Lettre n° 2455
Par la grâce de D.ieu,
5 Adar Richon 5714,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
écrivain et auteur, le Rav Avraham(1),
Je vous salue et vous bénis
J’ai bien reçu votre lettre, qui n’était pas datée. Par la suite, j’ai reçu votre livre intitulé “ Les filins tressés de trois cordelettes ”. Que D.ieu vous accorde le mérite et la réussite, afin de grandir et de parer la Torah, de diffuser la lumière de la ‘Hassidout, ses pratiques et ses usages, dans les cercles les plus larges.
Vous connaissez le dicton(2) de l’Admour Hazaken, qui nous a été transmis par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, selon lequel la ‘Hassidout ne concerne pas un certain groupe du peuple juif, mais est bien, de tout temps, le fait de chacun.
Heureux sont ceux qui ont le mérite de prendre part à la diffusion des sources(3) à l’extérieur.
Avec ma bénédiction pour que vous ayez de longs jours et de bonnes années, pour que vous connaissiez la réussite dans votre mission sacrée,
N. B. Je vous joins un chèque, destiné à vos dépenses personnelles.
J’ai feuilleté rapidement votre livre et voici mes remarques :
Dans l’introduction, page 5, à propos des chants : Vous consulterez le Kountrass A’haron du Tanya, au paragraphe “ les chants de David ” et, de manière plus détaillée, le Likouteï Torah Bamidbar, à partir de la page 18a.
Introduction du premier récit, page 10a, “ le secret du Mikwé qui est ” : On peut s’interroger sur ce commentaire, car cela n’est pas le “ secret du Mikwé ”, mais bien le sens simple de cette affirmation. Voici comment il faut comprendre ce dicton : on s’élève du profane vers le sacré, puis d’une sainteté vers l’autre.
C’est ainsi que le grand Prêtre, à Yom Kippour, se trempait cinq fois dans le bain rituel. C’est pour la même raison que l’on se rend au Mikwé, le matin du Chabbat, bien qu’on s’y soit déjà trempé, le vendredi après-midi.
Troisième récit : Vous dites que le Baal Chem Tov aurait fait ses besoins, puis lu ce billet avant de dire la bénédiction Acher Yatsar(4) précisément pour pouvoir le trouver.
Même si ce récit était transmis par la Tradition et précis, jusque dans le moindre détail, on peut se demander s’il était judicieux de le diffuser, surtout en Yiddish(5). Nos Sages soulignent qu’un lieu d’aisance va à l’encontre de la sainteté que l’on doit avoir dans le campement d’Israël(6).
Après ses besoins, on doit se laver les mains au plus vite. En effet, un mauvais esprit subsiste, tant qu’on ne l’a pas fait. Je suis donc à peu près certain que ce récit ou, tout au moins, certains de ses aspects fondamentaux, ne sont pas exacts.
Le fait de se prosterner, face contre terre(7) en apporte la preuve. Il s’agit d’une immense chute, comparée à la mort et pourtant nécessaire pour élever les forces du mal. Pour autant, on le fait en portant le Talith et les Tefillin, en un endroit où se trouve un Séfer Torah.
Cinquième récit, page 22 : On doit vraiment se demander de quelle manière ce récit peut être compatible avec la Loi juive.
Même si tous les détails sont vrais et précis, il faut se demander encore une fois l’intérêt de publier de tels récits, qui se rapportent au Baal Chem Tov et à la ‘Hassidout. Ceux-ci causent un tort évident, alors que l’on peut se demander ce qu’ils apportent.
Fin du dix neuvième récit, page 73 : Le Maguen Avraham Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 156, dit : “ Celui qui ne transmet pas des paroles au nom de leur auteur transgresse un Interdit ”. Il en résulte que la fin de ce récit ne peut pas être vraie.
Je suis surpris que vous imprimiez une telle affirmation à propos de l’Admour Hazaken, même si je ne doute pas que votre intention soit bonne.
Notes
(1) Le Rav A. Stern. Voir, à son propos, la lettre n°510.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°2278.
(3) De la ‘Hassidout.
(4) Que l’on dit après avoir fait ses besoins.
(5) Qui est parlé également par ceux qui ne sont pas des érudits.
(6) Dans le désert. Les enfants d’Israël faisaient alors leurs besoins à l’extérieur du campement.
(7) Pendant le Ta’hanoun, prière qui fait suite à celle des dix huit bénédictions. A l’heure actuelle, on ne se prosterne plus, mais l’on place l’avant-bras sur le front pour commémorer cette position.
