Lettre n° 1860

Par la grâce de D.ieu,
22 Elloul 5712,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu avec satisfaction votre lettre du dimanche de la Parchat Tavo. J’y ai lu avec plaisir que vous avez connu le Rabbi Rachab. J’espère qu’il n’y a pas uniquement là un simple souvenir, mais que cette conscience vous permet de vous élever au dessus de la grossièreté de ce monde matériel et de ce qu’il contient, un monde empli de forces du mal et d’impureté. En effet, nos Sages disent que l’acte, et non l’étude, est essentiel.

Vous me dites avoir du mal à accomplir ce qui est nécessaire. Vous avez incontestablement raison, mais, comme vous le savez, ce que D.ieu attend de nous est fonction des forces dont nous disposons. Nous devons commencer à assumer la mission qui nous est confiée ici-bas. Si on le fait sans intérêt personnel et de tout son cœur, D.ieu accorde une réussite surnaturelle.

C’est ainsi qu’il faut comprendre le récit que nos Sages rapportent, au début du Midrach Kohélet Rabba. Rabbi ‘Hanina ben Dossa vit que les hommes de sa ville offraient des sacrifices à D.ieu, ce qu’il ne pouvait faire lui-même, car il était très pauvre. Il trouva, dans une maison en ruine, une pierre qu’il rendit lisse et régulière. Il souhaita la conduire à Jérusalem, mais il ne pouvait payer des ouvriers pour le faire. D.ieu lui envoya donc des anges, ayant apparence humaine qui acceptèrent de la transporter pour un prix dérisoire, mais lui fixèrent une condition: "Tu placeras ta main et ton doigt sous cette pierre, avec nous".

Ce récit peut surprendre. Pourquoi les anges, qui s’étaient engagés à transporter cette pierre, lui demandèrent-ils d’y placer son doigt? La réponse est celle qui a été donnée auparavant. Il faut offrir à D.ieu un effort qui peut être comme la pointe d’une aiguille, c’est-à-dire s’engager dans une action, même si la logique élémentaire établit que l’on ne pourra pas la conduire à son terme. Celui qui agira ainsi, avec sincérité et intégrité, connaîtra la réussite.

Vous consulterez, à ce propos, les ‘Hidoucheï Harachach. Il peut en être ainsi pour chacun d’entre nous, en tout endroit et à toute époque.

Vous connaissez sans doute les trois études qui concernent chacun et qui ont été instaurées par mon beau-père, le Rabbi. Elles portent sur le ‘Houmach, les Tehilim et le Tanya. Vous vous renforcerez en les gardant, car elles insufflent une vitalité accrue et une force émanant du D.ieu de vie aux enfants d’Israël qui s’attachent à lui et sont "tous vivants aujourd’hui".

A l’occasion de la nouvelle année, qui approche, de manière positive et bénie, pour nous et pour tout Israël, je vous adresse ma bénédiction, de même qu’à tous les membres de votre famille, afin que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement.

Avec ma bénédiction,