Lettre n° 2099
Par la grâce de D.ieu,
8 Iyar 5713,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
A) J’ai bien reçu vos lettres du 2 et du 5 Iyar, avec ce qui y était joint.
B) Vous évoquez le déficit de cette année, qui dépasse quatre mille dollars. Il n’y a nullement lieu de s’en affecter. Peut-être serait-il bon de lancer une collecte spécifique pour la disparition de cette dette, de sorte qu’elle ne remette pas en cause l’appel annuel et les rentrées ordinaires ou, en tout état de cause, ne la gêne que très peu. Même dans ce dernier cas, elle sera justifiée.
J’ai, dernièrement, écrit à plusieurs de nos institutions(1) pour expliquer que les dépenses et les rentrées d’un établissement appartenant à mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, ne sont pas ce que l’on pense. Il ne faut pas diminuer le nombre des élèves parce que les moyens financiers ne permettent pas d’en avoir plus.
La solution est donc la suivante. Il faut multiplier les canaux véhiculant la bénédiction. En effet, ce qui se révèle physiquement prend d’abord existence de manière morale. Or, les canaux véhiculant la bénédiction morale sont bien les élèves et les études sacrées qu’on leur enseigne.
Il faut donc, dans un premier temps, multiplier la bénédiction à la source en développant le niveau des études et les élèves, quantitativement et qualitativement. Puis, vous révélerez tout cela ici-bas, de manière concrète. Ce qui en découlera est bien évident.
C) Vous me parlez du temps(2) que les enseignants de l’école consacrent à leurs activités commerciales. Ceci ne répond pas à la question posée, qui ne portait pas sur le fait que ceux-ci se trouvent dans la rue pendant qu’ils devraient enseigner à la Yechiva, mais bien sur la manière dont ces activités les absorbent également lorsqu’ils sont présents à la Yechiva.
C’est la raison pour laquelle, selon le programme qu’ils ont établi, les gardes robes et tout ce qui est nécessaire pour leur commerce sont prêts dès la fin du temps de l’étude, de sorte que, en un clin d’œil, les livres se ferment, la marchandise est disposée et, un instant plus tard, ceux qui appartiennent à la maison de l’étude se transforment en personnes dont l’activité s’effectue dans la rue et ils partent en courant là où ils pensent trouver leur subsistance et celle des membres de leur famille.
En pareil cas, il est inconcevable qu’ils ne se préparent pas, mentalement et même verbalement, pendant le temps de l’étude, à l’activité commerciale qu’ils vont avoir dès la fin du cours.
D) La disproportion entre le temps consacré aux études profanes et à l’éducation physique, d’une part, aux études sacrées, d’autre part, est affolante. S’agit-il de “ conquérir la reine en ma présence ”(3) ?
Que D.ieu vienne en aide à chacun d’entre nous afin de ne pas échanger l’élément le plus fondamental contre le plus accessoire. Un tel échange est, de fait, impensable. Bien plus, il nuit également à ce qui est accessoire. C’est une évidence.
Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée,
N. B. : Je vous joins le fascicule qui a été édité à l’occasion de Lag Baomer, qui approche(4). Sans doute le mettrez-vous à la disposition du plus grand nombre.
Pour faire suite au contenu de ma lettre, ce fascicule explique la grande importance de concentrer son attention sur ce que l’on réalise. C’est uniquement à cette condition que l’on peut connaître la réussite. Vous consulterez donc ce texte.
Vous connaissez le récit que mon beau-père, le Rabbi, rapporta, au nom du ‘Hassid, Rav Binyamin Kletsker. Celui-ci établissant la balance comptable d’une activité commerciale, inscrivit, en guise de total, “ Il n’est rien d’autre que Lui ”. On lui demanda comment il pouvait, lorsqu’il effectuait son travail, avoir une pensée de ‘Hassidout.
Il répondit qu’il devait nécessairement en être ainsi. Car, si l’on peut, alors que l’on se tient devant D.ieu(5), avoir des pensées étrangères(6), liées à son travail, combien plus, pendant ce travail, doit-on avoir des pensées pures et saintes.
Il serait bon de rapporter ce récit à tous les ‘Hassidim qui possèdent un commerce, en particulier à ceux qui, selon la volonté de mon beau-père, le Rabbi, auraient dû se consacrer à l’étude, mais ont, dernièrement, modifié leur attitude et sont devenus des commerçants. Il est, bien sûr, inutile, d’en dire plus.
Notes
(1) Voir les lettres n°905 et 1195.
(2) Vraisemblablement peu important.
(3) Paraphrase de la remarque d’A’hachvéroch, relative à la reine Esther, que la Meguila rapporte et qui marqua la fin de Haman. En l’occurrence, s’agit-il de faire venir des enfants à la Yechiva dans le but de leur imposer tant d’études profanes ?
(4) Il s’agit du fascicule n°108, qui se trouve dans le Séfer Hamaamarim 5701, du précédent Rabbi, à la page 115.
(5) Pendant la prière.
