Lettre n° 2006

Par la grâce de D.ieu,
13 Chevat 5713,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Concernant le contenu de votre lettre, je vous ai dit, lors de notre discussion, quand vous vous trouviez ici, qu’il est, de façon générale, très négatif, qu’un élève d’une Yechiva, quelle qu’elle soit, n’admette pas l’autorité de sa direction. Il est absolument indispensable de se conformer à l’organisation de la Yechiva. Quand ce n’est pas le cas, il en résulte un tort considérable pour l’élève lui-même comme pour toute sa classe.

On raconte que lorsque mon beau-père, le Rabbi, était directeur exécutif de la Yechiva Loubavitch, son père, le Rabbi Rachab, n’intervenait pas du tout dans ses fonctions et il lui déléguait tous les pouvoirs. Exceptionnellement, une fois, il en fut autrement, mais, aussitôt, le Rabbi Rachab transmit son instruction par mon beau-père, le Rabbi.

Il est bien évident que je ne compare pas la direction de votre Yechiva à mon beau-père, le Rabbi, tout comme je ne vous compare pas vous-même au Rabbi Rachab. Néanmoins, le traité Yebamot 105b permet un tel raisonnement.

Il y a bien là un enseignement pour chacun d’entre nous. Lorsqu’un fils ou un proche devient l’élève d’une Yechiva, il est absolument indispensable qu’il fasse abstraction de sa propre volonté. Il faut faire usage de toute son autorité pour que ce fils accepte intégralement les instructions de la Yechiva.

Certaines de ces instructions peuvent sembler déplacées au père ou au proche. Néanmoins,
1. Il n’est pas facile de déterminer si c’est la direction de la Yechiva ou le père qui a raison.
2. Même si le père à raison, la Yechiva bénéficie de l’aide de son fondateur et de celui qui en a nommé les responsables. Ceux qui la dirigent ont donc la force de connaître la réussite, même lorsqu’ils se trompent.

Ceci peut être comparé à la phrase “ Ce qui arrive est également pour le bien ”, dont le contenu dépasse même l’affirmation selon laquelle “ tout ce que D.ieu fait est pour le bien ”.

De plus, voici la démarche qu’il convient d’adopter. Vous devez présenter vos arguments à la direction de la Yechiva et lui demander de les examiner. Si, après une réflexion attentive, celle-ci maintient sa position, vous devez vous en remettre à D.ieu, Qui permettra que ce qui émane de la Yechiva Loubavitch ait une issue positive.

De cette façon, vous aurez la certitude que votre fils connaîtra la réussite dans ses études de la partie révélée de la Torah et de la ‘Hassidout. J’espère que vous vous engagerez à adopter cette démarche, au moins pendant quelques mois, que vous vous abstiendrez totalement d’intervenir, bien au contraire que vous aiderez votre fils à obéir et à s’en remettre pleinement à l’organisation de la Yechiva.

Avec ma bénédiction pour une bonne santé et pour tout le bien, matériel et spirituel, de même que dans l’attente de vos bonnes nouvelles,