Lettre n° 2414
Par la grâce de D.ieu,
17 Chevat 5714,
Brooklyn,
A mon proche parent, le grand Rav, ‘Hassid et Juste,
issu d’une illustre famille, distingué descendant des grands,
Rabbi Yehouda Aryé Chlita(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre de ce mercredi. De même j’ai reçu vos deux livres, le nouveau Lev Aryé, tomes 1 et 2. Je vous remercie beaucoup pour ce précieux cadeau. Comme marque d’amitié et pour vous en remercier, je formulerai, à la fin de la présente, quelques remarques, me basant sur l’affirmation de nos Sages, au traité Baba Metsya 84a, selon laquelle : “ Lorsque j’énonçais une affirmation, il me posait vingt quatre questions… Ne savait-il pas que mon explication était juste(2) ? ”.
Ces dernières semaines, le Tanya a été édité pour la première fois aux Etats Unis et, plus généralement, dans l’hémisphère inférieur(3). Dans la lettre d’approbation des Rabbanim de Cracovie(4), ce livre est appelé le “ saint Tanya ”. J’ai demandé qu’on vous l’envoie, avec le fascicule(5) dans lequel mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, commente le dicton de l’Admour Hazaken selon lequel le don de la Torah ne se produisit pas dans l’hémisphère inférieur(6). Sans doute, ceux qui sont à votre service me confirmeront-ils que vous l’avez bien reçu.
Avec ma déférence, mes respects et ma bénédiction pour mon illustre parent,
N. B.
A) Au début du tome 1, page 1, vous demandez pourquoi le verset dit parfois “ les paroles de cette Torah ” et, d’autres fois, “ ce livre de la Torah ”. Vous savez ce que précise Rachi, à ce sujet. Il s’agit, dans le premier cas, de la Torah, dans le second, du livre ou de son contenu
Néanmoins, on peut, là encore, s’interroger. Pourquoi le verset est-il tantôt énoncé au féminin(7) tantôt au masculin(8) ? Vous dites que cela dépend de la manière d’étudier la Torah. Si on l’apprend comme il convient, “ pour son nom ”, c’est-à-dire en exerçant soi-même une influence, on choisira la forme masculine, comme ce fut le cas à l’époque de Yochoua. En revanche, si on ne l’étudie pas comme il convient, si l’on se contente de recevoir, on optera pour la forme féminine, comme ce fut le cas à l’époque de Moché.
On peut s’interroger sur une telle interprétation, car les termes du verset s’appliquent à la Torah et non à celui qui l’étudie.
Mais, à mon humble avis, on peut adopter cette analyse, car la Torah doit être étudiée “ pour son nom ”, c’est-à-dire pour la Torah elle-même, dans son intérêt, de sorte que celle-ci reçoive de celui qui l’étudie, tout comme, dans différents Midrachim, Israël est défini comme le fiancé et la Torah, comme la fiancée. La ‘Hassidout l’explique, en particulier dans le Likouteï Torah Bera’ha, à la page 94a et Chir Hachirim, à la page 39c.
Il n’en est pas de même pour une étude qui n’est pas “ pour son nom ”, dans le domaine de la Sainteté, qui est donc intéressée, comme le précise le traité Pessa’him 68b. Vous consulterez également le Chaar Ha Guilgoulim, à la fin de la quatrième introduction. En pareil cas, c’est la Torah qui exerce son influence, qui est le marié. Israël n’est alors que la mariée.
Les enfants d’Israël, dans le désert, formaient une “ génération avisée ” et consommaient la manne(9). Il étudiaient donc la Torah plus aisément “ pour son nom ” et non pour recevoir une récompense. Puis, ils pénétrèrent en Erets Israël et ils durent assumer des activités matérielles, labourer par exemple. Pour cela, il leur fallut mettre en pratique les termes du verset : “ Si vous marchez dans Mes décrets. ”
Le Sifra précise le sens de ce verset : “ En faisant porter vos efforts sur la Torah ”. Ainsi, il était alors envisageable de l’étudier, même si ce n’était pas “ pour son nom ”. C’est pour cela que le verset faisant référence à Yochoua, choisit le masculin, car c’est alors la Torah qui accorde son influence. Pour Moché, par contre, le verset emploie le féminin, car la Torah reçoit.
