Lettre n° 1819

Par la grâce de D.ieu,
1er Elloul 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai enfin reçu, avec plaisir, ta lettre du jeudi de la Parchat Reéh, la première depuis que tu es parti. J’espère qu’il n’y a pas d’autre raison à cela, en dehors de celle que tu m’as expliquée.

J’ai été content d’apprendre que tu as pris la parole dans plusieurs synagogues. Si le temps te le permets, tu dois chercher à t’adresser spécifiquement aux jeunes, en particulier à ceux qui ne comprennent pas le Yiddish et auront ainsi la possibilité d’entendre des mots qui les encourageront à se rapprocher de la Torah et de la pratique juive. Tu le feras sûrement, dès que tu en auras la possibilité.

Il est possible de convaincre certains jeunes gens d’aller poursuivre leurs études à la Yechiva. Tu devrais étudier avec le Rav Alay la possibilité de concrétiser ce projet et la manière de le faire, y compris après ton départ, qui interviendra en un bon moment.

Tu me demandes si tu dois rester à Salisbury et à Bulaweya. Tout dépend du temps dont tu disposes. Il serait bon de rester une journée ou, tout au moins, quelques heures, dans ces endroits, d’y expliquer globalement ce qu’est le Judaïsme et la ‘Hassidout et de préciser quel est l’endroit dans lequel tu te rends par la suite. Tu diras qu’il te sera possible, en cet endroit, de mentionner les noms de ces personnes, près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi, chef de notre génération.

Car, il est un grand mérite d’être mentionné près du tombeau d’un Juste, en général et de celui du chef de la génération, en particulier. Or, celui-ci est accordé à quiconque le désire. Toutes ces personnes, y compris les femmes, peuvent donner leur nom et celui de leur mère.

Tu leur expliqueras également qu’il est nécessaire, pour susciter et intégrer ces bénédictions, de forger les réceptacles qui conviennent. Chacun le fera en fonction de sa propre situation. Tu verras quel point il conviendra de souligner à chacun, le fait de mettre les Tefilin ou de mieux accomplir une certaine Mitsva, d’étudier les Tehilim ou une Paracha de la Torah avec le commentaire de Rachi, de faire vérifier les Mezouzot. Il faut aussi évoquer avec les femmes ce qui les concerne plus spécifiquement.

Tu me demandes si tu dois t’arrêter dans les endroits que tu traverses. Ce serait une très bonne initiative, s’il n’en résultait pas de frais supplémentaires, en particulier là où ta connaissance de l’anglais peut t’être utile. Si tu passes par Londres, en Angleterre, tu dois savoir que se trouve là le Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre aux besoins communautaires, Rav Ben Tsion Chem Tov. Son adresse est le 89 Greenwich road, North 16 London. Que D.ieu fasse que ton voyage soit en tout point fructueux.

Tu me demandes si tu peux embrasser ta mère. Il est clair que cela est permis.

Je suis surpris que tu ne parles pas de tes frères et de tes sœurs. Tu as sûrement passé un long moment avec eux.

Avec ma bénédiction pour que tu fasses un long voyage, que tu sois en bonne santé et que tu sois inscrit et scellé pour une bonne année, de même que ta mère, tes frères et tes sœurs.