Lettre n° 2443

2443
Par la grâce de D.ieu,
1er jour de Roch ‘Hodech
Adar Richon 5714,
Brooklyn,

Aux dirigeants de l’association ‘Habad,
en notre Terre Sainte,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

A) Je suis surpris que vous ne m’écriviez pas, depuis bien longtemps. Je vous ai adressé un télégramme(1) pour le jour de la Hilloula de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera et qui dirige notre génération, le 10 Chevat et je vous ai demandé d’avertir Kfar ‘Habad et toutes les institutions ‘Habad qu’une réunion ‘hassidique devait être organisée, à cette date, que l’on devait, à cette occasion, s’engager à des accomplissements positifs, car “ le berger n’a pas abandonné son troupeau ”.

Or, à ce jour, vous ne m’avez même pas confirmé avoir reçu ce télégramme, plus encore, vous ne m’avez pas indiqué à quelles institutions cette information est parvenue et, point le plus important, vous ne m’avez pas précisé ce qui en a concrètement résulté.

Vous compléterez sûrement tout cela au plus vite. Je vous en remercie d’avance.

B) Un autre point suscite également mon étonnement. Je vous ai maintes fois demandé de me faire connaître tous les événements qui peuvent avoir une incidence sur les institutions et l’activité de ‘Habad. En effet, les livres, et non uniquement ceux de ‘Habad, ou même la logique première établissent qu’un homme ou une femme ne peuvent être considérés comme des entités indépendantes, qu’ils sont, bien au contraire, des éléments d’un ensemble, que chacun est l’émissaire de D.ieu, chargé d’éclairer son entourage d’une lumière céleste.

En effet, on ne peut connaître la réussite dans ses quatre coudées(2) si l’on ne met pas en pratique la mission confiée par D.ieu, Qui dirige l’ensemble et chaque élément qui le constitue.

Néanmoins, les ‘Hassidim ‘Habad reçoivent une mission spécifique. Notre chef a investi en eux des forces particulières, leur a confié un rôle original, basé sur l’amour du prochain tel que l’expliquent nos maîtres, c’est-à-dire celui que l’on éprouve également envers une personne qui se trouve à l’autre extrémité du monde et que l’on n’a jamais vu.

En conséquence, vous devez faire preuve de la plus grande ardeur pour savoir ce qui se passe autour de vous, dans votre ville, dans l’endroit où vous menez votre action ou bien où vous pouvez la mener. Vous devez trouver les moyens d’intervenir de la façon qui a été définie par nos saints maîtres.

Comme je l’ai dit, c’est uniquement de cette façon que les ‘Hassidim peuvent connaître la réussite en ce qui les concerne personnellement, être protégés “ d’une mauvaise personne ou d’une mauvaise rencontre ”(3), réussir l’introduction d’activités nouvelles, liées à la Torah et aux Mitsvot, satisfaire leurs besoins matériels et spirituels, de même que ceux des membres de leur famille.

C) J’ai déjà fait plusieurs fois allusion à tout cela. Malheureusement, aucune action concrète n’en a résulté. Or, je n’ai pas le choix et vous ne l’avez pas non plus. Je dois répéter ce message, encore et encore, en espérant qu’au final, cela sera utile.

Vous avez droit aux circonstances atténuantes parce que votre état d’esprit, à l’heure actuelle, va à l’encontre des termes du verset: “ Il éleva son cœur dans les voies de D.ieu ”. Vous connaissez la crispation et l’affliction. Durant ces dernières semaines, j’ai déjà écrit plusieurs fois que l’on ne peut réussir de la sorte, ni à titre collectif, ni personnellement. Bien au contraire, cette attitude engendre la rigueur.

Il est obligatoire que l’activité, pour tout ce qui est lié à Habad, soit large et pleine d’assurance, conformément à la volonté du Rabbi et à ses instructions. On doit mettre en pratique le Précepte: “ Servez D.ieu dans la joie ”. Ainsi, cette joie supprimera la rigueur et brisera les limites.

