Lettre n° 2242
Par la grâce de D.ieu,
27 Elloul 5713,
Brooklyn,
Aux dirigeants de Kfar ‘Habad, en Terre Sainte,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue largement et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre, commencée à l’issue du Chabbat, le jour lumineux du 18 Elloul(1). Sans doute avez-vous, entre temps, vous-même reçu la mienne, expédiée d’ici.
Pour revenir au contenu de votre lettre, je suis un peu surpris, car vous m’aviez dit auparavant que vos efforts avaient porté leurs fruits, alors que, dans ce courrier, vous décrivez la situation d’une manière noire. Puisse D.ieu faire qu’à l’avenir, vous m’annonciez uniquement de bonnes nouvelles, matérielles et spirituelles.
Pour répondre à votre question, bien que ceci aille à l’encontre de ma volonté et de ma nature(2), je dois vous décrire la situation telle qu’elle est, n’en ayant pas le choix. J’ai indiqué tout cela, en allusion, dans un précédent courrier et je le répéterai donc ici.
Il est clair, à mes yeux, que le Kfar est le canal et le réceptacle permettant d’assurer votre subsistance non seulement spirituelle, mais aussi matérielle. Pour autant, il faut envisager toute chose telle qu’elle est. Vous constituez, en l’occurrence, une communauté de ‘Hassidim et non une collection d’individualités, chacun se préoccupant uniquement de ses propres intérêts et observant les autres, ou au moins une partie d’entre eux, comme des concurrents.
Même si une telle conception était envisageable dans le pays où nous résidions auparavant(3), lorsque le lien entre les ‘Hassidim était uniquement moral, qu’il relevait de la spiritualité la plus haute, consistait à étudier la partie révélée de la Torah, la ‘Hassidout, à prier avec ferveur, à donner de la Tsédaka, la situation actuelle est profondément différente, puisque, désormais, des intérêts matériels vous unissent et ne vous séparent pas.
Il s’agit d’un village ‘hassidique en Terre Sainte, appelé à devenir un centre, à partir duquel se répandront d’autres implantations ‘hassidiques, en Erets Israël. Il est bien clair que rien ne peut être mis en commun tant que l’un considère l’autre comme un concurrent. Si vous collaborez tous ensemble, il ne fait pas de doute que, non seulement la subsistance matérielle de chacun d’entre vous n’en sera pas diminuée, mais, bien plus, vous recevrez une bénédiction et une réussite accrues.
Nos Sages disent, en effet, que la bénédiction est le réceptacle contenant la paix, celle du Saint béni soit-Il, qui dépasse toute limite. Si les habitants du Kfar parviennent à se convaincre de tout cela, ils modifieront pleinement leurs relations, réaliseront les actions d’une façon différente, avec une autre nature.
Là où vous résidiez auparavant, il était établi que les préoccupations communautaires avaient une implication uniquement pour le monde futur, car “ la Mitsva n’est pas récompensée ici-bas ”(4). En revanche, là où vous vous trouvez actuellement, il apparaît clairement, à l’issue de ce qui vient d’être dit, que de cela dépend votre subsistance matérielle, de même que celle des membres de votre famille.
C’est là raison pour laquelle je proclame sans cesse, ces derniers mois, qu’un tel comportement est dans l’intérêt de ceux qui résident au Kfar et, bien entendu, de la renommée générale du mouvement ‘Habad en Terre Sainte. Le plus rapidement possible, le Kfar se développera, au même titre que toutes les autres implantations et même au delà de celles-ci. Pour cela, il faut construire l’école agricole, l’école professionnelle, multiplier le nombre de ses habitants. Plus vite on le fera et plus l’intérêt de tous apparaîtra clairement.
Monsieur Geshtenkorn(5) m’a rendu visite, à plusieurs reprises. L’un des sujets de nos discussions à été le développement de Bneï Brak et j’ai pu m’apercevoir qu’il n’était pas irréaliste ou éloigné d’imaginer une expansion similaire pour le Kfar. Le seul problème qui se pose est le suivant. A Bneï Brak, il y a une volonté unique, celle d’aller de l’avant. En revanche, il n’en est pas de même au Kfar, où chacun vit son existence d’une manière indépendante, a sa propre volonté et illustre l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ leurs avis divergent ”, parfois même au delà de toute attente.
J’ai été satisfait d’apprendre que les ‘Hassidim ont organisé une collecte exceptionnelle, à ma demande, d’un montant de deux cents livres israéliennes, afin de renforcer le comité du Kfar, une autre, exceptionnelle également, pour le Beth Rivka et le jardin d’enfants, d’un montant de trois cents livres israéliennes et une troisième, pour le Talmud Torah du Kfar, d’un montant de deux cents livres israéliennes. Puisse D.ieu faire que vous m’annonciez toujours de bonnes nouvelles, dans tous les domaines.