(6) A cette prière.
8 Iyar 5713,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
A) J’ai bien reçu vos lettres du 2 et du 5 Iyar, avec ce qui y était joint.
B) Vous évoquez le déficit de cette année, qui dépasse quatre mille dollars. Il n’y a nullement lieu de s’en affecter. Peut-être serait-il bon de lancer une collecte spécifique pour la disparition de cette dette, de sorte qu’elle ne remette pas en cause l’appel annuel et les rentrées ordinaires ou, en tout état de cause, ne la gêne que très peu. Même dans ce dernier cas, elle sera justifiée.
J’ai, dernièrement, écrit à plusieurs de nos institutions(1) pour expliquer que les dépenses et les rentrées d’un établissement appartenant à mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, ne sont pas ce que l’on pense. Il ne faut pas diminuer le nombre des élèves parce que les moyens financiers ne permettent pas d’en avoir plus.
La solution est donc la suivante. Il faut multiplier les canaux véhiculant la bénédiction. En effet, ce qui se révèle physiquement prend d’abord existence de manière morale. Or, les canaux véhiculant la bénédiction morale sont bien les élèves et les études sacrées qu’on leur enseigne.
Il faut donc, dans un premier temps, multiplier la bénédiction à la source en développant le niveau des études et les élèves, quantitativement et qualitativement. Puis, vous révélerez tout cela ici-bas, de manière concrète. Ce qui en découlera est bien évident.
C) Vous me parlez du temps(2) que les enseignants de l’école consacrent à leurs activités commerciales. Ceci ne répond pas à la question posée, qui ne portait pas sur le fait que ceux-ci se trouvent dans la rue pendant qu’ils devraient enseigner à la Yechiva, mais bien sur la manière dont ces activités les absorbent également lorsqu’ils sont présents à la Yechiva.
C’est la raison pour laquelle, selon le programme qu’ils ont établi, les gardes robes et tout ce qui est nécessaire pour leur commerce sont prêts dès la fin du temps de l’étude, de sorte que, en un clin d’œil, les livres se ferment, la marchandise est disposée et, un instant plus tard, ceux qui appartiennent à la maison de l’étude se transforment en personnes dont l’activité s’effectue dans la rue et ils partent en courant là où ils pensent trouver leur subsistance et celle des membres de leur famille.
En pareil cas, il est inconcevable qu’ils ne se préparent pas, mentalement et même verbalement, pendant le temps de l’étude, à l’activité commerciale qu’ils vont avoir dès la fin du cours.
D) La disproportion entre le temps consacré aux études profanes et à l’éducation physique, d’une part, aux études sacrées, d’autre part, est affolante. S’agit-il de “ conquérir la reine en ma présence ”(3) ?
Que D.ieu vienne en aide à chacun d’entre nous afin de ne pas échanger l’élément le plus fondamental contre le plus accessoire. Un tel échange est, de fait, impensable. Bien plus, il nuit également à ce qui est accessoire. C’est une évidence.
Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée,
N. B. : Je vous joins le fascicule qui a été édité à l’occasion de Lag Baomer, qui approche(4). Sans doute le mettrez-vous à la disposition du plus grand nombre.
Pour faire suite au contenu de ma lettre, ce fascicule explique la grande importance de concentrer son attention sur ce que l’on réalise. C’est uniquement à cette condition que l’on peut connaître la réussite. Vous consulterez donc ce texte.
Vous connaissez le récit que mon beau-père, le Rabbi, rapporta, au nom du ‘Hassid, Rav Binyamin Kletsker. Celui-ci établissant la balance comptable d’une activité commerciale, inscrivit, en guise de total, “ Il n’est rien d’autre que Lui ”. On lui demanda comment il pouvait, lorsqu’il effectuait son travail, avoir une pensée de ‘Hassidout.
Il répondit qu’il devait nécessairement en être ainsi. Car, si l’on peut, alors que l’on se tient devant D.ieu(5), avoir des pensées étrangères(6), liées à son travail, combien plus, pendant ce travail, doit-on avoir des pensées pures et saintes.
Il serait bon de rapporter ce récit à tous les ‘Hassidim qui possèdent un commerce, en particulier à ceux qui, selon la volonté de mon beau-père, le Rabbi, auraient dû se consacrer à l’étude, mais ont, dernièrement, modifié leur attitude et sont devenus des commerçants. Il est, bien sûr, inutile, d’en dire plus.
Notes
(1) Voir les lettres n°905 et 1195.
(2) Vraisemblablement peu important.
(3) Paraphrase de la remarque d’A’hachvéroch, relative à la reine Esther, que la Meguila rapporte et qui marqua la fin de Haman. En l’occurrence, s’agit-il de faire venir des enfants à la Yechiva dans le but de leur imposer tant d’études profanes ?
(4) Il s’agit du fascicule n°108, qui se trouve dans le Séfer Hamaamarim 5701, du précédent Rabbi, à la page 115.
(5) Pendant la prière.
(6) A cette prière.