A l’époque de l’Admour Hazaken, fondateur de la ‘Hassidout ‘Habad, de son enseignement, de ses pratiques et de ses coutumes, on savait déjà que les opposants étaient nombreux. Il y eut d’abord Avigdor(4), qui formula une accusation injuste. Puis, son opprobre fut publiquement établi, bien qu’il soit parvenu à faire pencher le cœur de ceux qui ne sont pas coutumiers des stratagèmes du mauvais penchant. Mais, sa chute fut totale et il eut une fin amère(5).

Quelques semaines plus tard, la victoire de la ‘Hassidout fut totale. Par la suite, elle se développa de plus en plus, parvint à conquérir des dizaines de milliers de cœurs juifs. Il est inutile de préciser tout cela, car vous connaissez, par le détail, ce qui se passa alors.

Combien plus en est-il ainsi après que sept générations se soient passées, depuis l’Admour Hazaken. La ‘Hassidout se développe moralement et donc matériellement. Et, même s’il arrive qu’un homme vil et indigne se dresse contre elle, il ne faut nullement s’en affecter. Son effronterie s’explique uniquement parce qu’il pense qu’on le craint, que ses menaces font leur effet et que, pendant les jours de fêtes, les réunions ‘hassidiques n’ont qu’une dimension limitée. Par contre, s’il observait que l’on rend publique sa bassesse, que l’on décrit la vérité telle qu’elle est, il disparaîtrait de lui-même, comme le dit le Tanya. Avigdor lui-même, par la suite, mendiait l’aide des ‘Hassidim.

Il est inutile de se plaindre de ce qui est passé et ces remarques concernent uniquement le futur. Si vous voulez connaître la réussite dans vos préoccupations personnelles et dans l’action de ‘Habad, en général, vous ne devez tenir aucun compte des menaces qui n’ont aucun sens et qui fondront comme de la glace. Leurs auteurs devront eux-mêmes reconnaître qu’elles ne sont pas fondées. Et, l’on en conçoit de la peine uniquement parce qu’on leur accorde de l’importance.

C’est de cette manière seulement que l’on pourra connaître la réussite, dans ses préoccupations personnelles comme dans les activités communautaires.

J’espère que ces quelques lignes suffiront pour vous faire emprunter la voie de nos Pères, conformément à l’avis de notre sainte Torah. Il est dit: “ Que disparaissent les fautes ” et non ceux qui les commettent. Néanmoins, le Tanya définit, au chapitre 29, la nature des forces du mal, qui ont le droit et le pouvoir de se dresser contre la sainteté de l’âme divine possédée par chaque homme. Ainsi, ce dernier peut se renforcer contre elles et les vaincre. Dès lors, elles sont repoussées et disparaissent.

Les forces du mal peuvent prendre l’apparence d’un homme portant la barbe et un vêtement long, adoptant en apparence les usages ‘hassidiques. De fait, l’Admour Hazaken dit que Esav portait une redingote de soie(6).

D.ieu vous a accordé un cerveau et un cœur larges. Ceux-ci sont indispensables à un Juif et, combien plus, aux ‘Hassidim ‘Habad, auxquels le Tséma’h Tsédek(7) applique les termes de l’expression: “ Nous sommes les travailleurs du jour ”. Notre mission consiste à éclairer le monde par “ la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière ”, par le luminaire de la Torah qui est l’enseignement de la ‘Hassidout. Il est donc une nécessité absolue de mettre en pratique le verset: “ Il éleva son cœur dans les voies de D.ieu ”.

Dans l’attente de vos bonnes nouvelles en tout ce qui vient d’être dit, je conclus en vous adressant ma bénédiction de considérable réussite, dans vos préoccupations communautaires et personnelles, de même que dans celles de tous les membres de votre famille,

Notes

(1) Il s’agit de la lettre n°2402.
(2) Dans ses préoccupations personnelles.
(3) Selon les termes des bénédictions du matin.
(4) Celui qui fut à l’origine de la dénonciation qui conduisit l’Admour Hazaken en prison. Voir la lettre n°2437.
(5) Il devint un mendiant.
(6) Voir, à ce sujet, la lettre n°2338.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°2270.