Lettre n° 2106

2106

Par la grâce de D.ieu,
13 Iyar 5713,
Brooklyn,

Aux dirigeants des jeunes de l’association ‘Habad
en notre Terre Sainte,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

Vous avez sûrement reçu la lettre que je vous ai adressée et je suis un peu surpris que vous ne me l’ayez pas encore confirmé, pour l’heure.

J’ai bien reçu vos lettres des 9 et 23 Nissan, quoiqu’avec un peu de retard. Ce jour, j’ai également reçu votre télégramme, auquel j’ai fait la réponse suivante :
“ Il est bon d’éditer(1) la note figurant dans le fascicule n°30(2) et l’introduction du fascicule n°78(3). Avec ma bénédiction. Ma signature ”.
Bien évidemment, il faudra supprimer, dans l’introduction, tout ce qui concerne spécifiquement ce fascicule.

J’ai pris connaissance avec plaisir de l’exposé, bien que bref, de vos activités du mois de Nissan et de la fête de Pessa’h. Sans doute votre action de Lag Baomer recevra-t-elle la diffusion qui convient, comme ce fut le cas l’an dernier. Néanmoins, comme vous le savez, nos Sages prônent l’ajout, en tout ce qui concerne le domaine de la sainteté.

Je vous joins des bons d’expédition en port payé, qui sont ma contribution à la publication du Bitaon(4).

Vous me demandez quelle est la finalité essentielle de l’association ‘Habad et des jeunes de l’association ‘Habad. Je suis surpris que vous vous posiez une telle question. Vous savez que les ‘Hassidim doivent diffuser l’enseignement de la ‘Hassidout, ses pratiques et ses usages. Telle est leur mission primordiale. Néanmoins, la situation particulière de la présente époque, surtout en un lieu exceptionnel, impose que l’on renforce également la pratique juive, en général, l’instauration de cours publics de la partie révélée de la Torah. Car, “ là où il n’y a pas d’hommes…(5) ”.

Comment déterminer la frontière entre les endroits où il convient d’agir de la première façon et ceux où l’on doit opter pour la seconde méthode ? Il est bien clair que ceci doit être décidé sur place. Là encore, nos maîtres nous ont donné un enseignement, en la matière, puisqu’ils firent don de leur propre personne pour renforcer la Torah et la pratique juive, de façon générale. Pour autant, il est évident qu’en tant que maîtres de ‘Habad, ils diffusèrent effectivement l’enseignement de la ‘Hassidout, ses coutumes et ses pratiques.

Si l’on sait de quelle manière s’y prendre, l’action selon la première méthode peut renforcer celle qui relève de la seconde.

Vous me dites qu’il est difficile de confier des actions à réaliser aux jeunes gens, devant se consacrer à leur famille. C’est à ce propos que nos Sages disent : “ Le service que le pauvre rend au riche(6) est supérieur à celui que le riche rend au pauvre(7) ”. De même, il y a là le bien de ces jeunes gens, plus que celui des personnes auprès desquelles ils mènent ces actions.

Toutefois, la qualité d’une telle activité et son intérêt peuvent être appréciés en fonction de la situation personnelle de chacun.

Vous me dites que ceux qui travaillent et participent aux activités, ailleurs qu’à Tel Aviv et à Sefrya(8), sont peu nombreux. Un des moyens de conduire à agir un plus grand nombre de membres est d’en faire des guides spirituels dans leur ville et leur entourage. Vous apporterez ainsi une solution à deux questions, au manque des personnes se trouvant sur place et à la nécessité de rapprocher ceux qui se sont dernièrement joints à vous.

Bien évidemment, pour que le travail soit sérieux, celui qui l’assume doit l’être également. Mais, le peuple juif dispose des moyens dont il a besoin. A n’en pas douter, vous trouverez, en chaque endroit, quelqu’un qui craint D.ieu et respecte ses engagements, qui comprend que, s’il est dans l’incertitude sur sa manière d’agir, il doit interroger les autres, faire des recherches.

Vous savez de quelle manière le Rav de Ragatchov accordait l’ordination rabbinique. Il vérifiait scrupuleusement si le candidat était bien animé de la crainte de D.ieu. En effet, expliquait-il, il lui aurait été bien difficile de trouver quelqu’un dont les connaissances étaient suffisantes pour le satisfaire. Malgré cela, dès lors que le candidat avait acquis la crainte de D.ieu, il était assuré que, s’il ne connaissait pas la Hala’ha, il ferait les recherches nécessaires, jusqu’à pouvoir la déterminer.

Vous me demandez s’il est bon de rééditer une causerie ou un discours ‘hassidique déjà parus. Vos moyens sont limités, en la matière et il n’y a donc pas lieu de publier encore une fois ce qui a déjà été imprimé par d’autres. De plus, lorsque l’on envoie par la poste ce qui a été édité, on diminue considérablement les possibilités d’adjoindre d’autres personnes à l’action.

Enseigner le Tanya dans le cadre d’une émission de radio est une bonne initiative, dès lors que les explications et les illustrations sont adaptées. Si l’émission est en Hébreu, comme vous le dites, il sera plus facile de le vérifier.

Je vous remercie de m’avoir adressé les coupures de presse qui reproduisaient ma lettre pour la fête de Pessa’h(7). Vous continuerez sûrement à le faire. Je vous en remercie d’avance.

Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée et dans l’attente de vos bonnes nouvelles,

Notes

(1) Dans le second numéro de Bitaon ‘Habad, paraissant pour Lag Baomer 5713.
(2) Voir Likouteï Dibourim, tome 3, page 518b.
(3) Voir le Séfer Hamaamarim 5710, page 206.
(4) Le Bitaon ‘Habad, organe de l’association des ‘Hassidim ‘Habad, en Terre Sainte.
(5) Efforce-toi d’en être un.
(6) En acceptant sa Tsédaka.
(7) En lui donnant cette Tsédaka.
(8) Kfar ‘Habad.
(9) Il s’agit de la lettre n°2067.