B) Au début des commentaires sur le Talmud, tome 2, page 253, il est fait allusion à ‘Hizkya, qui fut puni parce qu’il ne se préoccupa pas d’avoir des enfants. Et sa prière fut : “ J’ai fait ce qui est bon à Tes yeux ”, car il rapprocha la délivrance(10) de la prière.
On peut expliquer le lien entre les deux éléments, sa faute et sa prière, d’après la ‘Hassidout et la Kabbala, de même que le lien entre “ J’ai fait ce qui est bon à Tes yeux ” et le rapprochement entre la délivrance et la prière.
La délivrance est liée à l’Attribut du fondement, Yessod et la prière, à celui de la royauté, Mal’hout. Ce qui est bon correspond également à Yessod et ce que “ j’ai fait à Tes yeux ”, à Mal’hout. La proximité entre la délivrance et la prière, leur unité, illustrent l’Unification supérieure, une longue prière. Ainsi, dans la prière des dix huit bénédictions qui est dite ensuite, en particulier dans celle de Sim Chalom, “ instaure la paix ”, les Attributs de l’émotion s’unissent à celui de Mal’hout. Dès lors, la demande est matériellement exaucée.
Telle était la préoccupation de ‘Hizkya, qui n’eut des enfants que spirituellement et, de cette façon, fut comme s’il en avait matériellement. C’est précisément la supériorité de la Torah par rapport à la prière, comme l’explique Igueret Hakodech, de l’Admour Hazaken, Kountrass A’haron, page 158a.
Voici ce que dit le Tséma’h Tsédek, dans son Or Ha Torah(11), à la fin du discours ‘hassidique intitulé “ L’ange qui me libère ” : “ J’ai fait ce qui est bon à tes yeux : Cela signifie qu’il lia l’aspect positif de Mal’hout, qui est qualifié d’œil ”. Ce texte renvoie également au Zohar, tome 2, page 128b, au Mikdach Méle’h, à la même référence, au Chaareï Ora, seconde partie, qui diverge du Zohareï ‘Hama, au début de la Parchat Vaygach.
Vous consulterez également le Sidour du Ari Zal et le Peri Ets ‘Haïm, avant la prière des dix huit bénédictions et celle de Sim Chalom.
C) Dans les commentaires du saint Zohar, à la page 292, vous citez le Zohar, à la Parchat Yethro et à la Parchat Kedochim, tome 2, page 89a et tome 3, page 81a, qui dit : “ Souviens-toi du jour du Chabbat pour le sanctifier ” et “ Vous serez saints ”. Il remarque : “ Il n’est pas dit ‘Soyez’, mais ‘vous serez’, car il s’agit d’une certitude. ”
En fait, on peut apporter la précision suivante, quant à la différence entre la sainteté du Chabbat et celle de la fête. Le Chabbat est intrinsèquement saint et il ne dépend pas de l’action des hommes, alors qu’à l’inverse, ceux-ci sanctifient les fêtes.
Néanmoins, il est dit, dans le traité Chabbat 69b et dans le Tour Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haïm, au chapitre 344, que l’on compte six jours et que l’on célèbre le Chabbat, durant le septième(12). Il en est de même pour la sainteté d’Israël, qui est définie comme un fait certain. Car, au final, il est dit “ nul ne sera repoussé ” et “ il est impossible de les échanger contre une autre nation ”.
Mais, il n’est pas dit ‘Soyez’ car il faut d’abord compter six jours, correspondant aux six millénaires de la création, qui sont deux millénaires de désolation, deux de Torah et deux de l’époque messianique. Mais, à l’issue de ces deux derniers millénaires, il convient de faire entrer plus tôt le Chabbat, c’est-à-dire le septième millénaire(13), comme l’explique le Ramban, dans son commentaire de la Torah, au verset Béréchit 2, 3. C’est alors que “ vous serez saints ”.
D) Vous citez le Zohar, à la Parchat Behar, page 108a, selon lequel “ les serviteurs sont dispensés de porter le joug de la royauté céleste ”. Vous savez sans doute que les commentateurs du Zohar s’interrogent, à ce sujet et qu’ils renvoient au Chaar ‘Hadach, Séfer Ha Itour, lois des Tefillin, selon lequel ce verset vient dispenser un serviteur juif du port des Tefillin.
On cite également le traité Kidouchin 22b, le Yerouchalmi Kidouchin, chapitre 1, fin du paragraphe 2, le Yerouchalmi Bera’hot, chapitre 3, paragraphe 3, le Zé’her Yehossef sur le traité ‘Haguiga, à la page 4a, le Ikar Tiféret du Radbaz, sur les lois des serviteurs, chapitre 1, paragraphe 1 et d’autres textes encore.
