Lettre n° 2361

Par la grâce de D.ieu,
24 Tévet 5714,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de Roch ‘Hodech Tévet, dans laquelle vous me parlez de votre fils, le jeune homme, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, se consacre aux besoins communautaires et a de bons comportements. Celui-ci assume une mission sacrée et, D.ieu merci, il connaît une grande réussite. Néanmoins, deux questions vous préoccupent(1) :

A) Comment étudiera-t-il la Torah pour lui-même ?

B) Qu’en sera-t-il de son mariage ?

Il est sans doute inutile de vous souligner que le Saint béni soit-Il dirige le monde. Non seulement le fait d’accomplir Sa Volonté ne peut-il donc pas causer de tort, mais, bien au contraire, il doit en résulter une récompense accrue, matérielle et spirituelle à la fois.

Plus encore, il s’agit en l’occurrence d’une Tsédaka faite envers des enfants juifs(2), Tsédaka spirituelle consistant à les rapprocher de la pratique juive. Vous savez ce que l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, dit(3), à ce sujet. Il explique que l’on peut, en agissant de la sorte, comprendre notre sainte Torah mille fois plus aisément. De façon générale, chaque mot de l’Admour Hazaken est très précis. En l’occurrence, mille fois ne sont pas neuf cent quatre vingt dix neuf.

Outre ce que disent nos livres saints, j’ai pu constater, lorsque votre fils se trouvait ici, qu’en ce qui le concerne, il en est bien ainsi.

Si vous observez ce que sont les jeunes actuellement, y compris dans les foyers pratiquants, vous constatez les épreuves et les bouleversements qu’ils subissent. Or, D.ieu vient en aide à l’un d’entre eux, qui fait preuve d’une détermination émanant de son âme, qui se maintient de la sorte et a une vie morale, ressent qu’il mène une action utile pour la communauté et pour lui-même. Il y a bien là le plus grand bonheur, la récompense la plus considérable que le Saint béni soit-Il puisse accorder, en ces temps troublés pour la nouvelle génération.

Pour ce qui est de la seconde question, votre fils envisage actuellement de se fiancer, là-bas, avec une jeune fille d’une famille séfarade. A ma connaissance, de nombreuses unions ont été dernièrement conclues entre des Ashkenazim et des Sefardim. Les uns et les autres en sont satisfaits. En effet, les Ashkenazim et les Sefardim ne sont plus ce qu’ils étaient auparavant. A l’heure actuelle, ils se sont beaucoup rapprochés les uns des autres.

De fait, cette jeune fille voit que votre fils porte la barbe, qu’il assume une fonction pédagogique et elle accepte tout cela. Il y a donc bien là, de sa part, un lien véritable, un sentiment profond pour lui, ce qui est fondamental pour la vie commune de deux êtres.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°2320.
(2) Ce jeune homme a une activité pédagogique.
(3) Voir, à ce sujet, les lettres n°1564, 1650, 1687, 1729, 1746, 2180, 2371, 2421, 2422 et 2511.