Lettre n° 2470

Par la grâce de D.ieu,
14 Adar Richon 5714,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
a de nombreuses connaissances, se consacre aux
besoins communautaires, le Rav C. Y.(1),

Je vous salue et vous bénis,

A) J’ai bien reçu votre lettre du 16 Chevat et également vos salutations, par l’intermédiaire du grand Rav, ‘Hassid qui craint D.ieu et qui est plein d’enthousiasme, Rav Weiss(2). Que D.ieu accorde à chacun d’entre nous la possibilité d’annoncer, à l’avenir, uniquement de bonnes nouvelles, dans les domaines publics comme dans les préoccupations personnelles.

B) Je vous remercie également d’avoir attiré son attention sur l’erreur qui s’est glissée dans le guide d’étude(3), à la date du 7 Chevat d’une année ayant deux Adars. Comme je l’écrivais dans ma précédente lettre(4), je m’en suis remis à d’autres pour les corrections, du fait de mes nombreuses occupations. Et, le verset dit : “ Qui peut saisir les erreurs(5) ? ”.

C) Vous formulez une remarque à propos de la correction probable, à la page 410(6), “ notre distingué maître ”, au lieu de “ notre maître le ‘Hassid ”, “ notre maître ” à la place de “ le ‘Hassid ”. J’ai trouvé cette mention sur un exemplaire du Tanya, qui est la reproduction d’un livre ayant appartenu aux ‘Hassidim âgés des générations passées et qui s’est révélé digne de foi, dans les autres notes qu’il comportait. Néanmoins, je n’ai pas pu établir avec certitude que c’était effectivement le cas et j’ai donc introduit les modifications qui s’y trouvaient dans la rubrique des corrections probables.

D) Vous évoquez le doute sur le mot Mizé, de là, qui figure au premier chapitre du Tanya, page 5, ligne 7. A mon sens, celui-ci se rapporte à ce qui est dit avant cela. Il en est de même pour le mot Zé, ceci, qui se trouve à la page 24b, ligne 11. Néanmoins, dans ce dernier cas, certains considèrent qu’il se rapporte à ce qui est dit après cela. On peut s’interroger, à ce propos, en consultant le Kountrass Bikour Chicago, à partir de la page 63.

E) Concernant la discussion qu’a eu le Rav Weiss(6), j’ai été horrifié de constater que, pour son interlocuteur, il était hors de question qu’il en soit ainsi. Celui-ci a refusé d’intervenir, d’une quelconque manière. Comme je vous l’ai dit dans ma lettre, ce problème peut être considéré sous différents aspects, en fonction de la situation et l’on ne peut se contenter d’une “ interdiction absolue ”, pour reprendre l’expression que vous utilisez, dans votre lettre. Il peut aussi s’agir d’une forte protestation ou même d’une simple interdiction.

D’après l’état d’esprit qui règne, la formulation de sa lettre n’était pas importante. Il suffisait qu’elle adopte une position totalement négative envers le service militaire, malgré les voix qui se sont élevées.

J’ai trouvé des circonstances atténuantes sur la base de ce que j’ai entendu de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Lorsque celui-ci devait effectuer un voyage pour une cause communautaire et s’en abstenait pour des raisons de santé, il poussait un profond soupir et disait que, même quand l’on désire mettre en pratique la Volonté du Créateur, on doit avoir un mérite particulier pour en recevoir la possibilité.

Vous concluez, sur ce sujet, en disant que vous avez cessé de vous y intéresser dès lors qu’il a pris une tournure politique. Or, c’est à ce propos qu’il faut appliquer l’interrogation de nos Sages : “ D.ieu doit-Il perdre Son monde du fait des sots ? ”.

F) Vous prenez sûrement part aux activités de ‘Habad, dans toute la mesure de vos moyens. Je suis convaincu qu’au final, vous connaîtrez la victoire. Néanmoins, il faut prier et faire ce qui est nécessaire pour que cela intervienne le plus rapidement possible. En effet, “ des jours ont été créés et, par son intermédiaire, l’Unique se révèle en eux ”.