E) A la fin du livre, vous expliquez le Midrach Kohélet Rabba, chapitre 8, paragraphe 5, qui commente le verset : “ Celui qui respecte la Mitsva a un cœur sage ”.
Or, le Yalkout Chimeoni, et vous consulterez également le Kohélet Zouta, présente ce Midrach avec un plus grand nombre de détails. De fait, il est dit que “ les paroles de la Torah sont pauvres à une référence et riches à une autre ”. Ce texte applique les termes de ce verset à Aharon et Moché, à Yochoua et à Moché ou encore à Esther et à Morde’haï.
Une autre explication mentionnée par ce même texte fait référence à Yossef, mais elle s’applique uniquement au début du verset, alors que les précédents le commentaient dans son ensemble.
On peut en conclure, surtout si l’on adopte l’explication selon laquelle il s’agit ici de Yochoua et de Moché, que, selon ces textes, le sage dont parle le verset est supérieur à celui qui respecte la Mitsva.
On peut expliquer, brièvement, que Moché et Aharon sont “ l’accompagnateur du roi ” et “ l’accompagnateur de la reine ”. Moché et Yochoua sont “ la face du soleil ” et “ la face de la lune ”, l’élément qui donne et celui qui reçoit. Il en est de même pour Morde’haï et Esther.
Bien évidemment, la perception du mal n’a pas d’effet négatif, là-haut. Ici-bas, en revanche, quand l’homme “ eut connaissance du bien et du mal ”, il éprouva la faute et la mort, comme l’explique longuement le Torah Or, de l’auteur du Tanya, au discours ‘hassidique intitulé “ Et, le serpent était rusé ”.
Quand Moché, “ accompagnateur du roi ” sut que “ J’ai été sanctifié dans Mon honneur ”(14), il n’en fut pas gêné, comme le précise le Yalkout Chimeoni. Il n’en fut pas de même pour “ l’accompagnateur de la reine ” et ses fils. Il fallut donc cacher cette situation.
Il en fut de même pour Moché et Yochoua, lors de l’épisode du veau d’or, pour Morde’haï et Esther, lors du décret de Haman. C’est, du reste, pour cette raison qu’Esther, apprenant ce qui se passait, reçut le statut de femme Nidda, ayant eu un écoulement de sang impur, sur lequel les forces du mal exercent leur emprise.
En conséquence, celui qui fait preuve de détermination n’est pas troublé par une mauvaise nouvelle concernant le futur. Il n’en est pas de même pour les femmes, qui sont émotives. Esther fut écartée de cette connaissance et les forces du mal n’exercèrent ainsi aucune emprise, parce qu’elle était alors occupée à détruire le ‘Hamets(15), c’est-à-dire à la disparition du mal. Ainsi, disent nos Sages, au traité Pessa’him 11a : “ Quand l’homme recherche le ‘Hamets pour le détruire, peut-on imaginer qu’il en vienne à le consommer ? ”.
Que D.ieu protège chacun, au sein de tout Israël. Et, qu’Il nous libère, afin que nous cessions d’être les serviteurs d’A’hachvéroch, que nous soyons saints, d’une manière certaine et que nous faisions ce qui est bon à Ses yeux, de manière profonde et intègre.
Notes
(1) Le Rav Y. A. Perlov.
(2) Ce qui ne l’empêchait pas de poser ces questions.
(3) Si l’on considère Jérusalem comme le point le plus élevé du globe.
(4) Voir le Séfer Toledot ‘Habad, bibliographie du Tanya, éditions Kehot, 5712-1982, à la page 42.
(5) Voir le Séfer Hamaamarim 5708, à la page 232, les lettres du précédent Rabbi, tome 2, lettre n°617.
(6) Cette édition permet donc de remédier à cela.
(7) Dans le premier cas.
(8) Dans le second cas.
(9) Qui leur apportait également l’élévation.
(10) Concluant le Chema Israël du matin.
(11) Parchat Vaye’hi, page 358a.
(12) Lorsque l’on a oublié quel jour est le Chabbat.
(13) Le septième millénaire est celui de la venue du Machia’h.
(14) Par les fils d’Aharon.
(15) Son jeûne fut au début de la fête de Pessa’h.
