Lettre n° 2056
Par la grâce de D.ieu,
24 Adar 5713,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je viens de recevoir votre lettre de l’issue du Chabbat Parchat Tissa. En son temps, j’ai également reçu votre précédent courrier et j’y ai lu avec effroi ce que vous écrivez sur votre propre compte.
J’ai déjà rapporté plusieurs fois ce que m’a dit mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera(1). Il m’a raconté qu’il a, une fois, accordé une entrevue à un homme, désireux de savoir comment il pouvait réparer certaines fautes. Cet homme lui décrivit sa situation morale dans des termes effrayants et mon beau-père, le Rabbi, lui répondit en lui soulignant à quel point il était grave de médire, aussi bien sur son prochain que sur son propre compte. Vous comprendrez ce que je veux dire.
A mon humble avis, on peut le comprendre plus précisément en fonction de la différence, établie par différents textes, entre la médisance et la calomnie. Cette dernière est un mensonge, alors que la première peut également être la vérité. Vous consulterez(2), à ce propos, le commentaire de la Michna par le Rambam, au début du premier chapitre du traité Avot et dans les lois des opinions, chapitre 7, paragraphe 2.
Cette interdiction est particulièrement grave d’après les explications de la ‘Hassidout, soulignant qu’en mettant en évidence un défaut chez son ami ou même en sa propre personne, il arrive très souvent qu’on le fasse passer du monde de la pensée à celui de la parole(3). Bien évident, tant qu’il reste dans la pensée, il n’est pas suivi d’effet. Mais, il n’en est plus de même quand il s’exprime par la parole. Il peut alors causer du tort. Nos Sages soulignent que “ la médisance tue trois personnes(4) ”. Combien plus en est-il ainsi pour ce qui vous concerne, puisque vous l’avez même écrit(5) et vous êtes ainsi passé à l’acte.
Que D.ieu vous aide à prendre la décision de renforcer votre action positive, c’est-à-dire d’illuminer votre âme et la part du monde qui vous est confiée en redoublant d’ardeur pour la Torah et les Mitsvot, de même que pour le luminaire de la Torah, c’est-à-dire l’enseignement de la ‘Hassidout. Car, si un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité, combien plus est-ce le cas pour beaucoup de lumière.
Vous savez que, de manière naturelle, celui qui occupe des fonctions de Cho’het appartient au domaine de la sévérité, comme le soulignent nos Sages, au traité Chabbat 156a. Peut-être est-ce la raison de ce que vous écrivez sur votre propre compte. Néanmoins, le but du service de D.ieu est de transformer ses sentiments naturels. Si vous faites un effort en ce sens, vous connaîtrez la réussite.
L’argent de Pourim que vous m’avez adressé, pour vous-même et pour les membres de votre famille, a été transmis à son destinataire. Il est dit que l’on confère un mérite à quelqu’un, même en son absence. Néanmoins, pour que cette pratique ait une valeur éducative, puisque, selon le traité Kiddouchin 30a, l’éducation se poursuit jusqu’à l’âge de vingt quatre ans, il serait bon que votre fils donne quelques pièces pour cette collecte, en plus de ce que vous avez donné en son nom.
Je vous joins le fascicule qui vient de paraître. Sans doute mettrez-vous son contenu à la disposition du plus grand nombre.
Avec ma bénédiction pour une fête des Matsot cachère et joyeuse,
Notes
(1) Voir, à ce propos, la lettre n°1593.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ Remarque ultérieure : Le Sdeï ‘Hémed, principes, chapitre 30, paragraphe 63, en cite plusieurs preuves ”.
(3) On lui donne une expression effective.
(4) Celui qui la dit, celui qui l’écoute et celui dont il est question.
(5) Sous la forme d’une lettre.
24 Adar 5713,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je viens de recevoir votre lettre de l’issue du Chabbat Parchat Tissa. En son temps, j’ai également reçu votre précédent courrier et j’y ai lu avec effroi ce que vous écrivez sur votre propre compte.
J’ai déjà rapporté plusieurs fois ce que m’a dit mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera(1). Il m’a raconté qu’il a, une fois, accordé une entrevue à un homme, désireux de savoir comment il pouvait réparer certaines fautes. Cet homme lui décrivit sa situation morale dans des termes effrayants et mon beau-père, le Rabbi, lui répondit en lui soulignant à quel point il était grave de médire, aussi bien sur son prochain que sur son propre compte. Vous comprendrez ce que je veux dire.
A mon humble avis, on peut le comprendre plus précisément en fonction de la différence, établie par différents textes, entre la médisance et la calomnie. Cette dernière est un mensonge, alors que la première peut également être la vérité. Vous consulterez(2), à ce propos, le commentaire de la Michna par le Rambam, au début du premier chapitre du traité Avot et dans les lois des opinions, chapitre 7, paragraphe 2.
Cette interdiction est particulièrement grave d’après les explications de la ‘Hassidout, soulignant qu’en mettant en évidence un défaut chez son ami ou même en sa propre personne, il arrive très souvent qu’on le fasse passer du monde de la pensée à celui de la parole(3). Bien évident, tant qu’il reste dans la pensée, il n’est pas suivi d’effet. Mais, il n’en est plus de même quand il s’exprime par la parole. Il peut alors causer du tort. Nos Sages soulignent que “ la médisance tue trois personnes(4) ”. Combien plus en est-il ainsi pour ce qui vous concerne, puisque vous l’avez même écrit(5) et vous êtes ainsi passé à l’acte.
Que D.ieu vous aide à prendre la décision de renforcer votre action positive, c’est-à-dire d’illuminer votre âme et la part du monde qui vous est confiée en redoublant d’ardeur pour la Torah et les Mitsvot, de même que pour le luminaire de la Torah, c’est-à-dire l’enseignement de la ‘Hassidout. Car, si un peu de lumière repousse beaucoup d’obscurité, combien plus est-ce le cas pour beaucoup de lumière.
Vous savez que, de manière naturelle, celui qui occupe des fonctions de Cho’het appartient au domaine de la sévérité, comme le soulignent nos Sages, au traité Chabbat 156a. Peut-être est-ce la raison de ce que vous écrivez sur votre propre compte. Néanmoins, le but du service de D.ieu est de transformer ses sentiments naturels. Si vous faites un effort en ce sens, vous connaîtrez la réussite.
L’argent de Pourim que vous m’avez adressé, pour vous-même et pour les membres de votre famille, a été transmis à son destinataire. Il est dit que l’on confère un mérite à quelqu’un, même en son absence. Néanmoins, pour que cette pratique ait une valeur éducative, puisque, selon le traité Kiddouchin 30a, l’éducation se poursuit jusqu’à l’âge de vingt quatre ans, il serait bon que votre fils donne quelques pièces pour cette collecte, en plus de ce que vous avez donné en son nom.
Je vous joins le fascicule qui vient de paraître. Sans doute mettrez-vous son contenu à la disposition du plus grand nombre.
Avec ma bénédiction pour une fête des Matsot cachère et joyeuse,
Notes
(1) Voir, à ce propos, la lettre n°1593.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ Remarque ultérieure : Le Sdeï ‘Hémed, principes, chapitre 30, paragraphe 63, en cite plusieurs preuves ”.
(3) On lui donne une expression effective.
(4) Celui qui la dit, celui qui l’écoute et celui dont il est question.
(5) Sous la forme d’une lettre.