Lettre n° 2393

Par la grâce de D.ieu,
6 Chevat 5714,
Brooklyn, New York ,

A mon proche parent, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
possède une grande compréhension, multiplie les bonnes
actions et les connaissances scientifiques, issu d’une illustre
famille, le Rav Gad(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai beaucoup entendu parler de vous et de vos actions, en général, de votre intérêt pour la vie des ‘Hassidim en Terre Sainte et de la part que vous y prenez, en particulier. De plus, mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, m’a parlé de vous. Et, je viens de recevoir votre lettre du 10 Tévet, qui m’a fait très plaisir.

J’espère qu’il s’agit du début d’une correspondance qui sera échangée entre nous et qu’il en résultera une activité accrue pour chacun de nous. Vous connaissez le dicton(2) de l’Admour Haémtsahi selon lequel, lorsque deux Juifs entrent en contact, ils liguent deux âmes divines contre une seule âme animale.

J’ai pris un plaisir particulier à lire, à la fin de votre lettre, que vous vous préparez à éditer vos mémoires, dont une partie traitera de l’implantation juive(3) à la fin de la période turque et une autre de l’époque à laquelle vous étiez juge, au cours des trente années du mandat britannique. Vous décrivez aussi votre rencontre avec mon beau-père, le Rabbi.

Quelques jours après votre lettre, j’ai reçu également ces chapitres, y compris celui qui décrit la visite(4) de la grotte de Ma’hpéla(5). J’ai lu tout cela avec intérêt et j’ai observé avec satisfaction vos sentiments chaleureux, qui sont exprimés dans ce texte et également entre ses lignes, lorsque vous évoquez le passé, en particulier la vie à Jérusalem, le comportement des ‘Hassidim, en général, surtout pendant les fêtes et les grandes dates.

S’il est bon de diffuser de tels récits, en tout temps et en tout lieu, combien plus est-ce le cas à l’heure actuelle et en notre Terre Sainte, qui sera rebâtie et restaurée par notre juste Machia’h. Malheureusement, de nombreux jeunes remettent en cause notre passé lumineux. Certains n’en ont même pas connaissance et ils voudraient que l’histoire commence en la période contemporaine, ou bien il y a tout juste quelques années. Une telle conception conduit a des conclusions fallacieuses. Vous êtes sur place et il est donc inutile d’en dire plus.

Que D.ieu fasse que, par vos mémoires et, plus généralement, par vos actions, vous puissiez implanter, en tous ceux qui constituent notre peuple, l’amour de la Tradition héritée de nos pères, de toutes les valeurs qui leur étaient sacrées et pour lesquelles ils firent don d’eux-mêmes. Ainsi, il sera clairement établi que notre Tradition et nos valeurs sont éternelles, pour tout le peuple d’Israël, qu’elles lui permettent de se perpétuer pendant tout le temps de l’exil, jusqu’à ce que nous méritions la délivrance véritable et complète.

Avec mes respects et ma bénédiction pour de longs jours et de bonnes années, emplies de bonnes actions fructueuses,

De la part de votre proche parent,

Vous ne précisez pas si je dois vous restituer le texte de vos mémoires. Je le conserverai donc, jusqu’à ce que vous m’indiquiez ce qu’il convient d’en faire.

J’aimerais savoir si vous avez connaissance de détails qui marquèrent la visite de mon beau-père, le Rabbi, dans la grotte de Ma’hpéla(5), en particulier l’endroit jusqu’où il a pu se rendre(6). Je vous en remercie d’avance.

Notes

(1) Le Rav G. Frumkin.
(2) Voir, à ce sujet, les lettres n°654, 986 et 1767.
(3) En Terre Sainte.
(4) Du précédent Rabbi, en 1929.
(5) Le tombeau des Patriarches.
(6) L’accès en étant, à l’époque, interdit aux Juifs.