17 Chevat 5714,
Brooklyn,
A mon proche parent, le grand Rav, ‘Hassid et Juste,
issu d’une illustre famille, distingué descendant des grands,
Rabbi Yehouda Aryé Chlita(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre de ce mercredi. De même j’ai reçu vos deux livres, le nouveau Lev Aryé, tomes 1 et 2. Je vous remercie beaucoup pour ce précieux cadeau. Comme marque d’amitié et pour vous en remercier, je formulerai, à la fin de la présente, quelques remarques, me basant sur l’affirmation de nos Sages, au traité Baba Metsya 84a, selon laquelle : “ Lorsque j’énonçais une affirmation, il me posait vingt quatre questions… Ne savait-il pas que mon explication était juste(2) ? ”.
Ces dernières semaines, le Tanya a été édité pour la première fois aux Etats Unis et, plus généralement, dans l’hémisphère inférieur(3). Dans la lettre d’approbation des Rabbanim de Cracovie(4), ce livre est appelé le “ saint Tanya ”. J’ai demandé qu’on vous l’envoie, avec le fascicule(5) dans lequel mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, commente le dicton de l’Admour Hazaken selon lequel le don de la Torah ne se produisit pas dans l’hémisphère inférieur(6). Sans doute, ceux qui sont à votre service me confirmeront-ils que vous l’avez bien reçu.
Avec ma déférence, mes respects et ma bénédiction pour mon illustre parent,
N. B.
A) Au début du tome 1, page 1, vous demandez pourquoi le verset dit parfois “ les paroles de cette Torah ” et, d’autres fois, “ ce livre de la Torah ”. Vous savez ce que précise Rachi, à ce sujet. Il s’agit, dans le premier cas, de la Torah, dans le second, du livre ou de son contenu
Néanmoins, on peut, là encore, s’interroger. Pourquoi le verset est-il tantôt énoncé au féminin(7) tantôt au masculin(8) ? Vous dites que cela dépend de la manière d’étudier la Torah. Si on l’apprend comme il convient, “ pour son nom ”, c’est-à-dire en exerçant soi-même une influence, on choisira la forme masculine, comme ce fut le cas à l’époque de Yochoua. En revanche, si on ne l’étudie pas comme il convient, si l’on se contente de recevoir, on optera pour la forme féminine, comme ce fut le cas à l’époque de Moché.
On peut s’interroger sur une telle interprétation, car les termes du verset s’appliquent à la Torah et non à celui qui l’étudie.
Mais, à mon humble avis, on peut adopter cette analyse, car la Torah doit être étudiée “ pour son nom ”, c’est-à-dire pour la Torah elle-même, dans son intérêt, de sorte que celle-ci reçoive de celui qui l’étudie, tout comme, dans différents Midrachim, Israël est défini comme le fiancé et la Torah, comme la fiancée. La ‘Hassidout l’explique, en particulier dans le Likouteï Torah Bera’ha, à la page 94a et Chir Hachirim, à la page 39c.
Il n’en est pas de même pour une étude qui n’est pas “ pour son nom ”, dans le domaine de la Sainteté, qui est donc intéressée, comme le précise le traité Pessa’him 68b. Vous consulterez également le Chaar Ha Guilgoulim, à la fin de la quatrième introduction. En pareil cas, c’est la Torah qui exerce son influence, qui est le marié. Israël n’est alors que la mariée.
Les enfants d’Israël, dans le désert, formaient une “ génération avisée ” et consommaient la manne(9). Il étudiaient donc la Torah plus aisément “ pour son nom ” et non pour recevoir une récompense. Puis, ils pénétrèrent en Erets Israël et ils durent assumer des activités matérielles, labourer par exemple. Pour cela, il leur fallut mettre en pratique les termes du verset : “ Si vous marchez dans Mes décrets. ”
Le Sifra précise le sens de ce verset : “ En faisant porter vos efforts sur la Torah ”. Ainsi, il était alors envisageable de l’étudier, même si ce n’était pas “ pour son nom ”. C’est pour cela que le verset faisant référence à Yochoua, choisit le masculin, car c’est alors la Torah qui accorde son influence. Pour Moché, par contre, le verset emploie le féminin, car la Torah reçoit.
B) Au début des commentaires sur le Talmud, tome 2, page 253, il est fait allusion à ‘Hizkya, qui fut puni parce qu’il ne se préoccupa pas d’avoir des enfants. Et sa prière fut : “ J’ai fait ce qui est bon à Tes yeux ”, car il rapprocha la délivrance(10) de la prière.
