Lettre n° 2640

Par la grâce de D.ieu,
7 Iyar 5714,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav C.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Vous évoquez la participation au livre de Vitebsk(2) que l’on s’apprête à publier en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être rebâtie et restaurée. Votre frère souhaite y contribuer par un article sur l’action de ‘Habad, en cet endroit.

A mon sens, c’est une bonne initiative. Néanmoins, il faut tenir compte des autres participants et de l’aspect général du livre afin de déterminer si cette participation doit être déclarée ou non et ceci s’applique, de la même manière, aux responsables communautaires ‘hassidiques et aux ‘Hassidim, en général.

S’il y a un doute, à ce sujet, la situation, régnant là-bas, fait que l’on ne peut pas être sûr du caractère positif de ce livre tant qu’on ne connaît pas les noms de ceux qui constituent le comité de rédaction. Dès lors, la responsabilité est moindre si le signataire de l’article n’est pas un responsable communautaire de ‘Habad.

En conséquence, je propose d’écrire aux ‘Hassidim de Terre Sainte, puisse-t-elle être rebâtie et restaurée, qui connaissent l’histoire de Vitebsk, en rapport avec ‘Habad. Ceux-ci prendront contact avec votre frère et ils organiseront tout cela de la manière qui vient d’être définie. Bien évidemment, vous pouvez préciser à ces ‘Hassidim que vous vous adressez à eux sur mon conseil.

En outre, vous demanderez à votre frère de vérifier que ses propos sont imprimés sans avoir fait l’objet d’une falsification.

De façon générale, il s’agit d’une bonne proposition, comme je le disais.

Dans l’attente de vos bonnes nouvelles, je conclus en vous adressant une bénédiction de réussite, matérielle et spirituelle,

M. Schneerson,

Notes

(1) Le Rav Chlomo Matusof, de Casablanca. Voir, à son propos, les lettres n°2273 et 2686.
(2) Faisant l’historique de cette ville. Voir également, à ce sujet, la lettre n°2329.

Lettres n° Par la grâce de D.ieu,
8 Iyar 5714,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav N. N.(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du 2 Iyar et je vous remercie de la bonne nouvelle que vous m’annoncez, le fait qu’un examen ait fait la preuve de la qualité des études menées par les élèves(2). Sans doute leur crainte de D.ieu est-elle également satisfaisante.

Que D.ieu vous accorde et leur accorde la réussite, afin que cet effort, qui est, en fonction de la situation qui prévaut ici-bas, comme une pointe d’aiguille, leur ouvre, là-haut, comme le portique du Sanctuaire, c’est-à-dire pouvant être qualifié comme tel même d’après la situation telle qu’elle est là-haut.

Il est sûrement inutile de vous rappeler la nécessité absolue de s’organiser à temps et avec l’énergie qui convient, pour que des élèves se joignent aux études, pendant les vacances(3) ou peut-être même avant cela. Il en est de même pour les élèves du Beth Rivka(4) et, s’il vous est possible de les inviter à l’empressement, vous le ferez, bien que je leur ai écrit directement, à ce sujet(5).

Ceci(6) ne doit pas vous paraître secondaire. Tout d’abord, un proverbe bien connu du Baal Chem Tov(7) atteste qu’une âme peut descendre dans ce monde, pendant soixante dix ou quatre vingt ans, uniquement dans le but de rendre un service, matériel ou spirituel, à une seule personne. On peut comprendre cette idée, dans toute sa profondeur, en fonction de l’explication que donne l’Admour Hazaken, à la fin du chapitre 25 du Tanya. Il dit que : “ Cette unité(8), là-haut, est immuable et éternelle ”.

Si vous faites des efforts, avec l’empressement qui convient, une grande partie de ceux qui viendront passer les vacances(9) s’engageront, par la suite, sur la voie de la Torah et des Mitsvot. Et, quelques uns, parmi eux, poursuivront leurs études, à la Yechiva Loubavitch. J’attends de bonnes nouvelles à propos de ce qui vient d’être dit, en général et sur ce point, en particulier.

Par ailleurs, je ne peux pas m’empêcher d’exprimer mon étonnement et ma surprise sur le point suivant.

On connaît l’étonnement de Moché, “ Où trouverais-je de la viande ? ”(10), ce qui n’était nullement de son rang(11). Or, cet argument était très fort et, de fait, on lui demanda, à cause de cela : “ Réunis pour Moi soixante dix personnes ”(12). Malgré cela, c’est grâce à lui que le peuple reçut de la viande, même si son intervention passa par un stade intermédiaire.

On peut en conclure, comme l’établissent, par ailleurs, de nombreux textes de ‘Hassidout, que toutes les bénédictions accordées à ceux qui sont liés au Rabbi et aux ‘Hassidim doivent, d’une certaine manière, passer par leur chef.

