Lettre n° 2432
Par la grâce de D.ieu,
24 Chevat 5714,
Brooklyn, New York,
Au professeur Yé’hezkel Kutcher,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai eu plaisir à faire votre connaissance et à m’entretenir avec vous de différents points, de première importance, qui concernent, en particulier, la jeunesse d’Israël. Conformément au dicton(1) de mon beau-père, le Rabbi, une rencontre entre deux Juifs n’est pas seulement un bien pour l’un et l’autre. Il doit, en outre, en résulter le bien également pour une troisième personne. J’ai donc bon espoir que notre entrevue aura un effet positif sur vos élèves et sur votre entourage.
En l’occurrence, il s’agit, plus précisément, de la jeunesse et il est dit que “ l’homme est tel l’arbre du champ ”. La plus légère modification effectuée sur un jeune plant ou, a fortiori, sur une graine, transformera l’arbre qui poussera ensuite, pour toute la durée de son existence, dans un sens ou dans l’autre.
Bien plus, à l’époque actuelle, des vents destructeurs soufflent non seulement dans la rue, mais aussi dans les écoles et même dans les Yechivot. La responsabilité, et donc le mérite de ceux qui sont susceptibles d’intervenir, en la matière et dont la voix est écoutée par les jeunes, sont accrus d’autant.
Ces pédagogues, qui ont de l’influence, doivent se considérer comme les émissaires du Saint béni soit-Il, en tel lieu et à telle époque, pour éclairer, affiner, transformer et sanctifier leur entourage, par “ la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière ”, de même que par le luminaire de la Torah(2).
Ce luminaire a même le pouvoir de ramener vers le bien ceux qui se sont écartés du droit chemin jusqu’à la dernière extrémité, comme le disent nos Sages, au début du Midrach E’ha Rabba, dans la seconde introduction. Et, rien ne résiste à la volonté.
Avec mes respects et ma bénédiction de réussite dans l’accomplissement de votre mission sacrée, avec largesse d’esprit,
Je vous remercie de m’avoir transmis, pour que je puisse en prendre connaissance, votre article intitulé “ Le contexte linguistique du livre d’Ichaya ”. Je vous le restitue avec la présente, comme vous me l’avez demandé.
A ce propos, vous expliquez, à la fin de cet article, les mots qui étaient changés dans la Torah de Rabbi Meïr(3) et vous dites qu’il s’agissait d’un exemplaire populaire ou inspiré de celui qui l’était(4).
A mon sens, on ne peut émettre une telle explication, car Rabbi Meïr était accepté comme le chef des scribes, à son époque(5). En effet, nos Sages racontent, au traité Meguila 18b, qu’il écrivait de mémoire et transcrivait ensuite ce qu’il avait noté, avec la plus grande précision.
Ainsi, l’un des changements figurant dans la Torah de Rabbi Meïr, selon le Midrach Béréchit Rabba, chapitre 9, paragraphe 5, est le remplacement de Tov Méod, très bon, par Tov Mavet, la mort est bonne. Il est clair que ceci avait une signification profonde, une explication raisonnée. Il ne s’agissait donc pas d’un exemplaire populaire. Bien plus, les Grands de la génération vantèrent sa qualité de scribe, comme en attestent les traités Erouvin 13a, Guittin 67a et le Midrach Kohélet Rabba, chapitre 2, paragraphe 17.
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°2592.
(2) Qui est la ‘Hassidout.
(3) Par exemple, dans l’expression Kotnot Or, des tuniques de peau, le mot Or était orthographié avec un Alef à la place d’un Aïn, signifiant ainsi: des tuniques de lumière. Un autre exemple sera ensuite cité par le Rabbi.
(4) La Torah de Rabbi Meïr était la reprise d’un exemplaire populaire et ces changements n’étaient donc pas délibérés, de la part de Rabbi Meïr.
(5) Il est donc inconcevable qu’il ait eu une Torah imprécise.
