Lettre n° 1916

Par la grâce de D.ieu,
25 Mar’hechvan 5713,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

A) J’ai été heureux d’apprendre, par le grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, Rav C. Z. Hecht(1), le sauvetage de votre fille. J’espère qu’à partir de maintenant vous concevrez d’elle, en toute quiétude, une satisfaction juive, la véritable satisfaction qu’un Juif peut avoir de ses enfants.

Il en a toujours été ainsi, mais combien plus est-ce le cas, en cette période troublée, aux multiples péripéties. En pareil cas, on ne peut répondre de ses enfants qu’en les liant au Créateur du monde, Qui en est le Maître et dirige tout ce qui s’y passe.

Comment s’attacher à D.ieu? En emplissant sa vie de Torah et de Mitsvot. Que D.ieu fasse qu’il en soit ainsi pour vous, dans la joie et la largesse.

B) J’ai été satisfait que vous reconnaissiez l’intervention de la divine Providence, en ce qui est arrivé à votre fille. Vous devez en tirer une conscience accrue du fait que D.ieu vous protège, de même que tous les membres de votre famille.

Lorsque l’on comprend, une première fois, la leçon que D.ieu délivre de manière allusive, on peut ensuite la conserver pendant longtemps et même indéfiniment, de sorte qu’il devienne inutile de le rappeler de la même manière(2), puisque l’on en a conservé le souvenir.

C) De tout ce qu’un Juif voit, il peut également tirer un enseignement pour son existence personnelle. Mon beau-père, le Rabbi, l’expliqua maintes fois, citant le saint Baal Chem Tov.

De plus, votre activité professionnelle permet également de tirer ce même enseignement.

D) Le grand Rav Hecht m’écrit que vous faites commerce d’automobiles.

Une voiture est un véhicule, conçu pour se déplacer d’un endroit vers un autre. Pour qu’elle roule, il faut lui donner une impulsion de départ, qui conditionnera la manière dont elle fonctionne par la suite. En revanche, il n’est pas bon que cette impulsion lui soit donnée trop souvent, ou même à chaque déplacement du véhicule.

Or, il en est de même pour un homme, en particulier pour un Juif. Sa finalité est de servir D.ieu. Il doit le faire par toutes les forces que le Saint béni soit-Il a insufflées en son âme divine et en son âme animale.

Dans un premier temps, ou même de temps à autre, cet homme doit donc recevoir une impulsion qui enclenche un processus nouveau. En revanche, il n’est pas bon de le faire trop souvent. Pour cela, on doit s’en tenir à la première impulsion, à la première allusion que l’on a reçue et servir D.ieu avec toutes les forces qu’Il accorde.

E) Chaque matin, vous lisez sans doute des Psaumes, après la prière. Il serait bon que vous donniez également quelques pièces à la Tsédaka, les lundis et jeudis. Que D.ieu vous accorde la réussite.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Voir les deux lettres précédentes.
(2) Par un événement malheureux.