Je suis surpris de ce que vous dites de Hamehadrin(6). Toutes les administrations en Terre Sainte savent qu’il faudra bientôt labourer et planter. La situation doit donc être clarifiée au plus vite. Il en est de même pour la construction de l’école professionnelle et de l’école agricole. L’Alya des jeunes et le Joint sont intéressés par de telles institutions, en particulier ces derniers temps. En conséquence, on peut espérer que les représentants de ces organismes collaborent avec vous, dans ce domaine. J’attends donc de vos bonnes nouvelles.
Concernant l’école agricole, je me suis entretenu avec monsieur Moché Kol, lorsqu’il était ici(7). Il est également convaincu que l’on ne doit pas se contenter de baraquements, mais qu’il faut envisager une véritable construction. Cette proposition émane de monsieur Kol lui-même et il vous appartient donc d’abonder en son sens, surtout dans l’optique du développement du Kfar que j’envisageais auparavant.
Il a été proposé qu’ils consentent un prêt de quelques milliers de livres israéliennes, mais, bien évidemment, je ne crois pas que cela leur soit possible. Pour autant, j’ai bon espoir que monsieur Kol trouvera une solution. Il est bien clair que ma proposition de restituer la moitié de ce montant, au cours des quelques années à venir(8), reste valable, y compris, ou même encore plus, si l’édifice qui est bâti coûte cinquante mille ou même soixante mille livres israéliennes.
Puisse D.ieu faire que s’accomplisse en vous le dicton du Tséma’h Tsédek(9), rapporté par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, selon lequel Alef et Beth(10) sont les initiales de A’hdout, unité et Bera’ha, bénédiction(11).
A l’occasion de la nouvelle année, qui approche de manière positive, pour nous et pour tout Israël, je vous exprime ma bénédiction, de même qu’aux membres de votre famille, afin que vous soyez inscrits et scellés pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement.
Avec mes vœux de réussite dans la crainte de D.ieu et le développement de Kfar ‘Habad, dans l’attente impatiente de vos bonnes nouvelles,
Notes
(1) Date de la naissance du Baal Chem Tov et de l’Admour Hazaken.
(2) Dès lors qu’il s’agit d’émettre une critique.
(3) En Russie.
(4) Alors, l’incidence matérielle n’était pas recherchée.
(5) L’un des fondateurs de Bneï Brak.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°1939.
(7) Voir, à ce propos, la lettre n°1978.
(8) Voir, à ce propos, la lettre n°1874.
(9) Voir, à ce propos, la lettre n°1971.
(10) Les deux premières lettres de l’alphabet hébraïque.
(11) La bénédiction se révèle uniquement lorsque l’unité s’instaure.
27 Elloul 5713,
Brooklyn,
Aux dirigeants de Kfar ‘Habad, en Terre Sainte,
que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue largement et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre, commencée à l’issue du Chabbat, le jour lumineux du 18 Elloul(1). Sans doute avez-vous, entre temps, vous-même reçu la mienne, expédiée d’ici.
Pour revenir au contenu de votre lettre, je suis un peu surpris, car vous m’aviez dit auparavant que vos efforts avaient porté leurs fruits, alors que, dans ce courrier, vous décrivez la situation d’une manière noire. Puisse D.ieu faire qu’à l’avenir, vous m’annonciez uniquement de bonnes nouvelles, matérielles et spirituelles.
Pour répondre à votre question, bien que ceci aille à l’encontre de ma volonté et de ma nature(2), je dois vous décrire la situation telle qu’elle est, n’en ayant pas le choix. J’ai indiqué tout cela, en allusion, dans un précédent courrier et je le répéterai donc ici.
Il est clair, à mes yeux, que le Kfar est le canal et le réceptacle permettant d’assurer votre subsistance non seulement spirituelle, mais aussi matérielle. Pour autant, il faut envisager toute chose telle qu’elle est. Vous constituez, en l’occurrence, une communauté de ‘Hassidim et non une collection d’individualités, chacun se préoccupant uniquement de ses propres intérêts et observant les autres, ou au moins une partie d’entre eux, comme des concurrents.
Même si une telle conception était envisageable dans le pays où nous résidions auparavant(3), lorsque le lien entre les ‘Hassidim était uniquement moral, qu’il relevait de la spiritualité la plus haute, consistait à étudier la partie révélée de la Torah, la ‘Hassidout, à prier avec ferveur, à donner de la Tsédaka, la situation actuelle est profondément différente, puisque, désormais, des intérêts matériels vous unissent et ne vous séparent pas.
Il s’agit d’un village ‘hassidique en Terre Sainte, appelé à devenir un centre, à partir duquel se répandront d’autres implantations ‘hassidiques, en Erets Israël. Il est bien clair que rien ne peut être mis en commun tant que l’un considère l’autre comme un concurrent. Si vous collaborez tous ensemble, il ne fait pas de doute que, non seulement la subsistance matérielle de chacun d’entre vous n’en sera pas diminuée, mais, bien plus, vous recevrez une bénédiction et une réussite accrues.
