Lettre n° 2647

Par la grâce de D.ieu,
11 Iyar 5714,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Avraham(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu vos lettres des 3, 9, 12 et 26 Nissan. J’espère que vous avez reçu, en leur temps, mes télégrammes pour la fête de Pessa’h et pour la réunion des jeunes de l’association ‘Habad(2). Vous m’écrirez sûrement pour me dire comment cette réunion s’est passée, avec le détail qui convient. Vous me préciserez la nature et le nombre des participants et vous me direz, avant tout, ce qu’il en est résulté de concret.

Il semble que l’on ne sache pas, dans votre ville, pour quelle raison l’autorisation d’importer les livres a été repoussée(3). J’en suis peiné car, si on le savait, il serait plus aisé de formuler une plainte. Oralement, cette raison a été donnée, de manière pratiquement officielle et elle est la suivante. Les livres des éditions Kehot font concurrence à ceux qui sont édités en Terre Sainte.

Il est clair que cela n’a pas de sens. Le contraire est vrai. J’ai bon espoir que le contrat sera ratifié et, de ce fait, je vous envoie une liste des publications de Kehot, comme vous me l’avez demandé, à titre de proposition pour un nouvel envoi.

Il faut que les ‘Hassidim aient conscience que nous appartenons tous à un même corps. Lorsque l’un d’entre eux désire “ faire son Chabbat pour lui-même ”(4), il n’en reçoit pas pour autant une plus grande part de Léviathan et de grand Buffle(5). Il n’obtient pas plus d’honneur dans ce monde matériel et même dans ce monde grossier, bien au contraire.

Il est inconcevable qu’un élément de l’ensemble puisse se trouver dans une situation positive et se développer en s’efforçant de s’approprier la part d’un second élément ou, tout au moins, de ne pas lui accorder la place qui est la sienne. Une telle conception est dommageable parce qu’elle est basée sur un raisonnement erroné et parce qu’elle introduit une hâte et une confidentialité qui ne sont nullement positives. Vous consulterez également Iguéret Hakodech, au chapitre 31.

Avec ma bénédiction de bonne santé, pour vous et pour tous les membres de votre famille et dans l’attente de vos bonnes nouvelles, à propos de tout ce qui vient d’être dit,

M. Schneerson,

Notes

(1) Le Rav A. Pariz, de Terre Sainte. Voir, à son sujet, les lettres n°2148 et 2777.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°2596.
(3) Les livres des éditions Kehot envoyés des Etats Unis en Terre Sainte. Le Rav Pariz était chargé de leur diffusion. Voir, à ce sujet, la lettre n°2672.
(4) Marquer son indépendance.
(5) Qui seront distribués lors du festin qui aura lieu quand le Machia’h viendra.



2647*

Par la grâce de D.ieu,
11 Iyar 5714,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je viens de recevoir votre lettre expresse du vingt cinquième jour du compte des enfants d’Israël(1), dans laquelle vous me décrivez la situation, en ce qui concerne la Che’hita.

J’ai déjà été interrogé, à ce sujet et, de fait, cette question n’a plus de sens, dès lors qu’elle est répétée plusieurs fois. Car, de deux choses l’une, ou bien l’on souhaite s’en remettre à l’avis de quelqu’un et, dès lors, sa première réponse est amplement suffisante, ou bien on ne le souhaite pas et, en pareil cas, pourquoi poser plusieurs fois la question ?

Par respect, je vous joins, néanmoins, une copie de la réponse que j’ai faite à cette personne(2). Vous pourrez en déduire ma position, en la matière. Et, je répète encore une fois qu’avec la détermination qui convient, vous connaîtrez la réussite.

De façon générale, je ne comprends pas pourquoi vous rapprochez les lois de la Tsédaka de celle de la Che’hita(3). Il n’y a pas lieu de les confondre. En tout état de cause, la volonté oriente la compréhension. Et, si vous ne faites pas preuve de la détermination nécessaire, en la matière, tout comme vous ne le faites pas, à mon avis, dans les questions rabbiniques qui se posent, il y aura lieu de comparer ce qui se passe dans ces deux domaines.

Que D.ieu vous accorde la réussite, de même qu’à tous les ‘Hassidim, afin d’adopter la détermination prônée par nos saints maîtres. Car, en pareil cas, on avance “ sur un pont en fer ”(4) et sous leur responsabilité.

Avec mes respects et ma bénédiction, matérielle et spirituelle,

Notes

(1) Du compte de l’Omer.
(2) Celle qui posait la question pour la première fois.
(3) Vraisemblablement en maintenant à leur place, par charité, ceux qui ne sont pas qualifiés pour exercer la fonction de Cho’het.
(4) On est sûr de soi et l’on ne peut pas se tromper.