Lettre n° 1820

Par la grâce de D.ieu,
1er Elloul 5712,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav David(1),

Je vous salue et vous bénis,

A) J’ai reçu, en son temps, votre lettre du 11 Tamouz, avec la demande de bénédiction qui y était jointe et que j’ai lue près du tombeau de mon beau-père, le Rabbi. A n’en pas douter, il invoquera la miséricorde divine pour tous les points qui y sont mentionnés.

B) Je vous remercie pour ce que vous m’écrivez à propos du Beth Rivka et du jardin d’enfants, dans le Kfar(2). J’ai été satisfait de prendre connaissance des développements de l’an passé, malgré les difficultés qui se sont faites jour.

Sans doute, pour l’année scolaire prochaine, redoublerez-vous d’efforts en ce sens, conformément aux besoins du moment et au désir de notre maître, mon beau-père, le Rabbi.

C) J’ai écrit, il y a quelques temps, au comité du Kfar pour lui demander d’attribuer un large terrain au Beth Rivka et au jardin d’enfants. Vous ferez donc tout ce qui est possible pour que cela se fasse.

Vous me donnez les raisons pour lesquelles cela n’a pas été le cas jusqu’à maintenant. Même si celles-ci sont vraies et justifiées, elles ne concernent que l’attribution d’une récompense ou d’une punition. Il est dit, en effet, que celui qui se trouve dans une situation de force majeure n’est passible d’aucune peine. En revanche, ce qui devait être accompli ne l’a pas été. Bien plus, un avis affirme que l’on ne peut considérer une telle personne comme si elle s’était effectivement acquittée de sa tâche.

Tout cela est bien évident d’après les écrits de la ‘Hassidout, qui soulignent l’importance de l’action concrète. Celle-ci est primordiale, car la matière, même grossière, doit être affinée.

D) Concernant votre situation personnelle et l’état de santé de votre épouse, D.ieu fera que sa grossesse se passe bien et facilement, qu’elle ait un enfant sans difficulté.

Il serait bon, si vous ne l’avez pas encore fait, de faire vérifier les Mezouzot de votre maison. Votre épouse donnera de la Tsédaka avant d’allumer les bougies, à la veille du Chabbat et des fêtes. Vous-même y consacrerez, chaque jour de semaine, avant la prière du matin, un petit montant, qui ne dépassera pas vos moyens. Vous le ferez jusqu’à la naissance, qui interviendra en un moment bon et fructueux.

Bien évidemment, vous adopterez toutes ces pratiques sans en faire le vœu.

E) Je n’ai pas le moyen de vérifier le solde de la dette des éditions Kehot envers l’imprimeur qui a réalisé le Choul’han Arou’h et les Pisskeï Dinim(3). Vous étiez vous-même, à l’époque, au centre de cette affaire. Vous voudrez donc bien me préciser enfin le montant de ce solde et les coordonnées de la personne à laquelle nous sommes redevables de cette dette.

F) Je suis inquiet de la manière dont on agit. On ne prend aucune initiative et, en l’absence d’instructions claires provenant de New York, on ne fait pratiquement rien.

Différents textes et de nombreux livres expliquent que le but de l’étude est d’être capable d’agir, à son tour. On ne peut pas se contenter d’être uniquement les jambes(4), même si celles-ci permettent à tout le corps, y compris à la tête et au cerveau qui s’y trouve, de tenir debout.

J’ai bien reçu votre lettre dans laquelle vous me dites adhérer à la seconde catégorie(5). Puisse D.ieu faire que vous connaissiez, en la matière, la réussite matérielle et spirituelle.

Avec ma bénédiction pour que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne année, donniez de bonnes nouvelles de vous-même et des membres de votre famille,

M. Schneerson,

Notes

(1) Le Rav David Bravman, de Terre Sainte. Voir, à son propos, la lettre n°830.
(2) Kfar ‘Habad.
(3) Le Rav Bravman était, après la guerre, le responsable des publications en Europe, pour le compte des éditions Kehot. Voir, à ce propos, les lettres n°415, 830 et 1059.
(4) Textuellement, "on ne peut pas se contenter de Netsa’h, Hod et Yessod", c’est-à-dire des Sefirot les plus basses, recevant l’influence des Attributs de l’intellect, comparés à la tête et des Attributs les plus élevés du sentiment, comparés au cœur et au corps.
(5) Définie dans la lettre n°1766.