Lettre n° 2405

Par la grâce de D.ieu,
11 Chevat 5714,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yehouda Leïb Halevi(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du lundi de la Parchat Vaéra, au début de laquelle vous écrivez : “ Ici, il n’y a rien de nouveau ”.

Or, cette introduction éveille, d’emblée, la surprise. Il est dit que D.ieu “ consulta la Torah pour créer le monde ”. Et, il convient de considérer cette Torah, chaque jour, comme si elle était nouvelle. Combien plus l’homme, défini comme un “ petit monde ” doit-il se renouveler au quotidien, en particulier dans le but de mener à bien la mission que la divine Providence lui a confiée.

Vous avez eu le mérite d’être un élève de la Yechiva, à Loubavitch(2). Là, vous avez pu observer les luminaires(3). Il est donc, à n’en pas douter, inutile d’en dire plus.

Bien évidemment, mon intention est ici de souligner la nécessité, pour chacun, d’agir dans le cadre de sa ville, car les accomplissements positifs n’ont pas de limite. Il est toujours possible d’agir. Certes, du point de vue de la Techouva, la passivité est préférable à une action incorrecte. En revanche, si l’on considère la finalité de la création de l’homme, telle qu’elle est définie par le Tanya, c’est-à-dire la nécessité de bâtir pour D.ieu une demeure ici-bas, la passivité est bien un manquement à assumer la mission confiée, puisqu’elle a pour effet de laisser s’écouler des heures que l’on aurait dû y consacrer, ainsi qu’il est dit : “ Des jours ont été créés et, par son intermédiaire, l’Unique y est présent ”. Or, ce n’est pas le cas, en l’occurrence.

Il est clair que mon propos n’est pas de vous faire de la morale, ce qu’à D.ieu ne plaise. Nos Sages disent que l’on conseille l’empressement uniquement à ceux qui, par nature, possèdent cette qualité. Par ailleurs, une assurance a été donnée par nos maîtres à quiconque souhaite assumer la mission qu’ils lui confient(4). En effet, le Tribunal céleste a tranché(5) qu’en tout ce qui concerne la Torah, la crainte de D.ieu et les bons comportements, ceux qui sont liés à lui(6) et suivent sa voie auront le dessus. Vous consulterez, à ce sujet, les résumés du Tanya, à la page 122.

Je vous joins le discours ‘hassidique qui a été prononcé, l’an dernier, au jour de la Hilloula de mon beau-père, le Rabbi(7), dont le mérite nous protégera. Vous adopterez sûrement un comportement généreux en le mettant à la disposition du plus grand nombre.

De même, je vous joins ma lettre(8) et les reçus pour la synagogue de rite Ari Zal “ Les hommes de Loubavitch ”. Si une explication est nécessaire, à ce sujet, vous trouverez sûrement les termes qui conviennent pour la donner.

Avec ma bénédiction et en vous remerciant pour tout cela,

Notes

(1) Le Rav Y. L. Horowitz, de Boston. Voir la lettre précédente.
(2) Dans la ville de Loubavitch, à l’époque du Rabbi Rachab.
(3) Le Rabbi Rachab et le précédent Rabbi.
(4) Celle-ci sera précisée dans la phrase suivante.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°2395.
(6) L’Admour Hazaken.
(7) Le 10 Chevat.
(8) Il s’agit de la lettre précédente.