G) Vous me dites que vous possédez un petit livre, qui est un commentaire manuscrit du Tanya. Je n’en possède pas la copie qui se trouvait chez votre défunt beau-frère, le Rav A. Lewin. Néanmoins, j’ai trouvé ici un commentaire du Tanya sur lequel il est inscrit que l’auteur s’appelle Rav Y. Kaidoner. Il commence par le premier chapitre de Likouteï Amarim, “ on sait que la vertu du Juste et la méchanceté de l’impie se marquent dans leurs pensées ” et se conclut par le commentaire du chapitre 12. Si ce n’est pas celui que vous possédez, je vous serais reconnaissant de bien vouloir me le prêter pour quelques temps, comme vous le proposiez.

H) Concernant les causeries et les discours ‘hassidiques qui sont édités ici, le secrétariat vous envoie, de façon générale toutes nos publications.

I) Je vous remercie pour votre brève description de la réunion ‘hassidique du 19 Kislev au Kfar(8).

J) Dernier point, qui est le plus important, j’ai bien reçu le cinquième tome de l’encyclopédie talmudique, qui est digne des précédents. Il y a là un travail fabuleux et gigantesque, beaucoup de sagesse et de méthode. Conformément au dicton, précédemment cité, de mon beau-père, le Rabbi, je pense que D.ieu vous a accordé un grand mérite par le fait d’avoir pu éditer un tel ouvrage et d’écrire des livres qui présentent un immense intérêt.

A ce propos, je voudrais vous dire qu’il y a quelques temps, j’ai été surpris d’apprendre que le comité de soutien de Chicago qui vous avait accordé, l’an passé, c’est-à-dire il y a un an et demi, une subvention de mille Shekels pour la publication de l’encyclopédie, ne vous a toujours pas versé ce montant. Et, la responsabilité en revient à ceux qui travaillent pour l’encyclopédie car ils n’ont pas encore transmis au comité le détail de vos recettes et de vos dépenses, alors que ce document a été demandé il y a de nombreux mois déjà.

Par ailleurs, j’ai fait une recherche sur la bénédiction des Mitsvot, pour une réunion ‘hassidique qui a eu lieu ici. Bien évidemment, je me suis servi de l’encyclopédie. Or, on peut se demander pourquoi n’est pas citée, pour justifier la nécessité de dire la bénédiction juste avant l’accomplissement de la Mitsva, l’explication que donne le Rambam, en la matière. En effet, seul l’avis du Ritva est mentionné, alors que lui-même cite le Rambam.

Avec ma bénédiction de réussite en tout ce qui vient d’être dit, pour que vous ayez de longs jours, de bonnes et fructueuses années, avec calme et largesse d’esprit,

N. B. : Certains proposent que ‘Habad prenne une large part, de manière officielle, dans la lutte contre les missionnaires. Cela suppose, avant tout, de trouver quelqu’un qui en prenne la responsabilité et surtout une personne qui fera la liaison entre ‘Habad et les différentes instances de Terre Sainte qui accorderont les moyens de mener à bien cette lutte.

Vous voudrez bien m’indiquer si ce jeune homme vous semble apte à assumer cette fonction, s’il est organisé et poli. Ou peut-être avez-vous d’autres propositions, pensez-vous à d’autres personnes, issues de familles ‘Habad, qui pourraient le faire.

Bien évidemment, le but de ‘Habad n’est pas de faire de la concurrence. S’il y a déjà des actions effectives et systématiques, qui sont le fait d’autres groupes orthodoxes, il faudra, bien évidemment, organiser tout cela pour qu’il n’y ait pas de rivalité, ni de double emploi.

Notes

(1) Le Rav Chlomo Yossef Zevin, auteur de l’encyclopédie talmudique, de Jérusalem. Voir, à son sujet, la lettre n°2342.
(2) Le Rav Chimchon Raphaël Weiss. Voir, à son sujet, la lettre n°2373.
(3) Du Tanya, selon la répartition faite par le précédent Rabbi.
(4) Il s’agit de la lettre n°2342.
(5) Et les éviter complètement.
(6) De la nouvelle édition du Tanya.
(7) A propos du service militaire des jeunes filles en Israël. Voir, à ce sujet, la lettre n°2373.
(8) Kfar ‘Habad.