Lettre n° 1949

Par la grâce de D.ieu,
22 Kislev 5713,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Efraïm Eliézer Hacohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais suite à mon précédent courrier(2) et à ce que je vous ai dit oralement, à propos du récit concernant Rabbi Israël de Kognits, qui rapporte de quelle manière celui-ci s’interrogea sur l’ange préposé à la gestation, dont il est question dans un ouvrage ancien de Kabbala.

Or, on peut véritablement s’interroger sur une telle formulation. En effet, le traité talmudique Nidda 16b et le Zohar, tome 1, page 91b établissent clairement que cet ange s’appelle Laïla(3). Cette affirmation est basée sur le verset qui est cité dans le récit, “ et Laïla dit ce que l’homme avait indiqué ”.

Il me semble maintenant que cette formulation, outre le fait qu’elle est courante dans le Talmud, exprime également un nom propice à la gestation ou lié à elle. En effet, Ta’ha est le huitième des noms bien connus qui apparaissent dans les trois versets (Bechala’h 14, 19-21) :

“ L’ange de D.ieu qui avançait devant le camp d’Israël alla se placer derrière eux. La colonne de nuée cessa de les devancer et se fixa en arrière. Il s’interposa entre les camps de l’Egypte et d’Israël. Les nuages et les ténèbres régnaient, cette nuit-là, empêchant toute visibilité. Toute la nuit, ils ne purent s’approcher les uns des autres. Moché étendit la main au dessus de la mer. Toute la nuit, D.ieu repoussa la mer par un fort vent d’est, la mettant à sec. Les eaux furent divisées ”.

On retrouve cette même allusion dans plusieurs autres versets et dans les livres de la Kabbala. Ces noms sont compilés par le Kehilat Yaakov, à l’article Kehat et Ta’ha. Certes, cette formulation n’explique pas encore la réponse du fils de l’auteur du Ketsot Ha’hochen, qui établit un lien avec le verset : “ et Laïla dit ce que l’homme avait indiqué ”. Elle permet, néanmoins, de comprendre ce qu’a voulu dire le Maguid de Kognits, quand il affirmait que le nom Ta’ha est formé des dernières lettres du verset : “ Tu es enceinte et tu enfanteras ”.

Le Reguel Yechara dit aussi que le nom Ta’ha permet aux femmes stériles de concevoir et d’être enceintes. C’est également à cela que fait allusion le verset : “ Tu es enceinte et tu enfanteras ”.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Le Rav E. E. Yalles, de Philadelphie. Voir, à son propos, la lettre n°1893.
(2) La lettre n°1940.
(3) Voir, à ce propos, les lettres n°2040 et 2118.