24 Chevat 5714,
Brooklyn, New York,
Au professeur Yé’hezkel Kutcher,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai eu plaisir à faire votre connaissance et à m’entretenir avec vous de différents points, de première importance, qui concernent, en particulier, la jeunesse d’Israël. Conformément au dicton(1) de mon beau-père, le Rabbi, une rencontre entre deux Juifs n’est pas seulement un bien pour l’un et l’autre. Il doit, en outre, en résulter le bien également pour une troisième personne. J’ai donc bon espoir que notre entrevue aura un effet positif sur vos élèves et sur votre entourage.
En l’occurrence, il s’agit, plus précisément, de la jeunesse et il est dit que “ l’homme est tel l’arbre du champ ”. La plus légère modification effectuée sur un jeune plant ou, a fortiori, sur une graine, transformera l’arbre qui poussera ensuite, pour toute la durée de son existence, dans un sens ou dans l’autre.
Bien plus, à l’époque actuelle, des vents destructeurs soufflent non seulement dans la rue, mais aussi dans les écoles et même dans les Yechivot. La responsabilité, et donc le mérite de ceux qui sont susceptibles d’intervenir, en la matière et dont la voix est écoutée par les jeunes, sont accrus d’autant.
Ces pédagogues, qui ont de l’influence, doivent se considérer comme les émissaires du Saint béni soit-Il, en tel lieu et à telle époque, pour éclairer, affiner, transformer et sanctifier leur entourage, par “ la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière ”, de même que par le luminaire de la Torah(2).
Ce luminaire a même le pouvoir de ramener vers le bien ceux qui se sont écartés du droit chemin jusqu’à la dernière extrémité, comme le disent nos Sages, au début du Midrach E’ha Rabba, dans la seconde introduction. Et, rien ne résiste à la volonté.
Avec mes respects et ma bénédiction de réussite dans l’accomplissement de votre mission sacrée, avec largesse d’esprit,
Je vous remercie de m’avoir transmis, pour que je puisse en prendre connaissance, votre article intitulé “ Le contexte linguistique du livre d’Ichaya ”. Je vous le restitue avec la présente, comme vous me l’avez demandé.
A ce propos, vous expliquez, à la fin de cet article, les mots qui étaient changés dans la Torah de Rabbi Meïr(3) et vous dites qu’il s’agissait d’un exemplaire populaire ou inspiré de celui qui l’était(4).
A mon sens, on ne peut émettre une telle explication, car Rabbi Meïr était accepté comme le chef des scribes, à son époque(5). En effet, nos Sages racontent, au traité Meguila 18b, qu’il écrivait de mémoire et transcrivait ensuite ce qu’il avait noté, avec la plus grande précision.
Ainsi, l’un des changements figurant dans la Torah de Rabbi Meïr, selon le Midrach Béréchit Rabba, chapitre 9, paragraphe 5, est le remplacement de Tov Méod, très bon, par Tov Mavet, la mort est bonne. Il est clair que ceci avait une signification profonde, une explication raisonnée. Il ne s’agissait donc pas d’un exemplaire populaire. Bien plus, les Grands de la génération vantèrent sa qualité de scribe, comme en attestent les traités Erouvin 13a, Guittin 67a et le Midrach Kohélet Rabba, chapitre 2, paragraphe 17.
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°2592.
(2) Qui est la ‘Hassidout.
(3) Par exemple, dans l’expression Kotnot Or, des tuniques de peau, le mot Or était orthographié avec un Alef à la place d’un Aïn, signifiant ainsi: des tuniques de lumière. Un autre exemple sera ensuite cité par le Rabbi.
(4) La Torah de Rabbi Meïr était la reprise d’un exemplaire populaire et ces changements n’étaient donc pas délibérés, de la part de Rabbi Meïr.
(5) Il est donc inconcevable qu’il ait eu une Torah imprécise.