Lettre n° 2119
Par la grâce de D.ieu,
29 Iyar 5713,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre expresse du 20 Iyar, dans laquelle vous exprimez votre étonnement à propos de ce que je vous ai écrit(1). Je disais que les compromis éloignaient les membres de la communauté et ne les rapprochaient pas. Vous faites remarquer que, s’il en était ainsi, les rabbins les plus orthodoxes devraient avoir les synagogues les plus remarquables.
Voici ce qui est à l’origine de mes propos :
A) Nos Sages disent, au traité Sotta 41b, selon la version du Eïn Yaakov, que quiconque se livre à la flatterie finit par connaître la chute. Or, le compromis est une forme de flatterie envers les membres de la communauté ne pratiquant pas la Torah et les Mitsvot. Cette affirmation de nos Sages s’applique donc, en pareil cas.
En effet, si ce n’était cette dépendance envers eux, il est bien clair que
B) D.ieu seul assure la subsistance de l’homme et satisfait à tous ses besoins. Pour un Juif ou une Juive, il est un principe fondamental de la foi que le Saint béni soit-Il nourrit et entretient chacun. Quiconque prétend que son prochain peut le déposséder de ce qui lui revient, en dépit de la décision divine, contredit la foi juive et nie la Providence, qui concerne également les non-Juifs.
Il y a, cependant, une exception. C’est celle qu’évoquent nos Sages, dans l’enseignement qui vient d’être cité. En pareil cas, D.ieu ne s’oppose pas à ce que l’on connaisse la chute, jusqu’à un certain point, dans les mains de l’impie. Ce dernier peut alors remettre en cause la satisfaction de ses propres besoins, telle qu’on devrait l’obtenir.
C) Par ailleurs, vous vous demandez pourquoi, selon ce raisonnement, les rabbins les plus orthodoxes n’ont pas les synagogues les plus remarquables. C’est une ancienne question et le verset(2) lui-même s’interroge : “ Pourquoi la voie des impies est-elle fructueuse ? ”.
Vous consulterez également le traité Bera’hot 7a, qui dit que Moché lui-même se posa cette question et, en conséquence, demanda: “ De grâce, fais-moi connaître Tes voies ”. En consultant ce passage et différents textes, figurant dans nos livres sacrés, vous trouverez donc la réponse à cette question. Et, même, si vous ne la trouvez pas, cela ne doit pas avoir d’incidence concrète sur votre comportement.
Mon beau-père, le Rabbi, écrit, dans l’une de ses lettres, qu’il est inutile de perdre du temps pour ce qui est accessoire, de se demander “ pourquoi la voie des impies est fructueuse ”. Il est préférable de se préoccuper de ce qui est important.
Il en va de même pour vous. En tout état de cause, il est clair et évident pour tous que l’on doit s’en tenir aux voies de la nature, c’est-à-dire s’adresser à ceux qui ont le pouvoir d’accorder l’emploi qui convient, de tenter de les convaincre. Mais, cela ne veut pas dire que ces personnes sont à l’origine de votre subsistance. En fait, on agit ainsi uniquement parce que notre sainte Torah demande que l’on ne s’en remette pas au miracle.
Il faut donc intervenir de manière naturelle, recevoir sa subsistance par leur intermédiaire. En conséquence, la pratique de la Mitsva et la meilleure manière de le faire ne peuvent nullement remettre en cause la bénédiction de D.ieu, Qui demande de mettre en pratique cette Mitsva.
D) Concrètement, je n’ai pas écris que vous deviez, envers et contre tout, rester dans cette ville. J’ai simplement dit qu’il ne fallait pas écarter cette possibilité. Vous devez analyser toutes les propositions qui vous sont faites et choisir celle qui est la meilleure, pour vous et pour les membres de votre famille, matériellement et spirituellement à la fois.
En fonction des informations que vous m’avez communiquées jusqu’à maintenant, il me semble que le fait de rester là où vous vous trouvez est, relativement, une meilleure solution que les autres. Que D.ieu vous guide vers ce qui est le mieux pour vous et pour les membres de votre famille, matériellement et spirituellement.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Voir la lettre n°2101.
(2) Yermyahou 12, 1.
2119
Par la grâce de D.ieu,
1er Elloul 5713,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre de la veille du Chabbat Reéh et j’y vois une contradiction entre le début et la fin. En effet, vous commencez ce courrier en parlant des classes qui vous sont confiées et de l’enseignement que vous y dispensez. Puis, vous le concluez en affirmant que vous connaissez la chute morale.