On peut expliquer le lien entre les deux éléments, sa faute et sa prière, d’après la ‘Hassidout et la Kabbala, de même que le lien entre “ J’ai fait ce qui est bon à Tes yeux ” et le rapprochement entre la délivrance et la prière.
La délivrance est liée à l’Attribut du fondement, Yessod et la prière, à celui de la royauté, Mal’hout. Ce qui est bon correspond également à Yessod et ce que “ j’ai fait à Tes yeux ”, à Mal’hout. La proximité entre la délivrance et la prière, leur unité, illustrent l’Unification supérieure, une longue prière. Ainsi, dans la prière des dix huit bénédictions qui est dite ensuite, en particulier dans celle de Sim Chalom, “ instaure la paix ”, les Attributs de l’émotion s’unissent à celui de Mal’hout. Dès lors, la demande est matériellement exaucée.
Telle était la préoccupation de ‘Hizkya, qui n’eut des enfants que spirituellement et, de cette façon, fut comme s’il en avait matériellement. C’est précisément la supériorité de la Torah par rapport à la prière, comme l’explique Igueret Hakodech, de l’Admour Hazaken, Kountrass A’haron, page 158a.
Voici ce que dit le Tséma’h Tsédek, dans son Or Ha Torah(11), à la fin du discours ‘hassidique intitulé “ L’ange qui me libère ” : “ J’ai fait ce qui est bon à tes yeux : Cela signifie qu’il lia l’aspect positif de Mal’hout, qui est qualifié d’œil ”. Ce texte renvoie également au Zohar, tome 2, page 128b, au Mikdach Méle’h, à la même référence, au Chaareï Ora, seconde partie, qui diverge du Zohareï ‘Hama, au début de la Parchat Vaygach.
Vous consulterez également le Sidour du Ari Zal et le Peri Ets ‘Haïm, avant la prière des dix huit bénédictions et celle de Sim Chalom.
C) Dans les commentaires du saint Zohar, à la page 292, vous citez le Zohar, à la Parchat Yethro et à la Parchat Kedochim, tome 2, page 89a et tome 3, page 81a, qui dit : “ Souviens-toi du jour du Chabbat pour le sanctifier ” et “ Vous serez saints ”. Il remarque : “ Il n’est pas dit ‘Soyez’, mais ‘vous serez’, car il s’agit d’une certitude. ”
En fait, on peut apporter la précision suivante, quant à la différence entre la sainteté du Chabbat et celle de la fête. Le Chabbat est intrinsèquement saint et il ne dépend pas de l’action des hommes, alors qu’à l’inverse, ceux-ci sanctifient les fêtes.
Néanmoins, il est dit, dans le traité Chabbat 69b et dans le Tour Choul’han Arou’h Ora’h ‘Haïm, au chapitre 344, que l’on compte six jours et que l’on célèbre le Chabbat, durant le septième(12). Il en est de même pour la sainteté d’Israël, qui est définie comme un fait certain. Car, au final, il est dit “ nul ne sera repoussé ” et “ il est impossible de les échanger contre une autre nation ”.
Mais, il n’est pas dit ‘Soyez’ car il faut d’abord compter six jours, correspondant aux six millénaires de la création, qui sont deux millénaires de désolation, deux de Torah et deux de l’époque messianique. Mais, à l’issue de ces deux derniers millénaires, il convient de faire entrer plus tôt le Chabbat, c’est-à-dire le septième millénaire(13), comme l’explique le Ramban, dans son commentaire de la Torah, au verset Béréchit 2, 3. C’est alors que “ vous serez saints ”.
D) Vous citez le Zohar, à la Parchat Behar, page 108a, selon lequel “ les serviteurs sont dispensés de porter le joug de la royauté céleste ”. Vous savez sans doute que les commentateurs du Zohar s’interrogent, à ce sujet et qu’ils renvoient au Chaar ‘Hadach, Séfer Ha Itour, lois des Tefillin, selon lequel ce verset vient dispenser un serviteur juif du port des Tefillin.
On cite également le traité Kidouchin 22b, le Yerouchalmi Kidouchin, chapitre 1, fin du paragraphe 2, le Yerouchalmi Bera’hot, chapitre 3, paragraphe 3, le Zé’her Yehossef sur le traité ‘Haguiga, à la page 4a, le Ikar Tiféret du Radbaz, sur les lois des serviteurs, chapitre 1, paragraphe 1 et d’autres textes encore.
