Lettre n° 1812
Par la grâce de D.ieu,
1er Elloul 5712,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu avec plaisir votre lettre du milieu du mois de Mena’hem Av, dans laquelle vous me dites que le médecin et vous-même observez une nette amélioration(1). L’apparition de sang était donc uniquement fortuite.
Mais, il est une erreur de penser qu’un événement fortuit est le pur produit du hasard. Le Baal Chem Tov explique que tout est effet de la divine Providence, que rien n’est laissé au hasard, dans la création. Néanmoins, cette Providence peut se manifester de deux façons. Elle peut être immédiatement perçue comme telle, y compris par l’intellect humain. Elle peut aussi ne pas lui apparaître de manière évidente, prendre la forme du "hasard".
C’est alors l’âme divine et son intellect, intervenant à travers celui de l’homme, qui permet de prendre conscience de la vérité. Car, il s’agit effectivement, là encore, de la Providence. Plus encore, celle-ci émane d’une source encore plus élevée(2).
Une parabole illustrera notre propos. On sait que la royauté terrestre est à l’image de la Royauté céleste. Or, un roi adopte lui-même deux types de comportements. Parfois, il donne une instruction de manière directe, alors que, d’autres fois, il ne souhaite pas, pour une quelconque raison, faire savoir qu’il est à l’origine de cet ordre.
Pour déterminer la volonté du roi, dans ce dernier cas, une plus grande sagesse est nécessaire(3). En effet, deux éléments contradictoires sont réunis, en pareil cas. La volonté du roi doit être accomplie et l’on ne doit pas savoir qu’elle émane de lui.
Il en est de même pour ce qui fait l’objet de notre propos. Il est dit que "l’Eternel fit que l’on éprouve de la crainte pour Lui". C’est, par exemple, la raison d’être du tonnerre(4). Lorsque le but recherché est atteint et que l’on a mis en éveil ce sentiment de crainte de D.ieu, l’événement, survenu par le fait du "hasard", disparaît, n’ayant plus de raison d’être.
Mais, la différence entre un roi humain et le Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il, est la suivante. Le premier, outre l’ordre qu’il a donné, peut ne pas avoir connaissance de quelques uns des événements qui surviennent. Que D.ieu nous garde d’en dire de même pour la Royauté céleste !
J’ai appris avec plaisir, par votre lettre, que les membres de votre famille vont bien. Je souhaite que vous puissiez continuer à me donner de bonnes nouvelles.
Vous m’interrogez sur le fait de conduire la prière(5). Il est clair qu’il vous faut prendre soin de votre santé. Néanmoins, vous devez vous assurer que celui qui le fera à votre place respecte la Torah et les Mitsvot, connaît le sens des mots qu’il prononce. En conséquence, il est sans doute préférable d’opter pour la voie médiane. Vous-même conduirez donc les principales prières de la journée et, pour ne pas trop vous fatiguer, vous confierez une partie des prières à quelqu’un d’autre, qui soit capable de le faire, à la condition, comme je l’ai dit, qu’il respecte la Torah et les Mitsvot.
J’ai pris connaissance avec plaisir, dans votre lettre, de l’influence que vous exercez sur les enfants, pour tout ce qui concerne la Torah et les Mitsvot. Il faudrait, néanmoins, que vous le fassiez à une plus large dimension. De plus, vous devez vous adresser aux enfants non seulement par l’âge physique, mais également par l’âge juif. Mon beau-père, le Rabbi, explique, en effet, qu’au sens du Judaïsme, on définit comme jours, mois et années ce qui a été accompli dans le domaine de la Torah et des Mitsvot. C’est ainsi qu’il faut interpréter l’expression "avancé dans les jours"(6). D’après cette définition, on peut avoir physiquement soixante dix ans et, malgré cela, être considéré comme un petit enfant.
Je vous souhaite d’être inscrit et scellé pour une bonne année, de donner de bonnes nouvelles, matériellement et spirituellement. Dans votre prochain courrier, vous n’oublierez pas de me décrire vos études de la ‘Hassidout, dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois. En notre époque du talon du Machia’h, cette étude est une nécessité absolue.
Je vous joins le compte rendu des propos que j’ai tenus devant les élèves de la Yechiva, qui sont délégués par le Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h(7). En réalité, ils s’adressent à chaque Juif, que D.ieu envoie dans ce monde pour illuminer son entourage par "la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière", par le luminaire de la Torah, qui en est la dimension profonde.
Avec ma bénédiction afin que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne année,
Notes
(1) De l’état de santé du destinataire de cette lettre.
(2) C’est la raison pour laquelle elle peut descendre plus bas.
(3) Puisqu’elle est occultée.
(4) Qui effraye l’homme pour lui inspirer la crainte de D.ieu.
(5) Vraisemblablement pendant Roch Hachana et Yom Kippour.
(6) Employée à propos de notre père Avraham.