Nos Sages décrivent la grande importance d’un professeur, enseignant la Torah au fils de son prochain, en particulier lorsque celui-ci est un ignorant. En conséquence, il est impensable que votre valeur soit diminuée. Il y a donc bien là un stratagème du mauvais penchant, destiné à vous troubler dans la mission qui vous est confiée et peut-être aussi à vous conduire au renoncement. En effet, explique-t-il, la situation n’est pas ce qu’elle devrait être. Or, qu’y pouvez-vous ? Et, il n’y a aucune raison d’œuvrer pour que celle-ci s’améliore !
Une telle conception va à l’encontre de l’affirmation de nos Sages, selon laquelle “ celui qui dit qu’il a fait des efforts et que ceux-ci n’ont pas été couronnés de succès, ne le crois pas ”. Et, je vous ai déjà dit qu’il est indispensable, à l’heure actuelle, que chacun assume une responsabilité communautaire. Pour ceux qui en ont les capacités, l’enseignement doit être privilégié, par rapport à toute autre fonction.
Parallèlement, en particulier pour ce qui vous concerne, il est indispensable d’étudier la ‘Hassidout ‘Habad d’une manière systématique. De plus, vous vous efforcerez également de servir D.ieu avec joie.
Vous me dites que vous avez commencé l’étude du Tanya et que vous éprouvez beaucoup de difficultés, car vous n’êtes pas familiarisé à ce texte. Vous en connaissez la raison et vous pouvez donc y remédier, c’est-à-dire vous habituer à cette étude.
Vous connaissez le principe, énoncé par nos Sages, selon lequel “ celui qui dit qu’il a fait des efforts et que ceux-ci n’ont pas été couronnés de succès, ne le crois pas ”. Or, votre lettre indique que vous n’avez pas même commencé à étudier la Torah en faisant un réel effort. Le mauvais penchant ne supporte l’étude d’aucune partie de la Torah, mais il tolère encore moins celle qui permet d’aimer D.ieu et de Le craindre, selon l’expression du Rambam, dans ses lois des fondements de la Torah.
Mais, à quoi bon discuter tout cela ? Commencez donc à étudier la Torah et, peu à peu, vous constaterez vous-même la réussite.
Avec ma bénédiction,
29 Iyar 5713,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre expresse du 20 Iyar, dans laquelle vous exprimez votre étonnement à propos de ce que je vous ai écrit(1). Je disais que les compromis éloignaient les membres de la communauté et ne les rapprochaient pas. Vous faites remarquer que, s’il en était ainsi, les rabbins les plus orthodoxes devraient avoir les synagogues les plus remarquables.
Voici ce qui est à l’origine de mes propos :
A) Nos Sages disent, au traité Sotta 41b, selon la version du Eïn Yaakov, que quiconque se livre à la flatterie finit par connaître la chute. Or, le compromis est une forme de flatterie envers les membres de la communauté ne pratiquant pas la Torah et les Mitsvot. Cette affirmation de nos Sages s’applique donc, en pareil cas.
En effet, si ce n’était cette dépendance envers eux, il est bien clair que
B) D.ieu seul assure la subsistance de l’homme et satisfait à tous ses besoins. Pour un Juif ou une Juive, il est un principe fondamental de la foi que le Saint béni soit-Il nourrit et entretient chacun. Quiconque prétend que son prochain peut le déposséder de ce qui lui revient, en dépit de la décision divine, contredit la foi juive et nie la Providence, qui concerne également les non-Juifs.
Il y a, cependant, une exception. C’est celle qu’évoquent nos Sages, dans l’enseignement qui vient d’être cité. En pareil cas, D.ieu ne s’oppose pas à ce que l’on connaisse la chute, jusqu’à un certain point, dans les mains de l’impie. Ce dernier peut alors remettre en cause la satisfaction de ses propres besoins, telle qu’on devrait l’obtenir.
C) Par ailleurs, vous vous demandez pourquoi, selon ce raisonnement, les rabbins les plus orthodoxes n’ont pas les synagogues les plus remarquables. C’est une ancienne question et le verset(2) lui-même s’interroge : “ Pourquoi la voie des impies est-elle fructueuse ? ”.
Vous consulterez également le traité Bera’hot 7a, qui dit que Moché lui-même se posa cette question et, en conséquence, demanda: “ De grâce, fais-moi connaître Tes voies ”. En consultant ce passage et différents textes, figurant dans nos livres sacrés, vous trouverez donc la réponse à cette question. Et, même, si vous ne la trouvez pas, cela ne doit pas avoir d’incidence concrète sur votre comportement.