5 Adar Richon 5714,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
écrivain et auteur, le Rav Avraham(1),
Je vous salue et vous bénis
J’ai bien reçu votre lettre, qui n’était pas datée. Par la suite, j’ai reçu votre livre intitulé “ Les filins tressés de trois cordelettes ”. Que D.ieu vous accorde le mérite et la réussite, afin de grandir et de parer la Torah, de diffuser la lumière de la ‘Hassidout, ses pratiques et ses usages, dans les cercles les plus larges.
Vous connaissez le dicton(2) de l’Admour Hazaken, qui nous a été transmis par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, selon lequel la ‘Hassidout ne concerne pas un certain groupe du peuple juif, mais est bien, de tout temps, le fait de chacun.
Heureux sont ceux qui ont le mérite de prendre part à la diffusion des sources(3) à l’extérieur.
Avec ma bénédiction pour que vous ayez de longs jours et de bonnes années, pour que vous connaissiez la réussite dans votre mission sacrée,
N. B. Je vous joins un chèque, destiné à vos dépenses personnelles.
J’ai feuilleté rapidement votre livre et voici mes remarques :
Dans l’introduction, page 5, à propos des chants : Vous consulterez le Kountrass A’haron du Tanya, au paragraphe “ les chants de David ” et, de manière plus détaillée, le Likouteï Torah Bamidbar, à partir de la page 18a.
Introduction du premier récit, page 10a, “ le secret du Mikwé qui est ” : On peut s’interroger sur ce commentaire, car cela n’est pas le “ secret du Mikwé ”, mais bien le sens simple de cette affirmation. Voici comment il faut comprendre ce dicton : on s’élève du profane vers le sacré, puis d’une sainteté vers l’autre.
C’est ainsi que le grand Prêtre, à Yom Kippour, se trempait cinq fois dans le bain rituel. C’est pour la même raison que l’on se rend au Mikwé, le matin du Chabbat, bien qu’on s’y soit déjà trempé, le vendredi après-midi.
Troisième récit : Vous dites que le Baal Chem Tov aurait fait ses besoins, puis lu ce billet avant de dire la bénédiction Acher Yatsar(4) précisément pour pouvoir le trouver.
Même si ce récit était transmis par la Tradition et précis, jusque dans le moindre détail, on peut se demander s’il était judicieux de le diffuser, surtout en Yiddish(5). Nos Sages soulignent qu’un lieu d’aisance va à l’encontre de la sainteté que l’on doit avoir dans le campement d’Israël(6).
Après ses besoins, on doit se laver les mains au plus vite. En effet, un mauvais esprit subsiste, tant qu’on ne l’a pas fait. Je suis donc à peu près certain que ce récit ou, tout au moins, certains de ses aspects fondamentaux, ne sont pas exacts.
Le fait de se prosterner, face contre terre(7) en apporte la preuve. Il s’agit d’une immense chute, comparée à la mort et pourtant nécessaire pour élever les forces du mal. Pour autant, on le fait en portant le Talith et les Tefillin, en un endroit où se trouve un Séfer Torah.
Cinquième récit, page 22 : On doit vraiment se demander de quelle manière ce récit peut être compatible avec la Loi juive.
Même si tous les détails sont vrais et précis, il faut se demander encore une fois l’intérêt de publier de tels récits, qui se rapportent au Baal Chem Tov et à la ‘Hassidout. Ceux-ci causent un tort évident, alors que l’on peut se demander ce qu’ils apportent.
Fin du dix neuvième récit, page 73 : Le Maguen Avraham Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 156, dit : “ Celui qui ne transmet pas des paroles au nom de leur auteur transgresse un Interdit ”. Il en résulte que la fin de ce récit ne peut pas être vraie.
Je suis surpris que vous imprimiez une telle affirmation à propos de l’Admour Hazaken, même si je ne doute pas que votre intention soit bonne.
Notes
(1) Le Rav A. Stern. Voir, à son propos, la lettre n°510.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°2278.
(3) De la ‘Hassidout.
(4) Que l’on dit après avoir fait ses besoins.
(5) Qui est parlé également par ceux qui ne sont pas des érudits.
(6) Dans le désert. Les enfants d’Israël faisaient alors leurs besoins à l’extérieur du campement.
(7) Pendant le Ta’hanoun, prière qui fait suite à celle des dix huit bénédictions. A l’heure actuelle, on ne se prosterne plus, mais l’on place l’avant-bras sur le front pour commémorer cette position.