(7) Pour visiter les communautés juives d’Amérique.
1er Elloul 5712,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu avec plaisir votre lettre du milieu du mois de Mena’hem Av, dans laquelle vous me dites que le médecin et vous-même observez une nette amélioration(1). L’apparition de sang était donc uniquement fortuite.
Mais, il est une erreur de penser qu’un événement fortuit est le pur produit du hasard. Le Baal Chem Tov explique que tout est effet de la divine Providence, que rien n’est laissé au hasard, dans la création. Néanmoins, cette Providence peut se manifester de deux façons. Elle peut être immédiatement perçue comme telle, y compris par l’intellect humain. Elle peut aussi ne pas lui apparaître de manière évidente, prendre la forme du "hasard".
C’est alors l’âme divine et son intellect, intervenant à travers celui de l’homme, qui permet de prendre conscience de la vérité. Car, il s’agit effectivement, là encore, de la Providence. Plus encore, celle-ci émane d’une source encore plus élevée(2).
Une parabole illustrera notre propos. On sait que la royauté terrestre est à l’image de la Royauté céleste. Or, un roi adopte lui-même deux types de comportements. Parfois, il donne une instruction de manière directe, alors que, d’autres fois, il ne souhaite pas, pour une quelconque raison, faire savoir qu’il est à l’origine de cet ordre.
Pour déterminer la volonté du roi, dans ce dernier cas, une plus grande sagesse est nécessaire(3). En effet, deux éléments contradictoires sont réunis, en pareil cas. La volonté du roi doit être accomplie et l’on ne doit pas savoir qu’elle émane de lui.
Il en est de même pour ce qui fait l’objet de notre propos. Il est dit que "l’Eternel fit que l’on éprouve de la crainte pour Lui". C’est, par exemple, la raison d’être du tonnerre(4). Lorsque le but recherché est atteint et que l’on a mis en éveil ce sentiment de crainte de D.ieu, l’événement, survenu par le fait du "hasard", disparaît, n’ayant plus de raison d’être.
Mais, la différence entre un roi humain et le Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il, est la suivante. Le premier, outre l’ordre qu’il a donné, peut ne pas avoir connaissance de quelques uns des événements qui surviennent. Que D.ieu nous garde d’en dire de même pour la Royauté céleste !
J’ai appris avec plaisir, par votre lettre, que les membres de votre famille vont bien. Je souhaite que vous puissiez continuer à me donner de bonnes nouvelles.
Vous m’interrogez sur le fait de conduire la prière(5). Il est clair qu’il vous faut prendre soin de votre santé. Néanmoins, vous devez vous assurer que celui qui le fera à votre place respecte la Torah et les Mitsvot, connaît le sens des mots qu’il prononce. En conséquence, il est sans doute préférable d’opter pour la voie médiane. Vous-même conduirez donc les principales prières de la journée et, pour ne pas trop vous fatiguer, vous confierez une partie des prières à quelqu’un d’autre, qui soit capable de le faire, à la condition, comme je l’ai dit, qu’il respecte la Torah et les Mitsvot.
J’ai pris connaissance avec plaisir, dans votre lettre, de l’influence que vous exercez sur les enfants, pour tout ce qui concerne la Torah et les Mitsvot. Il faudrait, néanmoins, que vous le fassiez à une plus large dimension. De plus, vous devez vous adresser aux enfants non seulement par l’âge physique, mais également par l’âge juif. Mon beau-père, le Rabbi, explique, en effet, qu’au sens du Judaïsme, on définit comme jours, mois et années ce qui a été accompli dans le domaine de la Torah et des Mitsvot. C’est ainsi qu’il faut interpréter l’expression "avancé dans les jours"(6). D’après cette définition, on peut avoir physiquement soixante dix ans et, malgré cela, être considéré comme un petit enfant.
Je vous souhaite d’être inscrit et scellé pour une bonne année, de donner de bonnes nouvelles, matériellement et spirituellement. Dans votre prochain courrier, vous n’oublierez pas de me décrire vos études de la ‘Hassidout, dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois. En notre époque du talon du Machia’h, cette étude est une nécessité absolue.
Je vous joins le compte rendu des propos que j’ai tenus devant les élèves de la Yechiva, qui sont délégués par le Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h(7). En réalité, ils s’adressent à chaque Juif, que D.ieu envoie dans ce monde pour illuminer son entourage par "la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière", par le luminaire de la Torah, qui en est la dimension profonde.
Avec ma bénédiction afin que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne année,
Notes
(1) De l’état de santé du destinataire de cette lettre.
(2) C’est la raison pour laquelle elle peut descendre plus bas.
(3) Puisqu’elle est occultée.
(4) Qui effraye l’homme pour lui inspirer la crainte de D.ieu.
(5) Vraisemblablement pendant Roch Hachana et Yom Kippour.
(6) Employée à propos de notre père Avraham.
(7) Pour visiter les communautés juives d’Amérique.