E) A la fin du livre, vous expliquez le Midrach Kohélet Rabba, chapitre 8, paragraphe 5, qui commente le verset : “ Celui qui respecte la Mitsva a un cœur sage ”.
Or, le Yalkout Chimeoni, et vous consulterez également le Kohélet Zouta, présente ce Midrach avec un plus grand nombre de détails. De fait, il est dit que “ les paroles de la Torah sont pauvres à une référence et riches à une autre ”. Ce texte applique les termes de ce verset à Aharon et Moché, à Yochoua et à Moché ou encore à Esther et à Morde’haï.
Une autre explication mentionnée par ce même texte fait référence à Yossef, mais elle s’applique uniquement au début du verset, alors que les précédents le commentaient dans son ensemble.
On peut en conclure, surtout si l’on adopte l’explication selon laquelle il s’agit ici de Yochoua et de Moché, que, selon ces textes, le sage dont parle le verset est supérieur à celui qui respecte la Mitsva.
On peut expliquer, brièvement, que Moché et Aharon sont “ l’accompagnateur du roi ” et “ l’accompagnateur de la reine ”. Moché et Yochoua sont “ la face du soleil ” et “ la face de la lune ”, l’élément qui donne et celui qui reçoit. Il en est de même pour Morde’haï et Esther.
Bien évidemment, la perception du mal n’a pas d’effet négatif, là-haut. Ici-bas, en revanche, quand l’homme “ eut connaissance du bien et du mal ”, il éprouva la faute et la mort, comme l’explique longuement le Torah Or, de l’auteur du Tanya, au discours ‘hassidique intitulé “ Et, le serpent était rusé ”.
Quand Moché, “ accompagnateur du roi ” sut que “ J’ai été sanctifié dans Mon honneur ”(14), il n’en fut pas gêné, comme le précise le Yalkout Chimeoni. Il n’en fut pas de même pour “ l’accompagnateur de la reine ” et ses fils. Il fallut donc cacher cette situation.
Il en fut de même pour Moché et Yochoua, lors de l’épisode du veau d’or, pour Morde’haï et Esther, lors du décret de Haman. C’est, du reste, pour cette raison qu’Esther, apprenant ce qui se passait, reçut le statut de femme Nidda, ayant eu un écoulement de sang impur, sur lequel les forces du mal exercent leur emprise.
En conséquence, celui qui fait preuve de détermination n’est pas troublé par une mauvaise nouvelle concernant le futur. Il n’en est pas de même pour les femmes, qui sont émotives. Esther fut écartée de cette connaissance et les forces du mal n’exercèrent ainsi aucune emprise, parce qu’elle était alors occupée à détruire le ‘Hamets(15), c’est-à-dire à la disparition du mal. Ainsi, disent nos Sages, au traité Pessa’him 11a : “ Quand l’homme recherche le ‘Hamets pour le détruire, peut-on imaginer qu’il en vienne à le consommer ? ”.
Que D.ieu protège chacun, au sein de tout Israël. Et, qu’Il nous libère, afin que nous cessions d’être les serviteurs d’A’hachvéroch, que nous soyons saints, d’une manière certaine et que nous faisions ce qui est bon à Ses yeux, de manière profonde et intègre.
Notes
(1) Le Rav Y. A. Perlov.
(2) Ce qui ne l’empêchait pas de poser ces questions.
(3) Si l’on considère Jérusalem comme le point le plus élevé du globe.
(4) Voir le Séfer Toledot ‘Habad, bibliographie du Tanya, éditions Kehot, 5712-1982, à la page 42.
(5) Voir le Séfer Hamaamarim 5708, à la page 232, les lettres du précédent Rabbi, tome 2, lettre n°617.
(6) Cette édition permet donc de remédier à cela.
(7) Dans le premier cas.
(8) Dans le second cas.
(9) Qui leur apportait également l’élévation.
(10) Concluant le Chema Israël du matin.
(11) Parchat Vaye’hi, page 358a.
(12) Lorsque l’on a oublié quel jour est le Chabbat.
(13) Le septième millénaire est celui de la venue du Machia’h.
(14) Par les fils d’Aharon.
(15) Son jeûne fut au début de la fête de Pessa’h.