Notre génération a eu le mérite d’avoir pour dirigeant et pour berger mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Tout doit donc, d’une manière ou d’une autre, être lié à lui. Combien plus doit-il en être ainsi, pour les ‘Hassidim, anciens élèves de la Yechiva, avec les membres de leur famille. C’est encore plus clairement le cas lorsqu’il s’agit de la Torah et des Mitsvot, surtout pour ce qui a une portée collective et tout particulièrement pour ce qui concerne la foi, ainsi qu’il est dit : “ Ils crurent en D.ieu et en Moché Son serviteur ” et la Me’hilta explique que celui qui a foi en le berger fidèle est comme s’il croyait en la Parole de Celui Qui, par elle, créa le monde.

En conséquence, j’ai été particulièrement surpris d’apprendre(13) qu’une partie des ‘Hassidim ont fait le choix, précisément pour ce qui concerne l’aliment de la foi(14), d’aller en faire l’acquisition ailleurs, alors qu’il était possible de s’en procurer auprès du bureau(15) créé par mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Or, les actions du Juste sont éternelles. Ce bureau reste donc le sien, encore à l’heure actuelle.

Sans doute y a-t-il des raisons à cela et peut-être même de fortes raisons. Leur prix était peut-être élevé ou bien n’étaient-elles pas bien cuite. Peut-être y avait-il une inimitié entre le vendeur et les ‘Hassidim ou encore, comme l’on dit certains, cela(16) n’était que pour les membres de la famille et non pour soi-même, comme si, pour ce qui concerne la foi, une différence pouvait être faite entre le Juif le plus grand et le plus humble.

Bien plus, il s’agit, en l’occurrence, de la fête des Matsot, celle de la compréhension la plus réduite(17) et l’on cite, à ce propos, l’image d’un enfant qui consomme un aliment à base de blé(18).

Malgré tout cela, ma surprise reste entière. Faut-il également remettre en cause ce moyen de se lier à mon beau-père, le Rabbi, même s’il n’y avait que le doute d’un doute(19), pour prendre une initiative ne délivrant nullement de ce doute et obtenir la Matsa Chemoura, l’aliment de la foi, d’une autre origine ?

Je ne souhaite pas désigner nominativement ceux qui l’ont fait. C’est la raison pour laquelle je m’adresse à vous. En effet, je suis certain que vous-même et vos disciples, avez acheté la Matsa Chemoura à la fabrique liée au bureau(15). Il vous sera donc possible d’expliquer tout cela, lors d’une réunion ‘hassidique, comme vous savez parfaitement le faire.

Sans doute connaît-on également, en France, le proverbe de mon beau-père, le Rabbi(20), selon lequel “ ce qui est le plus médiocre chez nous est préférable à ce qu’il y a de mieux, chez eux ”. Que D.ieu confère à chacun d’entre nous le mérite et la réussite, afin d’attirer toutes les bénédictions de Pessa’h pour toute l’année, de la manière la plus évidente, dans l’existence quotidienne.

Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Le Rav Nissan Nemanov, de Brunoy. Voir, à son propos, les lettres n°2278, 2698, 2737*, 2824, 2856, 2860 et 2928.
(2) De la Yechiva Loubavitch de Brunoy, dans la région parisienne, dont le Rav Nemanov était le directeur.
(3) Le Rabbi écrit le mot “ vacances ” en français. Voir, à ce sujet, également la lettre n°2676.
(4) L’école de jeunes filles de Yerres, près de Brunoy.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°2802.
(6) L’inscription de nouveaux élèves, à la Yechiva, pendant les vacances.
(7) Voir, à ce propos, les lettres n°2275 et 2655.
(8) Celle qui est créée entre D.ieu et l’homme par l’étude de la Torah.
(9) A la Yechiva.
(10) Voir, à ce sujet, la lettre n°2632.
(11) Une préoccupation aussi matérielle aurait dû revenir à quelqu’un d’autre.
(12) Les soixante dix Anciens devaient prendre en charge ces préoccupations.
(13) Voir également les lettres n°2679 et 2774.
(14) Les Matsot Chemourot pour la fête de Pessa’h.
(15) Le bureau européen d’aide aux réfugiés, à Paris, dirigé par le Rav Binyamin Elyahou Gorodetski.
(16) Le fait d’acheter d’autres Matsot.
(17) Les Matsot évoquent la soumission.
(18) Nos Sages enseignent que “ l’enfant ne peut pas appeler son père tant qu’il n’a pas goûté le blé ”. A Pessa’h, un Juif goûte de la Matsa et il commence ainsi à reconnaître D.ieu. Il n’y a donc là que le début de la compréhension.
(19) D’obtenir un tel résultat.
(20) Voir, à ce sujet, les lettres n°673 et 2203.