Lettre n° 1946

Par la grâce de D.ieu,
20 Kislev 5713,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 16 Kislev et à la demande de bénédiction qu’elle contenait et dont je donnerais lecture, lorsque je me trouverai près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera.

Vous dites, dans votre lettre, que vous n’avez pas obtenu de réponse à différents points vous concernant et vous vous en plaignez. J’ai déjà écrit, à ce sujet , à l’un de vos amis(1) et il serait bon que celui-ci vous transmette au moins le contenu de ma lettre.

J’y expliquais que l’avancement, dans le domaine de la sainteté, est progressif, qu’il suppose l’effort. Vous ne pouvez donc pas attendre de D.ieu qu’Il accomplisse un miracle pour vous et qu’Il vous transforme en un instant, d’une extrême à l’autre, sans effort de votre part.

Par ailleurs, notre sainte Torah donne également l’assurance que l’effort est fructueux. Bien plus, D.ieu vous a donné le mérite d’étudier “ les Paroles du D.ieu Vivant ”, c’est-à-dire l’enseignement de la ‘Hassidout(2). Vous n’apportez sûrement pas à cette étude toute l’ardeur nécessaire, mais, en tout état de cause, un peu de lumière suffit pour repousser beaucoup d’obscurité. Il est donc inutile de s’insurger et il faut préserver votre santé physique. Le Rambam précise que c’est là un des moyens de servir D.ieu.

Vous vous approcherez donc, peu à peu, du service de D.ieu, sans vous affecter si l’effort semble n’être que passager. En effet, il y a une solution simple à une telle situation. Il faut mettre toute son ardeur à étudier plus particulièrement la ‘Hassidout, qui met en éveil l’amour et la crainte de D.ieu.

Bien évidemment, tout cela ne doit pas remettre en cause l’organisation de la Yechiva dans laquelle vous vous trouvez(3). Vous accomplirez tout cela après avoir pris le conseil de ceux qui la dirigent.

Avec ma bénédiction pour que vous étudiez la Torah en vous pénétrant de crainte de D.ieu,

Notes

(1) Voir la lettre n°1941.
(2) Cette lettre est adressée à un élève de la Yechiva.
(3) Le Rabbi emploie ici le pluriel, incluant donc également les autres élèves de cette Yechiva.