Mon beau-père, le Rabbi, écrit, dans l’une de ses lettres, qu’il est inutile de perdre du temps pour ce qui est accessoire, de se demander “ pourquoi la voie des impies est fructueuse ”. Il est préférable de se préoccuper de ce qui est important.
Il en va de même pour vous. En tout état de cause, il est clair et évident pour tous que l’on doit s’en tenir aux voies de la nature, c’est-à-dire s’adresser à ceux qui ont le pouvoir d’accorder l’emploi qui convient, de tenter de les convaincre. Mais, cela ne veut pas dire que ces personnes sont à l’origine de votre subsistance. En fait, on agit ainsi uniquement parce que notre sainte Torah demande que l’on ne s’en remette pas au miracle.
Il faut donc intervenir de manière naturelle, recevoir sa subsistance par leur intermédiaire. En conséquence, la pratique de la Mitsva et la meilleure manière de le faire ne peuvent nullement remettre en cause la bénédiction de D.ieu, Qui demande de mettre en pratique cette Mitsva.
D) Concrètement, je n’ai pas écris que vous deviez, envers et contre tout, rester dans cette ville. J’ai simplement dit qu’il ne fallait pas écarter cette possibilité. Vous devez analyser toutes les propositions qui vous sont faites et choisir celle qui est la meilleure, pour vous et pour les membres de votre famille, matériellement et spirituellement à la fois.
En fonction des informations que vous m’avez communiquées jusqu’à maintenant, il me semble que le fait de rester là où vous vous trouvez est, relativement, une meilleure solution que les autres. Que D.ieu vous guide vers ce qui est le mieux pour vous et pour les membres de votre famille, matériellement et spirituellement.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Voir la lettre n°2101.
(2) Yermyahou 12, 1.
2119
Par la grâce de D.ieu,
1er Elloul 5713,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre de la veille du Chabbat Reéh et j’y vois une contradiction entre le début et la fin. En effet, vous commencez ce courrier en parlant des classes qui vous sont confiées et de l’enseignement que vous y dispensez. Puis, vous le concluez en affirmant que vous connaissez la chute morale.
Nos Sages décrivent la grande importance d’un professeur, enseignant la Torah au fils de son prochain, en particulier lorsque celui-ci est un ignorant. En conséquence, il est impensable que votre valeur soit diminuée. Il y a donc bien là un stratagème du mauvais penchant, destiné à vous troubler dans la mission qui vous est confiée et peut-être aussi à vous conduire au renoncement. En effet, explique-t-il, la situation n’est pas ce qu’elle devrait être. Or, qu’y pouvez-vous ? Et, il n’y a aucune raison d’œuvrer pour que celle-ci s’améliore !
Une telle conception va à l’encontre de l’affirmation de nos Sages, selon laquelle “ celui qui dit qu’il a fait des efforts et que ceux-ci n’ont pas été couronnés de succès, ne le crois pas ”. Et, je vous ai déjà dit qu’il est indispensable, à l’heure actuelle, que chacun assume une responsabilité communautaire. Pour ceux qui en ont les capacités, l’enseignement doit être privilégié, par rapport à toute autre fonction.
Parallèlement, en particulier pour ce qui vous concerne, il est indispensable d’étudier la ‘Hassidout ‘Habad d’une manière systématique. De plus, vous vous efforcerez également de servir D.ieu avec joie.
Vous me dites que vous avez commencé l’étude du Tanya et que vous éprouvez beaucoup de difficultés, car vous n’êtes pas familiarisé à ce texte. Vous en connaissez la raison et vous pouvez donc y remédier, c’est-à-dire vous habituer à cette étude.
Vous connaissez le principe, énoncé par nos Sages, selon lequel “ celui qui dit qu’il a fait des efforts et que ceux-ci n’ont pas été couronnés de succès, ne le crois pas ”. Or, votre lettre indique que vous n’avez pas même commencé à étudier la Torah en faisant un réel effort. Le mauvais penchant ne supporte l’étude d’aucune partie de la Torah, mais il tolère encore moins celle qui permet d’aimer D.ieu et de Le craindre, selon l’expression du Rambam, dans ses lois des fondements de la Torah.
Mais, à quoi bon discuter tout cela ? Commencez donc à étudier la Torah et, peu à peu, vous constaterez vous-même la réussite.
Avec ma bénédiction,