète votre visage en coupant et en occultant les treize points de votre barbe, qui correspondent aux treize Attributs de Miséricorde divine, lesquels sont les canaux par lesquels vous assurez votre propre subsistance, comme l’établissent le Zohar et plusieurs textes de ‘Hassidout.
Il est inutile d’en dire plus, d’autant que vous êtes issu d’une famille séfarade. Or, de tout temps, les Sefardim ont souligné l’importance d’étudier le Zohar, auquel ils n’ont jamais marqué aucune opposition, à la différence des Achkenazim, qui l’on fait en certains endroits et dans une époque appartenant désormais au passé.
Il m’est difficile et pénible de poursuivre, d’autant que ces quelques lignes suffiront sûrement. En cherchant à vous accorder des circonstances atténuantes, je me suis dis que votre idée était sans doute la suivante. Vous connaissez l’affirmation de nos Sages selon laquelle il est aussi difficile(1) d’assurer la subsistance de l’homme que de permettre la traversée de la Mer Rouge(2). Vous vous êtes donc dit que vous rendriez la tâche plus facile à D.ieu, Qui doit "perpétuer les œufs de la vermine(3) comme les cornes du Reem(4)", en adoptant l’apparence extérieure des non-Juifs. Vous avez pensé que, de cette façon, on vous accorderait peut-être plus facilement, un poste de rabbin, par exemple.
Néanmoins, celui qui est dépourvu de toute sagesse peut lui-même comprendre, qu’une telle conception heurte la foi la plus élémentaire. En mettant en pratique les Mitsvot de la Torah avec plus de légèreté, vous vous éloignez de la source, ce qu’à D.ieu ne plaise. Il est inconcevable que vous puissiez obtenir de cette façon une large bénédiction. Vous consulterez, à ce propos, les longues explications qui sont données sur le verset(5): "afin d’ajouter aux fautes commises par inadvertance celles que l’on fait intentionnellement".
Mon beau-père, le Rabbi a investi des forces en vous, qui êtes son disciple et son ‘Hassid. J’ai donc bon espoir que celles-ci vous permettront de vous libérer des conceptions erronées que je viens d’évoquer. Et, si quelqu’un d’autre tente de vous convaincre qu’il doit en être ainsi, vous lui expliquerez également qu’une telle attitude va à l’encontre non seulement de la logique divine, mais aussi de la logique des hommes. En effet, chaque Juif est convaincu que D.ieu est le seul Maître de ce monde matériel et grossier, que Lui seul décide quels moyens Il doit accorder à un homme et aux membres de sa famille. L’effort que l’on accomplit en Sa direction doit prendre en compte cette situation.
J’attends de vos bonnes nouvelles et je vous adresse ma bénédiction pour que vous connaissiez la réussite spirituelle et matérielle. Chez un Juif ou une Juive, ces deux dimensions sont indissociables.
Notre maître, le Tséma’h Tsédek, traite longuement de l’interdiction de se couper la barbe dans ses responsa Yoré Déa, au chapitre 93, dans son commentaire du traité Makot, au chapitre 3, dans ses Pisskeï Dinim Yoré Déa, à la page 181b et dans Dére’h Mitsvoté’ha, tome 2, page 221b.
Et, vous trouverez à la fin du Amoudeï Arazim, du Rav Margolis, paru à Jérusalem, un recueil de commentaires des derniers Sages sur cette question.
Notes
(1) Pour D.ieu, si l’on peut s’exprimer ainsi.
(2) De suspendre les lois de la nature pour que cette traversée puisse se faire à pieds secs.
(3) Les créatures les plus viles.
(4) Un animal dont les Sages décrivent la beauté. Bien plus, celle-ci était spécifiquement liée à ses cornes.
(5) Devarim 29, 18.