Nos Sages disent, en effet, que la bénédiction est le réceptacle contenant la paix, celle du Saint béni soit-Il, qui dépasse toute limite. Si les habitants du Kfar parviennent à se convaincre de tout cela, ils modifieront pleinement leurs relations, réaliseront les actions d’une façon différente, avec une autre nature.
Là où vous résidiez auparavant, il était établi que les préoccupations communautaires avaient une implication uniquement pour le monde futur, car “ la Mitsva n’est pas récompensée ici-bas ”(4). En revanche, là où vous vous trouvez actuellement, il apparaît clairement, à l’issue de ce qui vient d’être dit, que de cela dépend votre subsistance matérielle, de même que celle des membres de votre famille.
C’est là raison pour laquelle je proclame sans cesse, ces derniers mois, qu’un tel comportement est dans l’intérêt de ceux qui résident au Kfar et, bien entendu, de la renommée générale du mouvement ‘Habad en Terre Sainte. Le plus rapidement possible, le Kfar se développera, au même titre que toutes les autres implantations et même au delà de celles-ci. Pour cela, il faut construire l’école agricole, l’école professionnelle, multiplier le nombre de ses habitants. Plus vite on le fera et plus l’intérêt de tous apparaîtra clairement.
Monsieur Geshtenkorn(5) m’a rendu visite, à plusieurs reprises. L’un des sujets de nos discussions à été le développement de Bneï Brak et j’ai pu m’apercevoir qu’il n’était pas irréaliste ou éloigné d’imaginer une expansion similaire pour le Kfar. Le seul problème qui se pose est le suivant. A Bneï Brak, il y a une volonté unique, celle d’aller de l’avant. En revanche, il n’en est pas de même au Kfar, où chacun vit son existence d’une manière indépendante, a sa propre volonté et illustre l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ leurs avis divergent ”, parfois même au delà de toute attente.
J’ai été satisfait d’apprendre que les ‘Hassidim ont organisé une collecte exceptionnelle, à ma demande, d’un montant de deux cents livres israéliennes, afin de renforcer le comité du Kfar, une autre, exceptionnelle également, pour le Beth Rivka et le jardin d’enfants, d’un montant de trois cents livres israéliennes et une troisième, pour le Talmud Torah du Kfar, d’un montant de deux cents livres israéliennes. Puisse D.ieu faire que vous m’annonciez toujours de bonnes nouvelles, dans tous les domaines.
Je suis surpris de ce que vous dites de Hamehadrin(6). Toutes les administrations en Terre Sainte savent qu’il faudra bientôt labourer et planter. La situation doit donc être clarifiée au plus vite. Il en est de même pour la construction de l’école professionnelle et de l’école agricole. L’Alya des jeunes et le Joint sont intéressés par de telles institutions, en particulier ces derniers temps. En conséquence, on peut espérer que les représentants de ces organismes collaborent avec vous, dans ce domaine. J’attends donc de vos bonnes nouvelles.
Concernant l’école agricole, je me suis entretenu avec monsieur Moché Kol, lorsqu’il était ici(7). Il est également convaincu que l’on ne doit pas se contenter de baraquements, mais qu’il faut envisager une véritable construction. Cette proposition émane de monsieur Kol lui-même et il vous appartient donc d’abonder en son sens, surtout dans l’optique du développement du Kfar que j’envisageais auparavant.
Il a été proposé qu’ils consentent un prêt de quelques milliers de livres israéliennes, mais, bien évidemment, je ne crois pas que cela leur soit possible. Pour autant, j’ai bon espoir que monsieur Kol trouvera une solution. Il est bien clair que ma proposition de restituer la moitié de ce montant, au cours des quelques années à venir(8), reste valable, y compris, ou même encore plus, si l’édifice qui est bâti coûte cinquante mille ou même soixante mille livres israéliennes.
Puisse D.ieu faire que s’accomplisse en vous le dicton du Tséma’h Tsédek(9), rapporté par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, selon lequel Alef et Beth(10) sont les initiales de A’hdout, unité et Bera’ha, bénédiction(11).
A l’occasion de la nouvelle année, qui approche de manière positive, pour nous et pour tout Israël, je vous exprime ma bénédiction, de même qu’aux membres de votre famille, afin que vous soyez inscrits et scellés pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement.
Avec mes vœux de réussite dans la crainte de D.ieu et le développement de Kfar ‘Habad, dans l’attente impatiente de vos bonnes nouvelles,
Notes
(1) Date de la naissance du Baal Chem Tov et de l’Admour Hazaken.
(2) Dès lors qu’il s’agit d’émettre une critique.
(3) En Russie.
(4) Alors, l’incidence matérielle n’était pas recherchée.
(5) L’un des fondateurs de Bneï Brak.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°1939.
(7) Voir, à ce propos, la lettre n°1978.
(8) Voir, à ce propos, la lettre n°1874.
(9) Voir, à ce propos, la lettre n°1971.
(10) Les deux premières lettres de l’alphabet hébraïque.
(11) La bénédiction se révèle uniquement lorsque l’unité s’instaure.